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L'an mille...ou presque.
La terre, la vicomté d'Oloron où le vicomte Aner-Loup règne en maître secondé par son fils bâtard Loup le jeune, homme violent et sanguinaire.
Les Artigues village paisible vivant en intelligence avec la nature et, autant que possible, avec leur suzerain.
Non loin se trouve l'abbaye de Sauveterre, la bien nommée, géré par un père Abbé, Pons de la Peyre, avide de pouvoir, lorgnant vers l'évêché, asservi au vicomte avec lequel il partage les vues vers d'autres territoires à conquérir.
Seulement, bien que convertis au catholicisme, les villageois des Artigues pratiquent encore quelques rites barbares et païens ou considérés comme tels par les biens pensant moines de l'abbaye voisine.
Parmi eux la jeune Bélissenda possède le don de l'Aulne qui lui permet la connaissance des plantes, entre autres, afin de concocter des potions médicales.
Mais ce bel équilibre est fragile...

Je suis friand de romans historiques et je reconnais avoir été gâté par l'autrice Jocelyne Giani, pour ne pas dire comblé car j'avais un vide concernant cette période de l'histoire, du Haut Moyen-Âge. Il faut dire que son travail de recherche est remarquable tant par la période que le lieu, l'histoire, les moeurs et les croyances.
Lecteur que je suis ne pouvait que se réjouir aidé par une construction intelligente du récit notamment en seconde partie où il y avait recommencement dans l'intrigue, sans en dévoiler plus qu'il ne faut.
Chaque partie en a sa part et le tout assemblé forme un récit d'une excellente tenue. Je ne prendrai pour exemple que la terrible bataille finale où la place doit être faite aux différents belligérants tandis que la jeune païenne Bélissenda oeuvre pour le bien des siens, si proche et si loin en même temps.
A noter que j'ai lu quelques passage à haute voix tant la prosodie était belle.
Il y a des paragraphes proches de la poésie.
De la belle ouvrage. Bravo!
Je remercie Babelio pour cette masse critique et les Editions Les Monédiéres pour l'envoi du livre et leur gentil mot d'accompagnement.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Terres du Béarn, autour de l'an 1000.
Depuis son "castera" perché sur un éperon rocheux, le vicomte d'Oloron règne en maître sur toutes les vallées alentour.
Toutes ? Pas vraiment, puisqu'au village des Artigues, une enclave d'irréductibles revendique fièrement son autonomie. La jeune Bélissenda et les siens n'ont que faire des luttes de pouvoir et des ambitions d'un seigneur dont ils ne reconnaissent pas l'autorité : eux n'aspirent qu'à vivre en paix, en harmonie avec la nature et dans le respect des rites païens ancestraux (qu'ils accommodent volontiers avec les préceptes de la foi catholique prêchée par les bénédictins de l'abbaye voisine).
Quand le vicomte, secondé par son fils - un bâtard sanguinaire prénommé Loup-le-Jeune - et par le terrible abbé Pons, décide d'en finir avec les hérétiques des Artigues, c'est tout l'équilibre de la région qui vole en éclat.

C'est l'occasion pour Jocelyne Giani, dont j'ai découvert avec plaisir la plume originale, à la fois pleine de vigueur et de sensualité, de nous livrer le récit épique du conflit qui s'engage.
Alors que l'intrigue en elle-même, assez manichéenne et plutôt convenue, m'aura quelque peu laissé sur ma faim, j'ai en revanche été sensible à l'écriture soignée qui magnifie la nature en faisant la part belle à la grandeur de ses mystères et à la force de ses légendes anciennes.

Si l'auteur détaille avec soin la rigueur de la vie monacale au sein de l'abbaye ou le climat de violence qui règne au château, elle s'attarde plus encore sur la vie aux Artigues, la végétation, la topographie, le tracé des cours d'eau.
Elle nous plonge ainsi au coeur d'un territoir envoûtant, luxuriant et fertile, et sollicite tous les sens de son lecteur (en particulier son odorat quand elle évoque à la moindre occasion les mille parfums de la forêt, les effluves des bêtes, mais aussi les relents de sueur des soldats et la funeste odeur du sang...)

