Bande dessinée qui nous plonge dans la ruralité moyenâgeuse, aux confins des zones habitées par des hommes pauvres cherchant à survivre dans un monde hostile peuplé de croyances ancestrales, de religiosité et de nature hostile...
L'angle d'attaque est essentiellement écologiste et féministe (avec d'autres petites allusions discrètes mais indispensables pour être branché occident médiatique moderne) avec une héroïne meneuse de loups, c'est à dire une sauvageonne plus civilisée que la quasi-totalité du reste de l'humanité qu'elle croise...
Une druidesse psychologue, la version moyenâgeuse d'un Aurélien Barreau mâtiné de
Pierre Rabhi.
C'est la limite de l'exercice : le décalage des préoccupations... Oui, aujourd'hui, on peut s'interroger sur la déforestation (de son salon dans son univers bétonné), sur la regrettable disparition des espèces animales (sans jamais en rencontrer dans son jardin) et de l'agriculture intensive (après avoir fait ses courses au supermarché du coin, ou même en ligne).
Donc, le discours qui se balade en filigrane dans ces aventures me semble un peu artificiel. Seule l'aventure de l'héroïne suffisait. Pas le peine d'en rajouter dans une voix off des pensées de celle-ci qui nous sont en réalité destinées.
La dénonciation de la religion et plus généralement de l'autorité (par la féodalité) est également l'un des fils directeurs de cette aventure.
Graphiquement, c'est beau, il y a une réelle mise en valeur des paysages, de la forêt, de la nature en général. Par contraste, certaines planches sont carrément psychédéliques avec par exemple des entrées de chapitres équestres et magnifiques...
La folie de l'un des personnage se prête particulièrement à ces divagations graphiques surprenantes...
Original.