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4,18

sur 378 notes
Attention,chef-d'oeuvre!!!Quand je me souviens d'avoir été traitée d'anti-communiste primaire au lycée,autour de ce livre...

C'est l'histoire de Iohann Moritz,martyr dès les balbutiements de la seconde guerre mondiale,parce qu'un pourceau de gendarme voulait pouvoir violer sa femme en toute impunité...ce qui fut fait,car il le dénonça comme juif ...
Pleurez,mes amis,pleurez pour lui,qui a subi sans rien comprendre les multiples transferts de camps de prisonniers,hongrois,allemands,puis allemands dans l'autre sens,qui s'est même retrouvé évadé sans le vouloir!!!reconnu SS ,puis non SS,puis interné par les forces alliées...j'ai en tête de façon assez précise la "pétition"d'un prêtre orthodoxe,auprès des autorités d'un de ces camps,décortiquant les rations distribuées aux prisonniers(nombre de pois chiche,nombre de cuillers de bouillon,nombre de bouts de graisse,nombre de tout,à la suite d'une évaluation sur des milliers de rations dont il a tiré des statistiques),afin de proposer le "nombre" assez exact pour une survie positive des prisonniers,à savoir en laisser assez de valides pour bosser aux tâches,en rectifiant la ration distribuée..Un chef-d'oeuvre d'ironie(je me répète).
En 1949, les américains finissent par le déclarer innocent...sa femme le rejoint,ainsi que ses enfants,et ceux nés des viols,et la fin est terrible:
un photographe chargé de lui faire des papiers "d'identité" ,lui dit
"SMILE",et lui,hagard,que fait-il???
Je crois que ce livre a été "filmé",mais ne l'ai point vu.Je relis ce livre très souvent,quand j'ai envie de pleurer et de penser au parcours hallucinant de Iohann Moritz,mon ami.

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Je ne souhaite pas revenir sur tout ce qui a trait à ce livre. Toutefois, je ne saurais me priver d'une prise de position visant à sonner le glas de la complaisance  : son succès, les origines roumaines de Virgil Gheorghiu, la polémique sur son passé fasciste, sa carrière de prêtre. Ce n'est pas l'essentiel, surtout sachant ce qu'a été l'entre-deux-guerres en Roumanie, où bien d'autres ont pris des positions qu'ils ont été amenés à regretter ou qui ne les honorent.
Les livres bien plus documentés que moi sur le sujet ne manquent pas (Lucian Boia, Alexandra Laignel-Lavastine, et autres). Par contre, ce qui est écrit dans le livre est bien plus ennuyeux.
Je cite Lucian Boia : « Le plus traqué des universitaires de Iași fut Iorgu Iordan. Les étudiants légionnaires voulaient sa tête à tout prix. » (soupçonné de relations étroites avec les Juifs, de communisme et de franc-maçonnerie). Dans le roman de Virgil Gheorghiu, qui est à l'opposée de l'échiquier politique, et par pitié je ne risque pas de croire à la coïncidence, Iorgu Iordan est le nom du colosse allemand psychopathe puis nazi père de Suzanna. le choix d'un personnage principal qui écume tous les camps possibles et imaginables (en passant, on ne risquait guère d'écumer les camps d'extermination, surtout mal en point comme le héros) et qui n'est pas juif est du même tonneau, mais ce n'est pas le plus gênant (enfin, je relève tout de même en passant les personnages de Russes, tous odieux, les Juifs stéréotypés et pour la plupart négativement connotés et je ne parle pas des femmes, des cruches à 90 % (Hilda, Suzanna) ou des intrigantes comme Eleonora West).
Les personnages n'ont aucune psychologie digne de ce nom et ne sont qu'au service de la thèse fumeuse de l'auteur selon laquelle à 25 heures, les hommes se mettent à déporter leurs congénères automatiquement, comme des machines. La philosophie est aussi pauvre que la psychologie et semble essentiellement viser à nier ce qui rend unique la solution finale : le régime nazi (et pas un autre) a tenté d'éradiquer le peuple juif (et pas un autre). Qu'il y ait eu d'autres massacres, d'autres morts, d'autres dictateurs, soit, mais parmi eux on ne relève pas un seul ordinateur, même pas celui qui a mis une raclée à Kasparov aux échecs et qui ne manque donc pas de moyens intellectuels. Pour une raison assez simple : en général, lorsque vous êtes indifférent comme une machine, vous avez autre chose à faire qu'organiser la solution finale. Vous pouvez toujours philosopher sur l'indifférence de certains « rouages » administratifs, et Dieu sait que c'est déjà discutable, mais sans au moins un haut de la hiérarchie haineux, pas de massacre.
Toute cette entreprise pour éviter à Gheorghiu, sous un verbiage plus qu'abondant, la moindre réflexion, mais là je ne peux que supposer, sur ses propres opinions d'extrême droite, mais pas seulement, car les regretter serait bien peu de choses. Encore faudrait-il savoir comment on est arrivé là.
Là-dessus, le message de ce roman est clair : ne comptez pas sur moi pour vous répondre. Ou pire encore : c'était pas Hitler, c'était le démon de minuit vingt-cinq !
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Ce récit est la terrible et véridique histoire de Iohann Moritz.
Ce paysan roumain est dénoncé comme "juifs", il est alors tour à tour interné dans un camp de travail, torturé par des hongrois et vendu aux allemands par ces derniers.
Après lui avoir fait subir les pires humiliations, les nazis le considèrent comme l'un des leurs et l'enrôlent de force dans les rangs des SS.
Enfin, il épouse une allemande et permet à des prisonniers français d'échapper à leurs gardiens.
A la fin de la guerre, emprisonné par les américains, il est traduit devant la justice et à Nuremberg un tribunal de cinquante-deux nations le déclare criminel de guerre.
Il sera libéré en 1949...Plongé dans un univers absurde Iohann nous renvoie l'image d'une humanité en déroute, d'un homme broyé par son destin. Ce livre est perturbant et tragique, passionnant et révoltant.
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Un grand livre, un chef d'oeuvre envoûtant de Virgil Gheorghiu , qui a donné un très beau film, celui d'Henri Verneuil en 1949.
Dans un petit village roumain de Transylvanie, Iohann est au service d'un prêtre orthodoxe, le père Koruga un homme bon. Iohann Moritz a décidé de partir aux USA et l'espoir de revenir avec l'argent d'un terrain convoité. Il a les billets pour le bateau, mais sa fiancée Suzanna a peur.


