Post frontière

Une jeune journaliste tabagique et portée sur l'alcool, Patricia Sammer se lance dans une enquête sur des personnes ayant fui l'Allemagne de l'Est dans les années 60. Elle s'intéresse particulièrement à une femme d'une soixantaine d'années, Inge, qu'elle tient absolument à interviewer. Dès le départ, son insistance et presque, la traque qu'elle mène, laissent penser que c'est plus qu'un intérêt professionnel.
Tout au long du roman nous voyageons dans des temporalités diverses et variées. 2006, actualité de la narratrice, les années 50 et 60, enfance et jeunesse d'Inge, pour remonter en Tchécoslovaquie en 1945. C'est un peu étourdissant pour le lecteur lambda qui risque de rester en carafe s'il ne s'accroche pas fermement aux branches !
Puis nous abordons 1977… Au fil des chapitres de l'actualité 2006, les rapports entre l'intervieweuse et l'interviewée s'intensifient, se tendent, s'approfondissent. Patricia, la journaliste s'approche de plus en plus de la question centrale pour elle mais dont le lecteur ne connaît pas la teneur. Elle se plonge de plus en plus dans son addiction à l'alcool qui l'entraîne dans un mal-être et un dégoût d'elle-même.
Le lecteur - trice rame toujours … et doit être passionné - e par l'histoire de la partition de l'Europe en deux blocs antagonistes et les conséquences violentes qui suivirent, pour comprendre un tant soit peu l'intrigue.
Il faudra attendre le 35e chapitre pour que le rideau s'entrouvre pour Patricia et que la réponse dont elle est en quête depuis le début, soit abordée. Mais ce serait trop simple pour le lecteur-trice qui devra attendre encore quelques chapitres pour connaître la réponse et… la comprendre.
Dire que je ne suis pas enthousiaste à propos de Post frontière serait en dessous de la réalité. le sujet m'intéressait peu au premier abord, puis la construction narrative n'est franchement pas facile et agréable à suivre. Les liens très intimes qui se tissent entre les deux personnages principaux, Patricia et Inge, sont largement incompréhensibles, je dirais même « hors-sol » et ne sont malheureusement pas éclairés par la clef de l'énigme !