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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un téléfilm efficace qui utilise les codes éprouvés du conte, c'est ce qu'on pense en lisant le premier roman de Alain Gillot. Sans doute parce que c'est écrit « scénariste » sur le 4è de couverture.

Ça raconte l'histoire d'un homme, Barteau, qui entraîne l'équipe des cadets de Sedan. Sa soeur débarque à l'improviste en lui demandant de s'occuper de son fils, Léonard, 13 ans. « Il est ailleurs, c'est tout » dit la soeur, pour décrire cet enfant un peu bizarre, qui a la boîte crânienne d'un adulte mais posée sur un cou d'enfant, et qui ne vous regarde jamais dans les yeux.
Débute alors le lent apprivoisement mutuel du célibataire endurci qui a choisi d'assumer sa condition de solitaire « Pourquoi avais-je tant de mal à me lier à quelqu'un ? » et le jeune garçon monomaniaque qui dort beaucoup. Barteau, le narrateur, est aidé par son expérience d'éducateur, « ...même s'il avait l'air particulier, Léonard se rapprochait d'un certain type de joueur. Ceux qu'il ne fallait surtout pas forcer. » Car il va emmener Léonard avec lui, et va essayer de le faire jouer avec ses cadets. Les résultats seront étonnants...

Ce que j'en pense: au départ, l'amateur de pure littérature se dit « ça casse pas trois pattes à un canard » et, au final, on referme le bouquin avec des images dans la tête, celle d'un gamin pataud mais génial dans les cages d'un terrain de foot, celles d'une mère limite irresponsable qui s'emmanche toujours dans des combines où elle va s'endetter. Et, comme dans tous les contes, il y a la fée, qui prend les traits d'une pédo psychiatre. Son passé, révélé en une page, lui donnera une autre dimension. le style sobre, tout en retenue, est là pour servir l'histoire et tout sonne juste.

Flammarion a envoyé le roman à une trentaine de blogueurs inscrit sur le réseau Babelio et nous avons rencontré Alain Gillot mercredi 22 avril dans leurs locaux neufs et moderne, au 4 è étage de la rue des Frigo, 13è. Gueule de baroudeur, décontracté dans ses basket, Alain Gillot parle facilement, et on sent que ça pourrait durer des heures. Modestie de l'artisan, expérience de l'homme qui a voyagé, vu des ethnies, ce fut un moment revigorant.
Ce que je retiens dans sa manière d'écrire, c'est qu'il fait un plan très précis à l'avance et c'est sa méthode depuis qu'il vit de l'écriture, l'écriture en tout genre, depuis toujours. Il faut aller vite, être efficace. Il s'est d'ailleurs défini comme “constructeur“ et ça lui va bien, l'efficacité du roman vient surtout de son architecture, de sa trame très bien définie. le classicisme du conte.

Lien : http://killing-ego.blogspot...
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Vincent est entraîneur dans un club de foot de Sedan. Célibataire et sans enfants, il a rompu avec sa famille. Un jour, sa soeur avec qui il a pourtant très peu de contacts, débarque chez lui pour lui demander de garder Léonard, son fils. Vincent découvre alors ce neveu, qu'il n'avait jamais vu et dont il connaissait à peine l'existence. Tout de suite, il remarque son physique étrange (une grosse tête, comme celle d'un adulte posée sur un corps d'enfant) et surtout un visage impassible, vierge de toute émotion. Léonard s'avère un champion pour jouer aux échecs et a une mémoire phénoménale. Une pédopsychiatre lui apprendra que cet enfant est atteint du syndrome d'Asperger : "C'est un état. Une forme d'autisme léger qui produit assez fréquemment des personnes hors du commun. (...). Einstein en était un selon toute vraisemblance."

Vincent, jusque là spectateur de sa propre vie, va voir celle-ci bousculée par ce gamin étonnant. L'occasion de se replonger dans son enfance à lui, difficile.

