Le Sacre des Impies

Quelle déception que le dernier volet de cette trilogie des ombres. le sacre des Impies devait clore et venir placer sur le trône une majestueuse trilogie, dont les 2 premiers tomes étaient plein d'ambitions. Alors oui, c'est une déception car la barre était haute, mes attentes étaient grandes et les promesses n'ont pas été tenues. le soufflé est retombé à plat dans ce 3e volet après être pourtant monté bien haut, tant la narration incandescente, ciselé, percussive de l'auteur aura su me happé. Pas de chichi, pas de faux suspens, j'ai adoré les 2 premiers. Mais la narration, de grande qualité, ne se suffit pas a elle même.

Ce sacre des impies me laisse l'impression que l'auteur était à bout de souffle. Quel dommage de s'être tourné vers la facilité pour expliquer l'enfance des Borderline. Était-ce réellement nécessaire à l'intrigue? le mystère qui entourait ce clan faisait tout le charme et il est malheureusement tombé sur l'hôtel des clichés.

De façon pêle-mêle, le personnage de Zacharie méritait d'être creusé car il apportait énormément de tension. La voie mystérieuse, Murmure, avait un potentiel énorme dans l'arc narratif. Des problèmes de rythme, des coquilles, un trop plein d'action qui rendent le récit peu crédible. Juste pour citer un exemple, je me demande bien pourquoi Marie, qui après avoir trahi le clan se retrouve à refaire sa vie en tant que serveuse dans un bar à... Strasbourg!!! Alors que c'est LA génie de l'informatique. Ce n'est qu'un exemple mais tellement révélateur de ce dernier volet qui a sombré dans la facilité. Je me répète mais c'est vraiment dommage tant les promesses étaient belles et la narrations de très bonne qualité.

Le premier tome de la trilogie m'avait emportée, tout en tension et perpétuel crescendo jusqu'à son apothéose de noirceur. le deuxième opus m'avait beaucoup déçue par la mièvrerie des dialogues et relations amoureuses. Ce 3e tome est pour moi une catastrophe : plus rien ne tient malheureusement : personnages réduits à de pauvres caricatures ; intrigue indigente ; tortures, meurtres et assassinats quasiment sous forme de liste à puces, tant et si bien que la violence prend un caractère grand-guignolesque ; et surtout une écriture vraiment maladroite tuant toute émotion aussi sûrement que de nombreux protagonistes (retour d'une énième opération ratée avec kyrielle de morts et de blessés : « Arrête de te flageller, Sanchez ! Lui dit Colbert en servant deux verres d'un whisky écossais pur malt de douze ans d'âge. » ! Sérieux ?!). On sent que l'auteur voulait défendre l'hypothèse d'une cruelle et impossible utopie de renversement des injustices et interroger la question des moyens et des fins : hélas, c'est trop peu abouti. J'en veux à l'éditeur qui n'a pas fait son travail pour épauler ces (nobles) intentions.