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Critique de PatriceG


J'ai longtemps vu dans les recommandations bibliographiques de Michel Aucouturier, le grand spécialiste en France de Léon Tolstoï, apparaître avec constance le nom de Daniel Gillès. Comme je ne savais rien de cet homme là, je ne vais pas dire que l'évocation de son nom est resté lettres mortes ; mais après avoir lu beaucoup de choses à propos du grand romancier russe, mes sources commençaient à s'épuiser et je commençais à gratter les fonds de tiroir pour repérer de nouvelles pistes susceptibles de satisfaire mon insatiable curiosité. C'est alors, au bout d'une décennie ou pas loin de deux que j'en suis venu à voir de quoi il en retournait à propos de ce Daniel Gillès. Il est vrai aussi que mon admiration envers Michel Aucouturier pour l'important travail qu'il menait de front sur tolstoï, Pasternak, l'histoire russe, les séminaires, les articles, les publications, revêtait de plus en plus d'acuité à mes yeux et n'avait cessé de croître ; c'est donc avec prédilection finalement que mon choix s'est porté sur le livre présent : tolstoï de Daniel Gillès.

Pour avoir attendu, je n'ai rien perdu au change.
Pour ce qui est de cette biographie, Daniel Gillès a une plume magique, sensible, merveilleuse pour raconter ce qui l'a probablement passionné hors limites chez l'auteur russe, il y a trouvé des affinités certaines pour qu'il s'en empare de la sorte avec un raffinement exquis, suprême, ainsi qu'un grand sérieux pour ne pas parler d'érudition. Je comprends mieux à sa lecture ce que voulait dire Michel Aucouturier en consignant son nom dans le marbre.

Il va sans dire que le plaisir de mes lectures participe de ces rencontres, comme des balades uniques dans "Les Brouillards de Bruges"(*) qui enveloppent dès l'automne le Béguinage bordant les eaux domestiquées depuis le moyen âge de la vivifiante Reie..

Puisque je suis sur les vertus de l'eau, il ne faut jamais dire : 'Fontaine je ne boirai pas de ton eau". La Belgique me sortait par les trous de nez, et voici quelques années, à l'appel de quelqu'un qui m'est cher, je me suis mis à adorer la Flandre occidentale, Bruges, Gant.. Un week-end là-bas m'est toujours salutaire, je plonge dans cette histoire de Bruges fantastique comme dans un berceau de l'Europe. Bruges était partie et revient miraculeusement, sort de son marasme de manière inattendue (je suis sur le temps long). Comme il arrive encore, mais rarement, Bruges était resté dans son jus et se défripe ! J'ai lu ce tolstoï de Daniel Gillès, de son vrai nom baron Daniel Gillès de Pélichy, né à Bruges en 1917, docteur en droit qui fit ses premières armes au barreau de Bruges, et après guerre, il devint écrivain. du baron au comte, il n'y a qu'un pas que Daniel Gillès a franchi allègrement ..

Ce tolstoï du romancier biographe belge a été sélectionné par le Club des Editeurs, paru chez Julliard en 1959. Il a également commis deux autres biographies, celle de DH Lawrence ou le puritain scandaleux en 1965, et celle de Tchékhov ou le spectateur désenchanté en 1967 qui lui valut en France le Grand Prix des Critiques Littéraires. Je suis sûr que cette information fera plaisir à MH17 que j'ai littéralement sonnée par un D Ormesson qui lui paraît indigeste ..

Ce livre avait bien des raisons de s'accrocher à moi puisqu'il a été écrit probablement sur les terres de Bruges que je remonte maintenant à l'envers.

(*) Les Brouillards de Bruges, oeuvre écrite par Daniel Gillès que je n'ai pas lue mais que je compte bien lire.

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