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EAN : 9782268010090
443 pages
Les Editions du Rocher (01/10/1990)
3.75/5   20 notes
Résumé :
Rejeté par tous en Roumanie, famille et collège, Boris Bodnar refuse l'aide de son camarade, Pierre Pillat, et gagne la Russie en traversant le Dniestr à la nage.
Pillat devient juge militaire à Bucarest où vit Eddy Thall, idole de sa jeunesse, maintenant actrice célèbre. Mais quand le nazisme s'impose, Eddy Thall doit suivre ses malheureux compagnons juifs dans le lent voyage vers la mort qui passe par les camps de concentration et les prisons.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En Roumanie, quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, le jeune Boris Bodnar, élève d'un lycée militaire très coté, se retrouve humilié, dégradé et renvoyé à la vie civile suite à de mauvais résultats scolaires. Il lui est impossible de rentrer rejoindre sa famille dans ces conditions car c'est déjà une sorte de paria dans son village. Alors qu'il était très jeune, sans le vouloir, il a crevé un oeil à son frère encore bébé. Pour refaire sa vie, il décide de quitter le pays et de partir se réfugier en URSS en passant le Dniepr à la nage. Très fier, il refuse toute aide même celle de son ami Pierre Pillat lequel va devenir par la suite procureur militaire et côtoyer les nouveaux maîtres de la Roumanie... Peu de temps après, en Bessarabie, va se développer une terrible épuration ethnique. Un régime fasciste très dur est arrivé au pouvoir et a promulgué une série de lois antisémites. Les juifs ne sont plus autorisés à avoir des domestiques chrétiens ni à exercer certains métiers. Les théâtres leur appartenant sont fermés, des pogroms ultra violents sont organisés. Eddy Thall, une comédienne juive très célèbre se retrouve sans travail et dépossédée de tous ses biens. Elle tente de fuir en Palestine par bateau. Mais dès la fin de la guerre, la roue tourne dans l'autre sens. le nazisme est vaincu et cède le pas au communisme. L'armée rouge « libère » la Roumanie. Cette « victoire » va-t-elle enfin faire cesser les horreurs ?
« La seconde chance » est une fresque aussi puissante que magnifique qui s'étale sur une vingtaine d'années et raconte ce qui s'est vraiment passé entre 1930 et 1950 dans les pays de l'Est comme on les appelait à l'époque. Nous suivons une série de braves gens, d'abord en Roumanie, puis en Russie, en Allemagne et même en Occident, dernière étape et dernier espoir pour certains d'entre eux. Certains personnages sont d'un côté de la barricade, d'autres de l'autre. On trouve des juifs, des chrétiens, des musulmans, des athées et même des communistes convaincus comme Bodnar. Et les bouleversements de l'Histoire sont tellement cruels que tous sans exception se retrouvent à un moment ou à un autre du mauvais côté de cette barricade, dans le rôle du juif, du réactionnaire, du koulak etc... donc dans celui de la bête noire, du bouc émissaire, du traître qu'il faut torturer, supplicier et éliminer sans le moindre état d'âme. Et là se situe la grande force de ce roman allégorique et profondément humaniste. Tous les systèmes (fasciste, communiste et même libéral) sont renvoyés dos à dos. Tous sont pervers. Tous écrasent, persécutent ou avilissent le peuple d'une manière ou d'une autre. Un roman populaire c'est à dire qui donne vraiment la parole au peuple, aux petites gens. Un auteur qui les écoute, qui comprend leur peine et éprouve de la compassion pour eux. Magnifiquement écrit. Prenant, touchant, émouvant. Et qui donne à réfléchir. Paru en 1952, ce texte écrit par un visionnaire, l'un des deux plus grands écrivains roumains avec Panaït Istrati, qui ne se faisait d'ailleurs aucune illusion sur les idéologies politiques, se lit avec d'autant plus de plaisir aujourd'hui que nous avons tout le recul nécessaire pour pouvoir juger de la justesse du regard. Chef d'oeuvre du niveau de la « Vingt cinquième heure ». A lire pour mieux comprendre le passé, le présent et... l'avenir.
Lien : http://etpourquoidonc.fr/
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- O quelle fut difficile cette lecture !