Alain Gillot s'attache à montrer que le syndrome d'Asperger "n'est pas une maladie" mais "une perception différente des choses". Pourtant, le roman ne focalise pas complètement sur le personnage de Léonard. Nous percevons les choses à travers les mots de Vincent qui s'exprime ici, dans ce récit à la première personne. Plus on avance dans le roman, plus Vincent parle de son enfance, de la violence de son père, de l'inertie de sa mère face à cette violence, de sa soeur complètement perdue dans sa vie, qui fait tout et n'importe quoi, tombe toujours sur des hommes mal intentionnés, reproduisant inconsciemment le modèle parental.
Vincent est un entraîneur de foot solitaire, incapable de nouer des liens durables avec qui que ce soit, et encore moins avec les femmes. Un homme malheureux. Néanmoins, c'est grâce à Léonard que Vincent va trouver le bonheur, faire la paix avec lui-même et avec sa famille. Et c'est grâce à Vincent que Léonard va progresser, s'ouvrir davantage aux autres et s'accepter tel qu'il est.

On a aussi l'impression que Vincent est atteint par une forme de syndrome d'Asperger, différente de celle de Léonard. Celui-ci lui a d'ailleurs remarqué toutes les manies qu'il a le matin, la manière dont il place systématiquement ses affaires, la façon dont il enchaine les choses, comme un rituel rassurant. Il ne se gêne pas pour lui faire remarquer.
La soeur de Vincent n'est pas en reste : elle passe son temps à fuir, à disparaître et à laisser les autres se charger de ses difficultés.
Bref, il n'y a finalement pas que Léonard qui soit Apserger dans ce roman. Les autres le sont un peu aussi à leur manière. Par leur solitude et leur difficulté à communiquer.

L'univers du club de foot est aussi perturbé par l'arrivée de Léonard. Vincent a décidé de l'initier à ce sport, pour lui montrer qu'il n'est pas aussi simpliste et facile qu'il en a l'air, que les joueurs ne sont pas sans cervelle. Un jeu aussi difficile que les échecs que Léonard affectionne. Une rencontre qui sera fracassante pour tous et qui aidera les jeunes à revoir leur perception des choses.

Un roman basé sur le dialogue, une écriture fluide qui court comme la vie. Deux personnages principaux imparfaits mais attachants.

Même si je n'aime pas le foot, j'ai apprécié ce livre mais regretté que la fin soit finalement un peu trop lisse et convenue (on s'y attend).
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Autant le dire tout de suite, ce qui m'a attiré dans le livre d'Alain Gillot c'était de savoir de quelle manière et avec quelle précision, il allait aborder le sujet de l'autisme et du syndrome d'Asperger. le ton est à la fois sec et léger, grave et souriant, ambivalent. L'histoire est simple, un mec un peu paumé, enfance difficile, vie solitaire, découvre qu'il est capable de compassion et d'empathie au contact d'un adolescent autiste, cette révélation le bouleverse et fini par changer sa vie. Tout ça dans un chassé croisé sentimental entre un hôpital et un terrain de football, entre la région parisienne et Sedan (où on pas vraiment envie d'aller vérifier l'état de la pelouse).
L'écriture est agréable, le roman se lit très bien, très vite, on accroche forcément au style et à cette histoire touchante. Et puis.. il manque soudain quelque chose. L'histoire s'éparpille, on perd de vue ce qui fait le vrai intérêt de ce livre (le jeune garçon Léonard) et puis tout se précipite vers une fin assez mielleuse et empreinte de bons sentiments. C'est ennuyant parce qu'en même temps, ça nous fait plaisir, on referme le livre avec le sourire et on a passé un bon moment de lecture mais on se dit qu'on aurait pu aller encore plus loin, que les personnages auraient pu continuer à évoluer ou que l'écrivain à trop pensé à une potentielle adaptation cinématographique.
3 étoiles pour un roman bien entamé, et joliment tourné, j'ai pensé à Patrick Cauvin parfois, mais trop rapidement digéré.