La rédaction de ce premier roman (pas tout récent, puisqu'il est d'abord paru en 2004 avant de connaître une seconde jeunesse l'an dernier, grâce aux éditions "Les Monédières" que je remercie pour l'envoi de ce bel ouvrage !) a dû demander un gros travail de documentation.
Le texte regorge en effet de références historiques et de termes d'époque relatifs aux vêtements, à l'architecture, aux plantes médicinales, aux traditions et aux coutumes en cette fin de premier millénaire. Autant d'éléments très intéressants, qui ont tenu ma curiosité en éveil tout à long cette aventure pourtant assez éloignée de mes lectures habituelles.
Dommage que l'histoire ne nous réserve pas de véritable surprise, et que les personnages soient parfois un peu caricaturaux. Cela ne m'a pas empêché de m'attacher à certains d'entre eux, à commencer par le bienveillant frère Antoine, ou par certaines figures emblématiques de la communauté villageoise, essentiellement des femmes fortes, résolues, courageuses, libres.  

Je ne suis donc pas encore sûr de me ruer sur "Les roses de Cordoue" (parues cette année pour faire suite à "La païenne") mais je ne regrette en rien la lecture de ce coman travaillé, chargé à la fois de violence et de poésie, et magie et d'élans féministes.
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L'an mille approche et dans cette contrée pyrénéenne les vieilles croyance se disputent à la foi chrétienne. le petit village des Artigues sacrifie aux dieux anciens tout en vénérant Jésus. Mais ce mélange ne plaît guère à l'abbaye de Sauveterre toute proche qui entend évangéliser ces terres.

Voici un roman historique qui nous plonge dans la vie quotidienne de gens qui vivaient au moyen-âge près d'Oloron. Nous y explorons trois lieux : le village des Artigues plus païen que chrétien, simple mais heureux, rythmé par les travaux agricoles. le château d'Oloron vivant au son de son ambitieux seigneur, de sa troupe de chevalier et de son cortège de serviteurs. Et enfin l'abbaye de Sauveterre à la règle sévère et au dévouement envers Dieu.
L'écriture est très sensible et, avec beaucoup de descriptions, nous immerge totalement dans ce roman qui semble parfaitement documenté. Les personnages sont bien campés même s'ils peuvent paraître un poil caricaturaux. L'héroïne est Bellisanda, jeune païenne des Artigues, se passionnant pour les plantes. La vie sera dure avec elle et elle est très touchante. Ses émotions, ses doutes, ses peurs et son évolution psychologique est parfaitement rendue à travers les lignes.
J'ai malheureusement trouvé que, malgré toutes ses qualités, il y avait parfois quelques longueurs. Il faut attendre la moitié du livre pour qu'il se passe réellement quelque chose et j'aurais apprécié une intrigue un peu plus étoffée.
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Une belle histoire qui ne se lâche pas.
Un récit choral qui valse entre un village pratiquant les traditions et rites ancestraux de la nature, un monastère avec tous le poids du christianisme qui essaie d'éradiquer toute autre forme de religions et le château du seigneur local qui cherche à gagner en pouvoir et assurer sa ligné ..
Une vraie recherche d'authenticité par l'auteur.
Un récit sensuel qui parle de la puissance des femmes, de leur résilience, de leurs liens avec les forces de la nature.
Mais aussi de nombreuses scènes d'une très grande violence essentiellement masculine.

La rencontre de tous ces personnages fini par faire une belle histoire qui vaut la peine d'être lue!