- du coup, je ne comprends pas trop les 4 étoiles...
- Attends, je t'explique. Oui, Arriver au bout de ce long roman fut difficile, mais c'est que L Histoire elle-même qui s'invite dans ces pages est ô combien douloureuse, injuste, cruelle. Et oui, alors que certains auteurs ont réussi à faire ressortir un peu de lumière de cette période si sombre que fut la Deuxième Guerre Mondiale au moyen de personnages solaires, hors du commun, résilients au-delà de ce qu'on peut rêver, courageux, bienveillants,... DES "petites histoires" dans la grande, qui peuvent se faufiler dans un rai de lumière au milieu de la nuit noire. Mais ce ne fut pas le parti que prit Mr Gheorghiu, dont l'optimisme n'est pas forcément l'élément essentiel de la personnalité, au vu de son oeuvre. Mais on ne saurait lui en faire grief. Alors, oui, on ne ressort pas de cette lecture plein d'allant et de confiance dans l'être humain (surtout en ces temps troublés), mais on a pu traverser la guerre en suivant, la peur au ventre, les larmes perlant au bout des cils, des personnages bons ou mauvais, humains partagés entre haine et amour, doutes, Foi, espoir, peur... La psychologie des personnages, divers et variés, est parfaitement maîtrisée, cohérente, les événements sont là, le récit est fluide.
En aucun cas je ne regrette cette lecture, qui m'a fait réfléchir, ressentir, même si on est là à des "années ténèbres" (et oui, difficile d'utiliser le terme d'années lumières dans ces circonstances...) de la littérature "feel good" très en vogue actuellement (et j'en profite de temps à autres !).
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Le résumé éditeur nous retranscrit bien l'histoire de cette période troublée par la guerre mondiale et la montée du fanatisme, du communisme et surtout cette haine des juifs qui existe à cette période en Europe. Elle conduit à la création de l'état d'Israël. Et des populations qui fuit le fanatisme du régime communiste de cette période trouble.il cherche une seconde chance hors de leur patrie. Mais ces un espoir impossible.
Livre bien écrit qui nous fait ressentir la pesanteur et la misère qui règnent durant cette période.
La réalité se confond avec la fiction.
Bon livre venant d'une boîte à livres.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Nous, Roumains, nous avons assez de la dictature juive. Tous les journaux, tous les théâtres, tous les restaurants, les cinémas, l'industrie, le commerce, tout était entre les mains des Juifs. Entre vos mains. Maintenant, c'est fini. Nous avons pris le pouvoir. Nous vous avons tout confisqué. Maintenant nous vous invitons à partir.
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Ici, en Roumanie, nous ne pouvons plus rien faire. Voici le bilan : le théâtre fermé, les maisons réquisitionnées, les domestiques congédiés. Bientôt, ils nous enfermeront dans des camps où ils nous brûlerons dans des fours crématoires, comme c'est arrivé dans d'autres pays. Et puis ici, ce n'est pas notre pays. Nous sommes juifs. Notre patrie, c'est la Palestine. La seule solution, c'est l'émigration. 
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Je suis née ici. Le pays natal est comme la femme que vous épousez. Jusqu'à une certaine date, elle vous est étrangère, une inconnue. Mais du jour où elle est devenue votre épouse vous l'aimez plus que tout au monde, plus que votre propre mère, plus que vos propres sœurs. Pour elle, vous quittez tout. C'est la même chose pour la terre natale. Même si elle est étrangère. C'est votre terre et vous ne pouvez pas l'abandonner. La Roumanie est mon pays natal. Elle m'est plus chère que la patrie éternelle, la Palestine.
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Boris Bodnariuk sursauta. Près de sa cabane, quelque part dans les bois, on entendait un air de flûte. C'était une doïna. La doïna est un chant mélancolique, un chant comparable à la vie de chaque homme, authentique et un peu triste.
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"Un homme ne peut pas vivre nu. Un homme peut vivre en haillons, c'est vrai, mais tu n'as même pas de haillons. Tu n'as plus rien. "
Pierre Pillat regarda l'uniforme kaki de Boris Bodnar. Il continua: .........
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La Vingt-cinquième heure (1967), extrait
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