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4,18

sur 378 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Attention,chef-d'oeuvre!!!Quand je me souviens d'avoir été traitée d'anti-communiste primaire au lycée,autour de ce livre...

C'est l'histoire de Iohann Moritz,martyr dès les balbutiements de la seconde guerre mondiale,parce qu'un pourceau de gendarme voulait pouvoir violer sa femme en toute impunité...ce qui fut fait,car il le dénonça comme juif ...
Pleurez,mes amis,pleurez pour lui,qui a subi sans rien comprendre les multiples transferts de camps de prisonniers,hongrois,allemands,puis allemands dans l'autre sens,qui s'est même retrouvé évadé sans le vouloir!!!reconnu SS ,puis non SS,puis interné par les forces alliées...j'ai en tête de façon assez précise la "pétition"d'un prêtre orthodoxe,auprès des autorités d'un de ces camps,décortiquant les rations distribuées aux prisonniers(nombre de pois chiche,nombre de cuillers de bouillon,nombre de bouts de graisse,nombre de tout,à la suite d'une évaluation sur des milliers de rations dont il a tiré des statistiques),afin de proposer le "nombre" assez exact pour une survie positive des prisonniers,à savoir en laisser assez de valides pour bosser aux tâches,en rectifiant la ration distribuée..Un chef-d'oeuvre d'ironie(je me répète).
En 1949, les américains finissent par le déclarer innocent...sa femme le rejoint,ainsi que ses enfants,et ceux nés des viols,et la fin est terrible:
un photographe chargé de lui faire des papiers "d'identité" ,lui dit
"SMILE",et lui,hagard,que fait-il???
Je crois que ce livre a été "filmé",mais ne l'ai point vu.Je relis ce livre très souvent,quand j'ai envie de pleurer et de penser au parcours hallucinant de Iohann Moritz,mon ami.

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Un grand livre, un chef d'oeuvre envoûtant de Virgil Gheorghiu , qui a donné un très beau film, celui d'Henri Verneuil en 1949.
Dans un petit village roumain de Transylvanie, Iohann est au service d'un prêtre orthodoxe, le père Koruga un homme bon. Iohann Moritz a décidé de partir aux USA et l'espoir de revenir avec l'argent d'un terrain convoité. Il a les billets pour le bateau, mais sa fiancée Suzanna a peur.


Une tension sournoise surgit, un drame familial va l'éloigner à jamais de son projet. le père de Suzanna soupçonne sa fille d'avoir un amant, très violent sa femme finira fracassée, le père est inquiété, par contre il n'est inquiet que pour ses chevaux.


Tout semblait s'arranger pour les amants, Traian Koruga le fils du prêtre avait même offert un terrain. Il ne leur restait plus qu'à échanger les anneaux. C'est le fil macabre du destin qui va se tendre, la vilenie d'un gendarme, épris de Suzanna, va anéantir le couple. Iohann Moritz est dénoncé comme étant un juif. Moritz est alors envoyé en camp de travail . Son épouse, Suzanna, est contrainte de demander le divorce pour conserver la maison et de quoi élever ses fils.


Le déroulement de l'intrigue entraîne le lecteur dans une spirale envoûtante. Dès le premier chapitre un ciel bleu, puis l'orage, la mise l'écart du père, puis le mariage et l'arrestation.
La bonté naturelle de Iohann le positionne dans un espoir sans fin qui peu à peu grandit, puis brusquement la piste suivie s'effondre et inexorablement le trou suivant devient plus profond, l'enfonce encore plus dans une suite de pièges insolubles.


Une vague viendra encore le sortir du faux pas, funeste, l'espoir finira par sombrer une fois encore, et lui le roumain, devenu Juif, va être condamné par le procès de Nuremberg. Comment ?


S'évadant alors, le tatoué vrai juif avec d'autres détenus juifs vers la Hongrie, pays où la vie est moins dure pour les Juifs, est pris pour un espion roumain. Torturé, longuement à l'ombre de la mort, il est ensuite envoyé, en compagnie d'autres travailleurs hongrois « volontaires », en Allemagne. Il a été simplement trahi par ses amis juifs.


Il est sorti du rang par un médecin comme spécimen exceptionnel de pureté de la famille héroïque, lointaine mais pure lignée aryenne de Transylvanie.
Il finit la guerre dans les SS et vient en aide à des prisonniers pour leur permettre ainsi de rejoindre les Américains. le considérant malgré cet épisode comme ressortissant d'une nation ennemie, ceux-ci l'internent avec les prisonniers de guerre. !
Prisonnier des Américains, il sera traduit devant le tribunal de Nuremberg où cinquante-deux nations le déclarent criminel de guerre...