Merci à Babelio et aux éditions Les Monédières pour la découverte!
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Que dire si ce n'est que ce roman fut mon coup de coeur de l'année 2021 ?
Pour aller plus en profondeur, j'ai adoré la plume de l'autrice, les thèmes abordés et la façon dont ils le sont, ainsi que les personnages et leur développement. L'histoire fait sens, elle tient la route. L'autrice ne couvre pas de sucre et de miel son roman, elle dévoile la réalité dans toute sa fureur et sa violence. Pourtant, selon moi, l'espoir ne disparaît pas de ce livre. En effet les personnages vivent des choses terribles, mais la vie et ce qu'elle peut contenir de beau continuent d'exister. Les personnages restent « vrais », réels, ils sont palpables dans leurs émotions, dans ce qu'ils vivent. C'est l'une des grande forces de ce roman, qui reste ancré dans la réalité.
En effet, malgré son titre qui pourrait laisser imaginer un récit fantastique, teinté par des apparitions féeriques ou la sorcellerie, le roman est historique. L'autrice ne s'éparpille pas dans des accents fantastiques ou mystiques. le paganisme occupe une place dans l'oeuvre, à travers sa réalité, à travers ses mythes et les croyances des païens. La sorcellerie n'est que guérison, utilisation de plantes, et liens avec la lune et la nature. C'est la terre qui porte ce thème du paganisme, et la religion occupe également une place de choix dans l'oeuvre.
Voici certainement ce qui m'a le plus marquée, et que j'ai apprécié dans ce roman. le lien, l'union, entre les religions. Bien qu'elles soient différentes, bien que les évènements du livre puissent être violents dû à cette séparation des religions, ces dernières ne sont pas présentées en rabaissant l'autre. Elles vivent ensemble, elles représentent toutes deux des symboles, des croyances. Jocelyne Giani ne présente pas le paganisme comme étant la voix de la raison, et il en va de même pour le christianisme. Si les personnages ont des croyances qui différent, ils peuvent cependant se retrouver, se comprendre, et vivre ensemble.
Le féminin est également un pan entier du livre. Il est sacré, vivant, et représentatif. Les femmes ont leur rôle, leur place. Elles ne sont pas représentées comme des objets fragiles, au contraire elles sont fortes, et elles occupent une place de choix. L'autrice offre au féminin dans son écrit un véritable rôle, et les femmes ne sont pas des sorcières mystiques mais simplement des guérisseuses, des mères et des jeunes filles. L'apprentissage de la vie apparaît dans ce féminin parfois blessée, mais toujours réel.
Ce roman historique se fonde sur des recherches, appuyées par la bibliographie présente en fin d'ouvrage. J'ai aimé découvrir le travail de recherche de l'autrice, et son univers.
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l'an mille arrive, et dans cette région pyrénéenne, on lutte : pour le pouvoir, pour le salut de dieu, pour être aimé, pour la vie.
Deux mondes vivent l'un à côté de l'autre : d'un côté les artigues qui vivent simplement en phase avec la nature, alliant les anciennes croyances et la religion chrétienne, qui attachent de l'importance à leur liberté.
de l'autre en vicomté d'Oloron, les puissants cherchent toujours plus de puissance, et tous les moyens sont bon. l'église craint l'apocalypse et cherche à convaincre les derniers païens de se rallier à la puissance de dieu.

Ce roman nous transporte donc à l'approche de ce changement de millénaire. On s'approche au plus près de la vie des gens simples comme des nobles et des moines.
l'intrigue à du mal a s'être en place mais l'écriture est fluide et on ne s'ennuie jamais.

j'ai passé un très bon moment de lecture.
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Un roman historique, qui se déroule à la fin du Xe siècle, et qui parle... de religions, ça vous tente ?

Bienvenue dans « La Païenne » de Jocelyne Giani que je remercie encore beaucoup pour l'envoi de ce premier roman !

Et je l'ai beaucoup aimé !
Entre des personnages très cools, des ambiances incroyablement gérées, des scènes bien détaillées, j'étais à fond !

Mais de quoi parle-t-on ici ?
On va suivre trois points de vue radicalement différents, le vicomte d'Oloron, qui veut éradiquer toute hérésie pour récupérer des terres, une jeune femme vivant dans un de ces village « païen » et un BÉNÉDICTIN tiraillé entre son amitié pour les villageois et ses croyances.
Une bonne brochette qui se complète parfaitement, en tant que roman choral il a un très bon rythme !