Une tension sournoise surgit, un drame familial va l'éloigner à jamais de son projet. le père de Suzanna soupçonne sa fille d'avoir un amant, très violent sa femme finira fracassée, le père est inquiété, par contre il n'est inquiet que pour ses chevaux.


Tout semblait s'arranger pour les amants, Traian Koruga le fils du prêtre avait même offert un terrain. Il ne leur restait plus qu'à échanger les anneaux. C'est le fil macabre du destin qui va se tendre, la vilenie d'un gendarme, épris de Suzanna, va anéantir le couple. Iohann Moritz est dénoncé comme étant un juif. Moritz est alors envoyé en camp de travail . Son épouse, Suzanna, est contrainte de demander le divorce pour conserver la maison et de quoi élever ses fils.


Le déroulement de l'intrigue entraîne le lecteur dans une spirale envoûtante. Dès le premier chapitre un ciel bleu, puis l'orage, la mise l'écart du père, puis le mariage et l'arrestation.
La bonté naturelle de Iohann le positionne dans un espoir sans fin qui peu à peu grandit, puis brusquement la piste suivie s'effondre et inexorablement le trou suivant devient plus profond, l'enfonce encore plus dans une suite de pièges insolubles.


Une vague viendra encore le sortir du faux pas, funeste, l'espoir finira par sombrer une fois encore, et lui le roumain, devenu Juif, va être condamné par le procès de Nuremberg. Comment ?


S'évadant alors, le tatoué vrai juif avec d'autres détenus juifs vers la Hongrie, pays où la vie est moins dure pour les Juifs, est pris pour un espion roumain. Torturé, longuement à l'ombre de la mort, il est ensuite envoyé, en compagnie d'autres travailleurs hongrois « volontaires », en Allemagne. Il a été simplement trahi par ses amis juifs.


Il est sorti du rang par un médecin comme spécimen exceptionnel de pureté de la famille héroïque, lointaine mais pure lignée aryenne de Transylvanie.
Il finit la guerre dans les SS et vient en aide à des prisonniers pour leur permettre ainsi de rejoindre les Américains. le considérant malgré cet épisode comme ressortissant d'une nation ennemie, ceux-ci l'internent avec les prisonniers de guerre. !
Prisonnier des Américains, il sera traduit devant le tribunal de Nuremberg où cinquante-deux nations le déclarent criminel de guerre...