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Merci à Babelio et aux Editions Flammarion de m'avoir fait entrer dans ce joli monde qu'est celui d'Alain Gillot, un monde plein d'humanité, de tolérance, d'espoir...
J'ai lu ce court roman d'une traite, avec l'envie d'aller jusqu'au bout, même si... la fin n'est pas très surprenante. ce n'est pas une découverte littéraire, je n'ai pas été retournée par ce récit, mais c'est une lecture très sympathique, , très scénarisée, un style agréable, des personnages attachants, même si pas assez "creusés" à mon goût. je les préfère un peu plus "torturés", moins "cernables", les personnages, tout va un peu trop vite et bien dans le récit, mais c'est une histoire qui redonne du peps, de l'énergie, l'envie d'aller vers demain, et d'ouvrir son esprit et ses bras à ceux qui ne sont pas comme nous.
Sur un plan plus terre-à-terre, j'ai découvert, comme beaucoup d'autres lecteurs, le syndrome d'Asperger, et ai posé un regard neuf sur le football.
A la lecture de ce roman, je pressens que M. Gillot est une belle personne, aimant les mots et les gens, et déjà rien que pour cela, je suis contente d'avoir pu lire ce livre !
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D'un côté Vincent, entraîneur de foot désabusé qui essaie de faire une équipe de la bande d'adolescents dont il s'occupe.
De l'autre, son neveu Léonard, autiste Asperger, qui débarque dans la vie de son oncle, déposé comme un paquet par sa mère.
Ces ingrédients de base m'ont fait craindre le pire lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman. Il y avait là de quoi faire tellement cliché : l'oncle bougon qui s'humanise au contact de ce neveu pas comme les autres, l'enfant différent qui s'ouvre à la vie auprès du seul adulte qui ait réussi à le comprendre.
La surface de réparation pouvait donner quelque chose de terriblement mièvre et sirupeux...
Eh bien, la bonne surprise, c'est qu'il n'en n'a rien été. du moins pas dans la première partie de l'histoire que j'ai dévorée d'un trait.
Je me suis tout de suite attachée à Vincent et Léonard, qui sont tous deux très crédibles, et j'ai beaucoup apprécié l'écriture, simple et précise, qui rend la lecture vraiment plaisante.
Léonard, dans sa façon très particulière d'appréhender les gens et les situations est franchement touchant. Sans en faire trop, Alain Gillot nous fait nous interroger sur ce qu'est la "normalité", et sur la place attribuée dans notre société aux personnes "différentes".
Cette première partie qui occupe plus de la moitié du roman est donc, à mon avis, très réussie.
Après... le reste m'a nettement moins convaincue. Quand Léonard n'est plus là, le récit perd de son intérêt (c'est quand même lui qui donne beaucoup de force à la première partie), et j'ai trouvé la fin trop prévisible et trop remplie de ces fameux clichés qui avaient été si bien évités au début.
Cela n'empêche pas La surface de réparation (très joli titre, qui va comme un gant à ce roman) d'être une lecture agréable.
Alain Gillot a eu l'excellente idée de confronter son personnage de Léonard au domaine du sport, qui plus est d'un sport collectif, et il l'a très bien exploitée.
Allez, je lui pardonne d'avoir moins réussi le reste : La surface de réparation est son premier roman, et j'espère qu'il ne restera pas le dernier.
Un petit mot enfin aux lecteurs potentiels que le thème du football ferait fuir : nul besoin de connaissances particulières, nul besoin d'amour passionné du ballon rond pour apprécier cette lecture. le football n'est qu'un support de l'histoire, il pourrait être remplacé par autre chose.
Je remercie Babelio et les Éditions Flammarion qui m'ont permis de découvrir ce livre et cet auteur.
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Un livre qui parle à la fois de foot et de la maladie d'Asperger, il fallait oser. Quel lectorat l'auteur peut-il intéresser, les amateurs de foot, ceux qui s'intéressent à la maladie, ou les curieux prêts à tout lire ? Je dois faire partie de ces derniers car ce livre m'a interpellée lorsque Babelio et Flammarion me l'ont proposé. Sans oublier que mon fils a joué au foot pendant de nombreuses années, son enthousiasme, sa passion pour ce sport et quelques années à laver les tenues de foot m'ont rapprochée de ces jeunes amateurs.
Une blessure a contraint Vincent à abandonner ses rêves de sportif professionnel pour aller entrainer des jeunes à Sedan. Son enfance a été particulièrement difficile avec un père alcoolique et très violent, une mère qui laisse faire et détourne le regard. Sa soeur Madeleine était pensionnaire, à l'abri de cette souffrance. Fort de ce ressentiment, il s'est définitivement éloigné de sa mère et de sa soeur. Alors quand Madeleine débarque à l'improviste pour lui confier Léonard, son fils de 13 ans, un garçon fragile et différent, son équilibre est bouleversé.
Avec « surface de réparation », je découvre les symptômes de la maladie d'Asperger, et comment appréhender ces enfants pour qu'ils adhérent à l'autre monde, celui des gens dits « normaux ». Vincent va y arriver peu à peu, et tel le petit prince avec le renard, il va apprivoiser Léonard et l'emmener à dépasser ses peurs pour s'intégrer peu à peu dans le monde réel.
Toute cette première partie du roman est particulièrement intéressante, on tourne les pages pour vite connaître la suite. Dommage, quand Madeleine vient chercher son fils, et face aux incohérences de cette femme qui loupe tout dans sa vie, la crédibilité s'estompe et l'intérêt aussi. La fin ressemble presque à un conte de fée, la mère, la découverte de l'amour, la réconciliation, je ne vous en dit pas plus mais tout est presque trop parfait. Un peu inconsistant dans sa deuxième partie, j'ai eu malgré tout un véritable intérêt pour ce livre à l'écriture agréable, rythmée et qui m'a fait passer un bon moment de lecture.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Nous avons reçu ce livre dans le cadre des Masse critiques de Babelio et nous les remercions ainsi que les éditions Flammarion