Plongé dans un univers absurde où l'individu broyé par l'administration n'existe plus, où l'idée de bonheur, se perd dans la nuit des temps, Iohann nous renvoie l'image d'une humanité en déroute.
Iohann Moritz est finalement libéré en 1949 soit dix ans après sa déportation, et retrouve son épouse qui a dû fuir la Roumanie il sera comme un météore de bonté pour Suzanna.


Plusieurs fois l'auteur revient sur cette société en déroute où l'humain a été effacé.
Les premiers esclaves était des personnes humaines reliés à une communauté. Les esclaves techniques ces travailleurs sous payés ont été dépouillés de leurs humanité.
Le monde va t-il retrouver sa fraternité. Les grecs ont apporté la cité, les romains les lois et l'Europe ?. Les nations européennes ne devaient elles pas apporter la fraternité et les lumières.
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Un roman comme une farce terriblement tragique , cruellement réaliste qui raconte les horreurs de la guerre et surtout de conséquences désastreuses de ce conflit mondial.
J'ai trouvé qu' Iohann Moritz avait beaucoup de similitude avec Candide , comme lui , un être simple qui accumule les calamités , qui enchaîne les tourments et après d'infimes répits, aspiré un peu plus par la spirale calamiteuse de l'absurde qui le broie chaque fois un peu plus. Dans la Vingt cinquième heure, le mal n'existe pas ponctuellement, il est toujours présent et pour un bien dispensé, le pire est toujours récolté dans une société qui se déshumanise toujours un peu plus.
Ce roman qui repose sur des faits historiques, se veut d'abord une fiction philosophique mais il m'a permis de me replonger dans cette Histoire tragique, (La guerre en Roumanie, en Hongrie, les camps de prisonniers mis en place par les alliés…) et donner envie de reprendre , d'explorer et d'approfondir un peu plus ces épisodes tragiques. J'ai lu et compris aussi la position de Tandarica.
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Que dire?

Il est rare que j'accorde cinq étoiles à un livre. Mais là je n'ai pas hésité une seconde.

Encore une oeuvre qui va me poursuivre longtemps. Et je regrette presque maintenant de rencontrer sur ma route des livres qu'ils ne méritent "que" trois ou quatre étoiles...

Il va falloir que je redescende un peu dans mon enthousiasme et que je vous dise pourquoi j'ai aimé ce livre, j'ai adhérer à cette histoire, pourquoi je suis bouleversé par ce destin.

J'ai lu sur ce site que ce roman est inspiré d'une historie vraie?
Si c'est le cas, c'est encore plus bouleversant.

Cet homme à traversé tant d'épreuves qu'il m'est interdit aujourd'hui de me plaindre du moindre de mes petits soucis.

Certes, mes conditions de vie, et plus largement nos conditions de vie dans notre pays n'a aucun rapport avec le contexte de ce livre. C'est pour cela qu'il mérite encore plus que l'on se penche sur lui.
il a éveillée mon intérêt et je veux approfondir ma connaissance sur cette période.
Il y a des livres comme ça qui sont plus que des livres et qui réussissent la vocation première d'un écrivain : faire découvrir ou redécouvrir un sujet, le rendre utile, le rendre digne d'intérêt.

Ce livre a tout d'un grand, cet écrivain à tout d'un grand. Et j'envisage de lire ses autres livres.

Pour en savoir plus.
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Roman sur le sujet de l'absurdité carcérale
C'est une histoire terrifiante, celle d'un homme
qui va être déplacé pendant 12 ans entre les
différents totalitarismes européens, changeant
d'identité raciale et toujours emprisonné quelque
part.
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Roman écrit en 1949. La guerre n'est pas finie. La sera-telle un jour ? ....
A travers le destin d'un homme c'est la folie du monde que l'auteur nous dépeint derrière et à travers ces lignes de barbelés.
Occident, Orient. Est, Ouest. Capitalisme ( même si ce terme n'est jamais employé par l'auteur), communisme. On suffoque, on étouffe, on espère encore, et encore. Mais l'auteur ne se fait pas d'illusions...Mais nous aimerions tellement, nous lecteurs, en avoir encore un peu....
Grand roman, oui. Terrifiant oui. La 25e heure. La fin de l'humanité, l'heure à laquelle les machines infernales prendront le pouvoir. Qu'on les nomme dictature, économie, chiffre, rendement, productivité, et même croissance, toutes sont les grains de sable qui remplissent le grand sablier, et ensevelissent les humains. Historique et prophétique.
Le communiste est une création du capitalisme. Nous sommes, Marx, Gheorghiu et moi même d'accord sur ce point. et j'ajouterai : le fascisme également.
Astrid Shriqui Garain