Plongé dans un univers absurde où l'individu broyé par l'administration n'existe plus, où l'idée de bonheur, se perd dans la nuit des temps, Iohann nous renvoie l'image d'une humanité en déroute.
Iohann Moritz est finalement libéré en 1949 soit dix ans après sa déportation, et retrouve son épouse qui a dû fuir la Roumanie il sera comme un météore de bonté pour Suzanna.


Plusieurs fois l'auteur revient sur cette société en déroute où l'humain a été effacé.
Les premiers esclaves était des personnes humaines reliés à une communauté. Les esclaves techniques ces travailleurs sous payés ont été dépouillés de leurs humanité.
Le monde va t-il retrouver sa fraternité. Les grecs ont apporté la cité, les romains les lois et l'Europe ?. Les nations européennes ne devaient elles pas apporter la fraternité et les lumières.
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Un roman comme une farce terriblement tragique , cruellement réaliste qui raconte les horreurs de la guerre et surtout de conséquences désastreuses de ce conflit mondial.
J'ai trouvé qu' Iohann Moritz avait beaucoup de similitude avec Candide , comme lui , un être simple qui accumule les calamités , qui enchaîne les tourments et après d'infimes répits, aspiré un peu plus par la spirale calamiteuse de l'absurde qui le broie chaque fois un peu plus. Dans la Vingt cinquième heure, le mal n'existe pas ponctuellement, il est toujours présent et pour un bien dispensé, le pire est toujours récolté dans une société qui se déshumanise toujours un peu plus.
Ce roman qui repose sur des faits historiques, se veut d'abord une fiction philosophique mais il m'a permis de me replonger dans cette Histoire tragique, (La guerre en Roumanie, en Hongrie, les camps de prisonniers mis en place par les alliés…) et donner envie de reprendre , d'explorer et d'approfondir un peu plus ces épisodes tragiques. J'ai lu et compris aussi la position de Tandarica.
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Que dire?

Il est rare que j'accorde cinq étoiles à un livre. Mais là je n'ai pas hésité une seconde.

Encore une oeuvre qui va me poursuivre longtemps. Et je regrette presque maintenant de rencontrer sur ma route des livres qu'ils ne méritent "que" trois ou quatre étoiles...

Il va falloir que je redescende un peu dans mon enthousiasme et que je vous dise pourquoi j'ai aimé ce livre, j'ai adhérer à cette histoire, pourquoi je suis bouleversé par ce destin.

J'ai lu sur ce site que ce roman est inspiré d'une historie vraie?
Si c'est le cas, c'est encore plus bouleversant.

Cet homme à traversé tant d'épreuves qu'il m'est interdit aujourd'hui de me plaindre du moindre de mes petits soucis.

Certes, mes conditions de vie, et plus largement nos conditions de vie dans notre pays n'a aucun rapport avec le contexte de ce livre. C'est pour cela qu'il mérite encore plus que l'on se penche sur lui.
il a éveillée mon intérêt et je veux approfondir ma connaissance sur cette période.
Il y a des livres comme ça qui sont plus que des livres et qui réussissent la vocation première d'un écrivain : faire découvrir ou redécouvrir un sujet, le rendre utile, le rendre digne d'intérêt.

Ce livre a tout d'un grand, cet écrivain à tout d'un grand. Et j'envisage de lire ses autres livres.