Toutes les scènes sont vraiment bien détaillées, on prend notre temps dans l'intrigue, les descriptions, les ambiances, les images, les sentiments, aucun événement n'est forcé, la tension monte très bien dans la plume, c'est un vrai plaisir à lire.
Et ces trois points de vue très différents sont toutes aussi bien décrits dans leurs ambiances respectives ! Dans la douceur ou la violence, la nature ou la ville, le village, l'abbaye ou le castera.

Même si j'ai trouvé l'épilogue trop rapide, et je n'avais pas tout compris xd, c'était pour moi une découverte géniale ! Et j'ai déjà hâte de lire le tome 2 !

Que vous dire de plus..?
J'AIME LES MOINES '^'
Pardon xD
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Quelques années avant l'An Mille, au pied des Pyrénées, près d'Oloron. Un pays, des gens, une époque qui se dégagent avec peine des temps barbares...

Belissenda, quinze ans, s'épanouit au village des Artigues, entourée de l'attention de tous, car elle possède des dons singuliers, hérités d'un très ancien passé. Pour le seigneur d'Oloron et l'abbé de Sauveterre, Bélissenda et les siens sont des païens qu'il importe de ramener dans le sein de l'Eglise triomphante.

On ne reculera devant rien pour mettre à la raison ces suppôts du Diable. du massacre des Artigues, seule Bélissenda en réchappe. Longtemps, elle vit dans les ténèbres de la mémoire et de l'esclavage au château d'Oloron, entre les griffes de Loup le Jeune. Un jour, la lumière lui revient - et ses dons et la volonté de faire revivre le village.
Un bon roman historique qui ne m'a pas laissé indifférente. Les personnages principaux sont attachants et bien décrits. de même que l'époque (avant l'an Mille) est bien détaillée avec son lot de pouvoir, de haine et de guerre.
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Fan de romans historiques, la 4ème de couverture de la Païenne m'a attiré.
Connaissant assez peu la période autour de l'an mille, je me suis plongé dans cette histoire où se mêle la brillance et la pureté de l'héroïne et de la nature dans laquelle elle grandit, et la noirceur des hommes, aussi sombre que les bâtiments qui les abritent.
Je ne dévoilerai rien de l'histoire, je dirai simplement que pour un 1er roman, c'est un texte d'une grande maîtrise.
Je conseille vivement !
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J'ai un faible pour les romans historiques. Je suis donc ravie de découvrir la plume de Jocelyne Gianni avec ce roman. Un bond dans le temps, dans l'Histoire. Nous sommes avant l'an mille, au pied des Pyrénées, dans le village des Artigues.
Bélissenda, jeune fille de 15 ans, vit dans son village, avec son père. Elle possède un don particulier:elle reconnaît les plantes qui guérissent. Son village attire l'attention du seigneur d'Oloron, qui veut étendre son royaume et se protéger des attaques des seigneurs alentour. Cette extension passe par le village d'Artigues, pour lequel il requiert l'aide de l'Abbé de Sauveterre afin de convertir ces païens et de se placer sous sa bannière.

J'ai beaucoup aimé ce récit qui retrace bien les enjeux de l'époque entre ces villages qui voulaient garder leur indépendance et ses souverains qui voulaient convertir et étendre leur royaume. L'auteure prend le temps de nous décrire les lieux et nous sommes en immersion totale dans l'histoire. Elle a su créer un personnage fascinant: Bélissenda Une personnalité solaire, une Élue et à ce titre, elle dispose d'une aura particulière. J'ai aimé son lien avec la nature, la forêt et cette forte qu'elle puise en elle. J'ai souffert avec elle, dans les geôles du château. J'ai aimé sa relation avec Thorig mais surtout Guilhem...
J'ai aimé place importante que l'autrice donne aux femmes dans ce roman. On découvre leur condition de l'époque, la peur qu'elles suscitaient chez les hommes par leurs connaissances et l'influence qu'elles pouvaient avoir sur eux.

Juste une précision , que je signale pour ceux qui ont la même édition que moi: cette version comporte un épilogue qu'il convient d'éviter si vous voulez lire la suite (Les roses de Cordoue). Merci de l'info Jocelyne Gianni
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