Nous allons suivre Vincent pendant une courte période de sa vie. Vincent est un trentenaire, célibataire, entraineur d'une petite équipe de foot de jeunes de 12-13 ans. Il n'attend plus grands chose de la vie et veux vivre son petit bout de chemin de façon immuable. C'est sans compter sa soeur, jeune femme paumée, naïve, qui ne sait pas se stabiliser (avec une situation professionnelle et amoureuse saine), qui va débarquer dans sa vie avec son fils, Léonard, et chambouler un peu ce quotidien routinier. Léonard, 13 ans, autiste Asperger, va lui aussi devoir s'acclimater…

J'ai aimé ses personnages, touchant, avec leurs blessures, leurs travers, leurs imperfections. Je trouve qu'il y a une ressemblance entre tous les personnages, ce qui explique pourquoi ils se comprennent si bien en fin de compte. Ils sont tous un peu en marge de la société et essayent de s'y trouver une place.

L'écriture d'Alain Gillot est fluide, dans un langage facile. Bien sur, il s'agit là d'un roman. Ce livre ne nous donne pas un témoignage, mais nous conte une tranche de vie où le destin des uns et des autres s ‘imbrique. le fait que l'action se passe dans le cadre du foot n'est pas un problème. Je ne suis pas le foot et malgré quelque explication un peu poussé je n'ai pas été perdue. Ce n'est pas un traité dessus, mais c'est l'univers dans lequel évolue les personnages, il faut donc que ce soit crédible (d'ailleurs, je sais désormais ce qu'est une surface de réparation ! ;) ) . le titre est bien choisi aussi : outre nous annoncer le cadre dans lequel l'histoire va se dérouler, il nous indique qu'une injustice va être réparée.

Connaissant un enfant autiste Asperger, je conçois l'intérêt et la démarche « scientifique » qu'un tel enfant peut avoir à décortiquer un sujet, mais je ne le vois absolument pas sur un terrain de foot ! le schéma de pensée de ce type de personne est bien retranscrit, même si on peut le trouver un peu réducteur, mais je rappelle que c'est un roman.

