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Citations sur Provence (14)

La lavande est l’âme de la Haute-Provence. Qu’on l’aborde par la Drôme, par le Dauphiné ou par le Var, cette terre offre ses étendues désertes, couvertes de violet et de parfums. Dans les solitudes de la montagne de Lure, la lavande sauvage s’étale à perte de vue. À l’époque de la récolte, les soirs embaument. Les couleurs du couchant sont des litières de fleurs coupées
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Il suffit ensuite d’un bouquet de lavande pour qu’il vous soit parlé – et en langage d’une étrange densité – de ces libertés essentielles qui sont le charme de ces hautes terres. Fussiez-vous alors dans de lointaines Amériques, en Chine ou au Béloutchistan, perdu dans des livres austères ou naufragés dans des drames personnels, sociaux ou cosmiques, c’est la liberté, c’est la fraîcheur, le calme et la grandeur de la Haute-Provence qui vous visitent, vous tirent brutalement vers elle et vous animent. Pour qui est de ce pays – ou qui l’habite, non comme un touriste mais comme un homme, c’est-à-dire en y faisant participer son esprit et son cœur -, c’est la plus grande ressource possible. Que tant de force soit dans un parfum ne peut paraître exagéré qu’à ceux qui n’ont jamais eu à se réconforter l’âme en touchant l’âme d’une patrie.
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La lavande est l’âme de la Haute-Provence. Qu’on l’aborde par la Drôme, par le Dauphiné ou par le Var, cette terre offre ses étendues désertes, couvertes de violet et de parfums. Dans les solitudes de la montagne de Lure, la lavande sauvage s’étale à perte de vue. À l’époque de la récolte, les soirs embaument. Les couleurs du couchant sont des litières de fleurs coupées. Les alambics rudimentaires installés près des citernes soufflent des flammes rouges dans la nuit ; leurs fumées à odeur de caramel teintée par le vent vont enchanter le sommeil des solitaires dans le désert. Quand on a vécu ces nuits et ces jours, on est enchaîné à l’esprit de ce parfum.
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Or, je vis (j’avais quatre ans et le spectacle me bouleversa au point que par la suite je l’imitai) la crèche qu’avait faite un soir sinistre de décembre 1899 une pauvre fille assez mal estimée dans le quartier (et même très décriée, chez laquelle on m’avait défendu d’aller – et où je courais quand même sur mes petits pieds parce qu'elle était jolie, triste et parfumée de poudre de riz à la vanille). Cette pauvre fille (dont on disait qu’elle avait mauvaise vie) n’avait pu s’acheter qu’une vingtaine de santons en plus des personnages divins et des rois. Elle n’avait pas pu, ou pas eu le temps, ou pas eu la présence d’esprit, de composer le paysage. Sur la table nue de la cuisine, à même les carreaux (et les trous) de la toile cirée, elle avait posé l’Enfant, sans étoiles ni comètes, et, tout autour, biens serrés contre, dans la même misère (qui paraissait sans recours), rois et peuples mélangés.
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