Le docteur Godfrain écrit dans sa thèse : « Quelques mots sur l’hygiène des ouvriers des manufactures » parue en 1852 : « Chaque femme notée comme débauchée devrait être impitoyablement renvoyée de la fabrique sans espoir de rentrer dans une autre ».
Souvent, l’ouvrière accomplissait ce « cinquième quart de la journée » par simple besoin d’argent. Les salaires féminins étaient inférieurs de moitié et même davantage aux salaires des hommes. De plus dans certaines manufactures, comme celles d’apprêt des toiles de coton, le personnel féminin n’était utilisé qu’aux époques de commande.
Dans une autre étude, le même auteur estime que les ouvriers du textile, à Mulhouse, perdent un enfant sur deux avant l’âge de 2 ans, et que les patrons en perdent un sur deux avant l’âge de 29 ans (tableau de l’état physique et moral des ouvriers, employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie, 1840).
En 1851, (Villermé) écrit : « l’aisance et la richesse,... voilà véritablement la première de toutes les conditions hygiéniques, celle qui assure le mieux la conservation de la vie ». On retrouve les mêmes différences dans le Nord.
Les cas mortels de choléra en 1832 représentèrent à Lille 17,5 % environ du total des décès pour l’année entière. Celui-ci marquait d’ailleurs une forte augmentation par rapport à celui de 1831 : 3913 contre 2517. L’épidémie ne faisait qu’accentuer la disparition de tout accroissement naturel de la population, en raison de la dépression économique, jalonnée déjà par une épidémie de variole en 1827 et par une épidémie de typhus en 1829;