Bref, j'ai passé un très bon moment à lire ce livre.
Lien : https://memelessorciereslise..
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Ce roman traite des relations familiales. le héros, à la famille fracturée, se reconstruit progressivement dans une famille d'adoption qui lui permet de régler tous ses problèmes du passé.
L'histoire est sympathique et ne vire jamais au mélodrame malgré des personnages meurtris. Mais en même temps, il manque une émotion. Finalement, je suis resté neutre, ni emballé, ni excédé par ce roman.
Le style de l'auteur est moderne, simple à lire.
J'ai également apprécié le découpage en petits chapitres.
C'est une lecture agréable mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable. Une bonne lecture d'été de bord de piscine.
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Vincent est entraîneur de football à Sedan auprès de jeunes adolescents. Sa vie tourne autour du football. Blessé au genou lors d'un match, il a dû renoncer à ses espoirs de carrière pour se tourner vers l'apprentissage des joueurs. Un soir comme un autre, sa soeur Madeleine débarque à l'improviste chez lui pour lui demander un service : garder son fils pendant quelques jours le temps d'une formation. Vincent n'a pas des relations que l'on pourrait qualifier d'ordinaire avec sa famille. Après une enfance plutôt sombre et remplie de souffrances, il a préféré s'éloigner d'eux. Aussi, c'est bien malgré lui qu'il accepte de l'aider. Léonard, treize ans, a un comportement étrange : isolé et fermé sur lui-même, il passe ses nuits à jouer aux échecs fuyant le regard des autres.
Vincent est un personnage plutôt solitaire que la vie n'a pas gâtée. L'arrivée de Léonard va bouleverser son petit univers. Il va devoir faire des concessions et s'ouvrir à une autre personne. Ce changement va opérer dans les deux sens : Léonard va beaucoup apprendre au contact de son oncle qui va l'emmener sur un terrain de football. le sport va devenir un moyen pour eux de communiquer. C'est lors d'un incident que Vincent va découvrir que Léonard est atteint d'Asperger, une forme d'autisme. En dehors de tout le côté footballistique que j'ai eu du mal à apprécier, c'est avant tout l'aspect humain et la manière dont Léonard va surmonter sa différence pour s'intégrer qui marque dans le récit. L'auteur nous permet de voir ce syndrome sous un angle différent, sans fioriture. La surface de réparation est une histoire touchante, un peu simpliste sur certains points. Je ne suis pas spécialement une adepte de ce sport, mais il s'agit d'une lecture agréable et plaisante.
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J'ai beaucoup aimé la rencontre avec Léonard le jour où sa mère l'abandonne à Sedan chez son oncle, Vincent, pour aller suivre un stage professionnel. Ces deux-là – d'un côté, ce jeune garçon de 13 ans au visage de marbre, timide, obsédé par les règles, surdoué des échecs et extrêmement intelligent, et, de l'autre, ce vieux loup solitaire, qui refuse tout contact avec sa famille, hors du monde qu'il a décidé être le sien – doivent s'apprivoiser. J'ai été fascinée par la manière dont Léonard théorise le foot (est-ce possible en réalité ?) alors que je refuse d'ordinaire tout contact avec le sport et que j'ignore tout des actions en foot.

Et puis, Madeleine reprend Léonard. Et le roman perd de son intérêt. Tandis que Madeleine s'enfonce dans un projet de bar rémois, manipulée par un type violent, les problèmes s'accumulent pour Vincent : sa mère malade d'un cancer généralisé, sa brouille avec Catherine, la belle et intelligente psychiatre qui devenait son ami, etc. L'impression qu'il m'en reste est celle d'un roman superficiel.
L'idée est bonne, intéressante et nous fait rapidement entrer dans le roman, mais j'aurais préféré que la relation des deux, de l'adolescent et de l'adulte, et la manière dont Vincent fait évoluer son propre comportement, soient au coeur du récit au lieu d'être bazardées aussi rapidement.

Même si tout arrive un peu rapidement, les personnages sont bien ficelés et on ne tombe pas dans un manichéisme primaire. Tous évoluent avec plus ou moins de facilité et parviennent à trouver une paix intérieure en s'ouvrant aux autres et à la différence.
Quand j'ai vu l'équipe de foot de Vincent et Léonard arriver dans les buts, j'ai imaginé la situation clichée où l'étrange étranger est rejeté et violemment malmené par les autres adolescents. Mais non, à part une légère dispute qui part en vrille le premier jour, Alain Gillot nous dit que l'intégration et l'acceptation de la différence sont possibles et le Martien devient rapidement l'arme imparable de l'équipe de Sedan.

L'écriture est fluide, le livre se dévore et, malgré cette légère déception et une fin un peu trop « happy ending », j'ai passé un bon moment de lecture.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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