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Pas facile de résumer cette oeuvre bouleversante tellement elle est profonde et intelligente. A travers Iohann Moritz, l'auteur nous entraîne d'abominations en abominations. On pleure et souffre mille martyrs avec lui. Ce « roman » m'est entré dans le corps, m'a blessé profondément tant les aberrations de l'administration et l'absurdité de la guerre sont bien décrites. Des citoyens-machines qui ne réfléchissent plus et obéissent bêtement et aveuglement. Iohann possède une âme d'enfant et subit les délires fous des « humains ». Je regrette cependant certaines pages un peu nébuleuses sur la politique et les hommes-machines que j'ai mal comprises. Malgré l'horreur, il y a aussi beaucoup d'humour.
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Le résumé éditeur est excellent. Voici ce que j'ai écrit sur ce livre pour une autre éditionPour ceux qui n'ont pas lu ce chef d'oeuvre, il se passe pendant la dernière guerre et a été écrit peu après, au moment où fleurissait la littérature de l'absurde. Les prêtres sont pendus par un tribunal populaire communiste. C'est l'histoire de la lutte entre l'humanité et les bureaucraties aveugles, d'où qu'elles viennent. Aujourd'hui, cela donnerait "Tapez 3, toutes nos lignes sont occupées, veuillez patienter,...". Un Roumain dénoncé et emprisonné comme Juif avant la guerre par le régime pro-allemand, puis emprisonné comme roumain par les Hongrois, se voit au contraire décerner un profil de pur aryen et devient gardien d'un camp SS. Il fuit avec des Français qu'il aide à se libérer, et est considéré comme héros par les libérateurs américains, puis réincarcéré en 1943 en vertu de sa nationalité car on ne connait que les catégories, pas les individus. Il proteste, et on l'envoie en psychiatrie, puis dans d'autres camps. Au total,13 ans de camps et de pérégrination. Il s'appellera successivement Ion, Jacob, iankel, janos, johann, etc. et subit les choses à la manière de L'Etranger de Camus. Il ne sera sauvé qu'en s'engageant comme volontaire dans l'armée américaine. Il retrouve enfin sa femme, violée par les Russes,... avec un enfant. On croirait parfois lire une description de l'"opération militaire spéciale" de Poutine en Ukraine car l'histoire se répète avec les mêmes atrocités. Citation d'un supérieur de camp qui résume le livre: "Les interrogatoires sont faits pour poser des questions, et non pour écouter les réponses". Impossible de prouver quoi que ce soit quand des fiches disent le contraire ou ne disent rien. Gheorghiu fut lui-même après la guerre, quand la Roumanie a été occupée par l'URSS, pope orthodoxe comme son père, et responsable de la paroisse roumaine de Paris. Son livre est un plaidoyer contre la guerre et contre la déshumanidation de la bureaucratie.
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Je suis actuellement dans la cinquième partie de "la vingt cinquième heure" et je viens de m'inscrire sur Babelio en découvrant les critiques de lecteurs à propos de ce livre. Après avoir sorti mon propre roman je me suis mis à lire de plus en plus (Jack London, albert Londres, Chalamov, Soljeniitsyne...) et j'ai découvert qu'un livre est un lieu de rencontre et d'échange avec soi même ,ses contemporains, ses ancêtres. J'observe donc dans les jugements tranchés des lecteurs irrités, des érudits qui se sentent bafoués, des lecteurs cultivés qui ne veulent pas perdre leur temps, d'autres comme moi impressionnés par la portée d'une oeuvre visionnaire, mais surtout j'ai confirmation qu'un livre est peuplé de ce que l'on y installe (psychologie ou manque de psychologie, style ou manque... ) et la portée de celui-ci est pour moi un terrain de réflexion précieux au regard de mon histoire personnelle et de ma vision du monde où je fais escale, personnellement je le trouve terrifiant d'actualité.
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Un très bon livre , lu il y a longtemps , à relire en effet car toujours, hélas , d'actualité .
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