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Citations sur Le bonheur fou (32)

-Bref, êtes vous homme à répondre sans hésiter aux provocations, quelles qu'elles soient, ou, autrement dit, quand on vous cherche, est-ce qu'on vous trouve ?
- Il est vrai que je ne réfléchis pas, dit-il, mais, je m'en voudrais de réfléchir. Si je ne me laisse pas emporter par mon instinct qui est d'accomplir les actions qui me rendent heureux tout de suite, je ne suis rien.
- Vous êtes un enfant, dit-elle, et ils le savent.

(p.154)
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"Mais le petit peuple, se disait Giuseppe jaloux de toutes ses prérogatives, s'il fallait s'occuper de lui comme nous nous occupons de nous, on n'en sortirait plus. Qu'on lui passe la main dans le dos, d'accord, mais simplement pour le pousser . "
Il aimait beaucoup les phrases de Bondino, qu'il lisait entre les lignes avec une extrême finesse. Cette finesse lui fit connaître les délices de la vanité.

(...)

"Ou en êtes-vous? lui écrivait Bondino... Souvenez-vous toutjours qu'un homme de paille est surtout destiné à être brûlé... Ne vous embarassez pas de sentimentalité."

(p.79)
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La cour était étroite et verte de mousse. Un couloir y débouchait qui menait dans le hall de service d'une maison bourgeoise.
-Doucement les basses, dit le tonnelier.
-Que désirez-vous, Messieurs?
C'était un grand valet de chambre, style anglais, qui venait de surgir d'une porte basse et se redresser de toute sa hauteur.
- La sortie, dit le tonnelier.
-Par ici, Messieurs.
Il les précéda en balançant cérémonieusement ses bras raides.
- Le fils aîné de notre maison s'est battu ce matin place du Dôme, dit-il.Il vient de rentrer pour se restaurer. Les tirailleurs hongrois occupent le toit de la cathédrale et font beaucoup de mal, paraît-il.
Il ouvrit la porte sur la rue et s'effaça.
Une voix de femme demanda du haut de l'escalier:
-Qu'est-ce que c'est ?
-Des messieurs qui vont se battre, Madame.
-Parfait ! dit la voix.

(pp.209-210)
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"Ce qu'on appelle armée piémontaise aujourd'hui n'est composée que d'officiers de luxe" se dit Angelo, et il regarda les soldats. Ils étaient maigres, fatigués et surtout mélancoliques.

(p.329)
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-Le marin est mort, dit Angelo.
-Bigre, vous en êtes sur ?
-Malheureusement oui. Je tenais beaucoup à cet homme.
C'est lui qui m'a tiré de dessous les pattes des cheveaux quand j'ai été blessé. Il a été tué à côté de moi en courant à l'assaut d'un dernier dépôt de farine qui était solidement gardé. J'aime autant vous donner quelques détails pour calmer votre imagination. Il a reçu trois balles dans la poitrine. Tout le monde tirait sur lui, je ne sais pas pourquoi. Il avait finalement pris goût à notre petit métier. Il n'a pas dit "ouf". Trois trous gros comme le poing. Les Autrichiens étaient des Hongrois. Ils tiraient avec des balles cisaillées.
Louis semblait très décontenancé.
-J'ai préféré être précis, dit Angelo d'un ton de voix très naturel. C'est vous qui cherchez le marin.
-Vous n'êtes pas si couillon que vous en avez l'air, dit Lecca en riant très franchement. Je voulais vous éviter la peine d'écrire sur un bout de papier la liste des endroits où vous avez déposé la farine. Nous n'allons pas tarder à claquer du bec tous tant que nous sommes.
- Avouez que ce matin vous vous êtes servi de moi pour votre intérêt particulier, dit Angelo.
- Tiens! dit Lecca, quand vous en êtes-vous aperçu ?

(pp.270-271)
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Il enleva son dolman, sa chemise; on lui passa un sabre, il se mit en garde.
Angelo joignit ostensiblement les pieds et resta raide comme un piquet.
- Idéaliste ! dit le lancier avec un petit sourire.
Il avait les lèvres minces si commodes pour exprimer le mépris. Il attaqua avec une très grande impétuosité. Angelo, les pieds joints, se couvrit sans bouger le corps. Le sourire disparut des lèvres du lancier. Il força l'allure, fouetta coup sur coup de trois revers presque imparables mais qui sonnèrent sur du fer et il ouvrit la bouche peut-être pour crier. Angelo se fendit à fond, comme à l'épée. La semelle de sa botte claqua comme un coup de pistolet sur la terre battue. Sa lame pénétra jusqu'à la moitié dans le ventre du lancier. L'homme rota. Angelo enfonça sa lame quatre doigts plus avant. Le lancier poussa un petit cri tremblé (...) Il plia les genoux et tomba lentement. (...)
-Au suivant ! dit Angelo.

(p.174)
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Les âmes étaient réveillées par de remarquables morceaux de littérature. Il en admira l'éfficacité. Ces factums étaient, de toute évidence, rédigés par quelqu'un qui connaissait fort bien le coeur humain. Cette connaissance était d'une extrême finesse et elle allait toucher avec précision des ressorts bien secrets. habituellement noyés dans beaucoup d'ombre. Elle ne pouvait appartenir qu'à un homme rompu à l'exercice d'une intelligence caustique et sachant généraliser l'expérience de ses propres défauts.

(p.52)
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- Vous ne m'aimez pas, dit-il (*)
- Je n'aime pas la grossièreté. (**)
- Vous avez tort, je m'en régale.
- Bon appétit.

(*) Bondino
(**) Angelo
(p.378)

Dans une révolution, mon cher, il faut laisser les loups se manger entre eux. C'est ce qu'a fait Bondino jusqu'ici; et maintenant, il vous prenait comme chaperon rouge. Vous valez mieux que ca.

(p.385)

"Toi qui as toujours désiré un champ de bataille, se dit Angelo, le voilà! C'est à la guerre que tu te prépares depuis plus de vingt ans et, en particulier, à celle-là où tu ne seras pas obligé de soumettre tes mouvements généreux à ceux de la stratégie de bibliothèque... ne laisse pas passer l'occasion."

(p.387)
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Je ne tiens pas tant que cela aux idées, je n'y comprends rien.
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Il commendait une compagnie de soldats constitutionnels d'Alexandrie. Pendant la marche jusqu'à Agogne, il n'avait cessé de répéter à ses hommes qu'ils allaient se réunir à leurs frères de Novare.Il n'avait jamais été assez bête pour croire à ce qu'il leur disait. Au premier coup de canon parti des murs de la ville, il reconnut l'artillerie légère. On en était donc à vivre ou à mourir ? Il tourna bride et traversa toute la colonne au galop. Aux portes de Verceil, il eut l'intention de se joindre à quelques cavaliers qui soutenaient la charge d'un peloton de chevaux-légers. Mais le soir même il était à Casale et deux jous après à Gênes

(p.12)
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