Pour en savoir plus.
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J'ai l'impression d'être plutôt bon public, mais là... Comme on dit, puisqu'il faut s'y coller.
Commençons par la traduction : Monica Lovinescu en était à ses débuts et cela se ressent assez douloureusement (la pauvre a en plus dû faire un procès pour être payée). J'ai lu l'édition Plon originale et je dois dire que la grève des correcteurs ne fut pas sans conséquence non plus.
Cela commence avec le simplet du village, plus ou moins, qui s'appelle Iohann Moritz mais n'est pas juif (ça, il fallait le trouver, surtout en 49...). Puis, le riche du village, Iorgu Iordan, à la fois colosse, paysan, aubergiste, spécialiste des chevaux, très riche (des pièces d'or dans sa cave) et venu d'Allemagne : la propension des riches Allemands à venir se terrer dans des villages du fin fond de la Roumanie est évidemment bien connue. Sa fille tombe amoureuse de Moritz (alors qu'il voulait aller en Amérique !), et enceinte : on reconnaît bien là l'autre propension des riches et polyvalents Allemands, qui est d'engendrer des cruches. le père tue sa femme (rajouter psychopathe sur la liste déjà longue de ses qualités) et est incarcéré. Au lieu de prendre le pognon pour aller aux US, le couple accepte le don d'un écrivain et s'installe dans le village roumain.
Ce bref (ça se discute) exposé pour illustrer que les personnages sont ici bien au-delà du moindre concept de vraisemblance auquel ne sauraient s'attacher que les ignorants de considérations métaphysiques bien plus élevées et ne sont que les instruments de la thèse de Gheorghiu. le roman commence sous le règne de Carol II de Roumanie et tout au long de l'histoire, la plupart des personnages vont de camp en camp (allemands, roumains, russes, américains...). L'humanité serait dominée par la machine, d'où des emprisonnements automatiques, exécutions etc...
Rapidement : les machines, si elles sont indifférentes, ne déportent pas, donc pareil pour des hommes modelés par la machine. Si l'on considère qu'elles ne sont pas indifférentes, elles deviennent humaines.
Tout cela serait finalement assez futile s'il ne s'agissait pas de noyer le poisson. le livre ne traite que de la seconde guerre mondiale et de la période immédiatement après. Les déportations de Juifs commencent sous Carol II et on fait comme si des personnes de droit commun pouvaient connaître le même sort.
Non : les déportations ont commencé sous le régime légionnaire (le mot n'est pas prononcé) puis sous Antonescu et ce sont bien des lois anti-juives et pas anti-agitateurs de tout poil qui ont été passées en 1941. le reste du roman poursuit sous cette logique d'amalgame : pour les Russes, soit (quoique ce soit eux qui ont libéré les camps d'extermination), mais sous-entendre que les Américains auraient pu tenir ou tolérer des camps qui sont plus ou moins mis en équivalence avec ceux des nazis est simplement ridicule. Pour clarifier la chose : la solution finale consistait en l'élimination des Juifs et n'a pas été le fait des machines mais de l'homme et en particulier du nazi.
Que Gheorghiu ait voulu qu'il en soit autrement, pour des raisons qui me sont assez obscures et, je le crains, peu avouables, est au mieux négligeable.
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Cette mise en abyme aux allures kafkaiennes a été écrite en 1949. le roman exploite le thème de la supériorité de la machine sur l'homme, dans une « société technique », faite d' « esclaves techniques », et où l'homme renonce à ses sentiments en devenant un « homme-machine ».

Amoureux de Suzanna, Iohann Moritz est sur le point d'embarquer pour le continent américain. Avant de partir, il réserve un lopin de terre pour lui et sa fiancée, mais une cascade de problèmes surgiront et Iohann sera le jouet d'un immense engrenage qui va s'enclencher. Il ira de camps en camps, de pays en pays, ... Les horreurs du nazisme seront maintes fois évoquées. Les personnages sont animés de violence, de barbarie. Mais l'énergie de la passion et de l'espoir traverse les pages.

J'ai aimé la beauté de la narration. Ce livre se lit facilement, cependant un cynisme furieux et revendicatif traverse tout le roman, et la frustration guette méchamment le lecteur. Au milieu de tout ça, surgissent des moments lumineux. Un livre magnifique.
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Roman sur le sujet de l'absurdité carcérale
C'est une histoire terrifiante, celle d'un homme
qui va être déplacé pendant 12 ans entre les
différents totalitarismes européens, changeant
d'identité raciale et toujours emprisonné quelque
part.
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Roman écrit en 1949. La guerre n'est pas finie. La sera-telle un jour ? ....
A travers le destin d'un homme c'est la folie du monde que l'auteur nous dépeint derrière et à travers ces lignes de barbelés.
Occident, Orient. Est, Ouest. Capitalisme ( même si ce terme n'est jamais employé par l'auteur), communisme. On suffoque, on étouffe, on espère encore, et encore. Mais l'auteur ne se fait pas d'illusions...Mais nous aimerions tellement, nous lecteurs, en avoir encore un peu....
Grand roman, oui. Terrifiant oui. La 25e heure. La fin de l'humanité, l'heure à laquelle les machines infernales prendront le pouvoir. Qu'on les nomme dictature, économie, chiffre, rendement, productivité, et même croissance, toutes sont les grains de sable qui remplissent le grand sablier, et ensevelissent les humains. Historique et prophétique.
Le communiste est une création du capitalisme. Nous sommes, Marx, Gheorghiu et moi même d'accord sur ce point. et j'ajouterai : le fascisme également.
Astrid Shriqui Garain



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