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4.04/5 (sur 197 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Blois , le 21/07/1914
Mort(e) à : Toulouse , le 8/02/1984
Biographie :

Philippe Ariès (Blois, 21 juillet 1914 - Toulouse, 8 février 1984) était un historien et journaliste français.

Ariès grandit dans une famille créole catholique et royaliste. Il étudie chez les jésuites et y milite quelque temps au sein des « Lycéens et collégiens de l'Action française »
Il s'éloigne progressivement du milieu de l'Action française qu'il juge « nationaliste autoritaire »
Après deux échecs successifs à l'oral de l'agrégation d'histoire, il entre à l'Institut de recherche coloniale en 1943. Chef du service de documentation, il s'occupe, selon ses propres mots, « d'importation de fruits tropicaux » et se distingue, dans ce poste qu'il quitte en 1979, en développant des techniques de documentation avec un sens évident de l'innovation technique, notamment en prônant un usage pionnier en France du microfilm (1956) et de l'informatique (1965). Durant cette période, il est également directeur de collection aux éditions Plon.
En parallèle de ces occupations professionnelles, Ariès, que son origine familiale aurait pu pousser à publier des études « grand public », choisit un tout autre chemin. L'inspiration qui sous-tend ses recherches se rattache incontestablement à l'École des Annales.
Dès 1948, L'Histoire des populations françaises et leurs attitudes devant la vie depuis le XVIIIe siècle qui marque, en dépit de ses insuffisances statistiques, la naissance des recherches de démographie historique débouchant sur une tentative d'analyse des mentalités des anciennes sociétés.
Son second livre, L'Enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime en 1960, reçoit un accueil tout aussi discret.
En 1977, il intègre l'EHESS en tant que directeur d'études et obtient ainsi de ses pairs la reconnaissance tardive (il a plus de 60 ans) de son statut d'historien. Il publie la même année son dernier grand livre, L'Homme devant la mort, œuvre longuement mûrie en pleine effervescence d'histoire tératologique. Ariès enjambe les frontières chronologiques pour tenter de saisir les attitudes occidentales devant la mort, de la fin du monde romain au XIXe siècle. On reproche à Philippe Ariès la disparité de ses sources.
Créateur d'un champ nouveau appelé à de grands succès, l'« histoire des mentalités », Ariès se révèle proche d'un Michel Foucault par son souci d'interdisciplinarité confinant à l'ethnologie voire à la psychanalyse.
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Bibliographie de Philippe Ariès   (26)Voir plus

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Video et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo

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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le trait le plus frappant du charnier est l'ostension des os. Pendant longtemps, sans doute jusqu'au XVIIè siècle environ, les os affleuraient à même le sol, mêlés aux pierres et aux cailloux.
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Il appartient aux malades de ne jamais éveiller chez les médecins et les infirmières
l'insupportable émotion de la mort.
Ils seront appréciés dans la mesure où ils auront fait oublier à l'entourage médical
(à sa sensibilité et non pas à sa raison)
qu'ils vont mourir.

Ainsi le rôle du malade ne peut-il être que négatif :
celui du "mourant qui fait semblant de ne pas mourir."
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Il en est de même pour les spectacles musicaux ou dramatiques : à trois ans, Louis XIII danse la gaillarde, la sarabande, la vieille bourrée, joue son rôle dans les ballets de cour. A cinq ans, il assiste aux farces, à sept ans aux comédies. Il chante, joue du violon, du luth. Il est au premier rang des spectateurs pour voir un combat de lutteurs, une course de bague, une bataille d'ours ou de taureaux, un acrobate sur la corde raide. Enfin il participe aux grandes réjouissance collectives qu'étaient les fêtes religieuses et saisonnières : la Noël, le Mai, la Saint-Jean... Il apparaît donc qu'il n'existait pas alors de séparation aussi rigoureuse qu'aujourd'hui entre les jeux réservés aux enfants et les jeux pratiqués par les adultes. Les mêmes étaient communs aux uns et aux autres.
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Dans la société médiévale, que nous prenons pour point de départ, le sentiment de l'enfance n'existait pas ; cela ne signifie pas que les enfants étaient négligés, abandonnés, ou méprisés. Le sentiment de l'enfance ne se confond pas avec l'affection des enfants : il corresponde à une conscience de la particularité enfantine, cette particularité, qui distingue essentiellement l'enfant de l'adulte même jeune. Cette conscience n'existait pas. C'est pourquoi, dès que l'enfant pouvait vivre sans la sollicitude constante de sa mère, de sa nourrice ou de sa remueuse, il appartenait à la société des adultes et ne s'en distinguait plus.
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Ainsi, quoique les conditions démographiques n'aient pas beaucoup changé du XIIIe au XVIIe siècle, que la mortalité des enfants se soit maintenue à un niveau très élevé, une sensibilité nouvelle accorde à ces êtres fragiles et menacés une particularité qu'on négligeait auparavant de leur reconnaître : comme si la conscience commune découvrait seulement que l'âme de l'enfant était aussi immortelle. Il est certain que cette importance donnée à la personnalité de l'enfant se rattache à une christianisation des mœurs plus profonde.
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Une fois mort, tout va donc bien dans le meilleur des mondes.

En revanche, il est difficile de mourir.
La société prolonge le plus longtemps possible les malades,
mais elle ne les aide pas à mourir.

A partir du moment où elle ne peut plus les maintenir, elle y renonce
- technical failure, business lost -
ils ne sont plus que les témoins honteux de sa défaite.
On essaie d'abord de ne pas les traiter comme des mourants authentiques
et reconnus,
et ensuite on se dépêche de les oublier - ou de faire semblant.

Certes, il n'a jamais été vraiment facile de mourir,
mais les sociétés traditionnelles avaient l'habitude d'entourer le mourant
et de recevoir ses communications jusqu'à son dernier souffle.

Aujourd'hui, dans les hôpitaux et les cliniques en particulier,
on ne communique plus avec le mourant.
Il n'est plus écouté comme un être de raison,
il est seulement observé comme un sujet clinique, isolé quand on peut,
comme un mauvais exemple,
et traité comme un enfant irresponsable
dont la parole n'a ni sens, ni autorité.

Sans doute bénéficie-t-il d'une assistance technique plus efficace
que la compagnie fatigante des parents et des voisins.
Mais il est devenu, quoique bien soigné et longtemps conservé,
une chose solitaire et humiliée.
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Un homme du XVIe ou du XVIIe siècle s'étonnerait des exigences d'état civil auxquelles nous nous soumettons naturellement. Nous apprenons à nos enfants, dès qu'ils commencent à parler, leur nom, celui de leur parents, et aussi leur âge. On est très fier quand le petit Paul, interrogé sur son âge, répond bien qu'il a deux ans et demi. Nous sentons en effet qu'il est important que petit Paul ne se trompe pas : que deviendrait-il s'il ne savait pas son âge? Dans la brousse africaine, c'est encore une notion bien obscure, quelque chose qui n'est pas si important qu'on ne puisse l'oublier.
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Dans l'ancienne société le travail n'occupait pas autant de temps dans la journée, ni d'importance dans l'opinion : il n'avait pas la valeur existentielle que nous lui accordons depuis plus d'un siècle. A peine peut-on dire qu'il avait le même sens. Par contre les jeux, les divertissements, s'étendaient bien au delà des moments furtifs que nous leur abandonnons : ils formaient l'un des principaux moyens dont disposait une société pour resserrer ses liens collectifs, pour se sentir ensemble.
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Un peu plus de poupées et de jeux d'Allemagne, avant sept ans, plus de chasse, de cheval, d'armes, peut-être plus de comédie après sept ans : le changement se fait insensiblement dans cette longue suite de divertissements que l'enfant emprunte aux adultes, ou partage avec eux. A deux ans Louis XIII a commencé à jouer au mail, à la paume ; à quatre ans, il tirait à l'arc ; ce sont des "jeux d'exercice" que tous pratiquaient : Mme de Sévigné félicitera son gendre de son adresse au mail.
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Une fois larié, on ne remet pas en cause la structure conjugale.Le divorce reste marginal. D'après le recensement de 1901, pour 10 000 Français mariés de dix-huit à cinquante ans, on trouve 53 divorcés et pour 10 000 Françaises mariées de 15 à 45 ans,70 divorcées.
L'intimité entre les époux est valorisée. De plus en plus ils dorment dans la même chambre et dans le même lit.
Le discours sur le bien fondé de faire chambre à part disparaît.
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