Le TGV en provenance de Lille Flandres arrive avec dix minutes de retard, presque en avance dans l'univers temporel de la SNCF.
Quand l'argent ne coule que d'une source, il n'y a pas de marge de sécurité. La frontière est très mince entre vivre et survivre, et kes additifs pour repousser cette frontière deviennent vitaux.
La gare du Nord est singulière. Elle a quelque chose que les six autres gares parisiennes abritant de grandes lignes ne possèdent pas. C'est un lieu à l'atmosphère mélancolique, triste par endroits, pessimiste à d'autres. Et puis, il y a un foisonnement, une effervescence incontrôlée, une surtension qui se propage de corps en corps. Cette gare constitue un temple bipolaire.
Ce que Somerset évitait soigneusement, c’était les briscards qui pensent avoir tout vu, les dépressifs qui attendent de se prendre une balle ou les ambitieux qui ont faim de leurs collègues.
Chacun d'entre nous est la synthèse d'une éducation, d'un environnement, d'une culture, d'un vécu, de traumatismes. Cet ensemble d'influences nous a programmés neurologiquement.
« La peur mène à la colère. La colère mène à la haine. La haine mène à la souffrance. » Jamais cette sentence de Master Yoda ne lui parut si adaptée à la situation.
Le Web pouvait s’imaginer comme une version dématérialisée du monde, où chacun possédait un double numérique. Ce double se nourrissait de notre activité en ligne tel un immense bloc d’argile, engloutissant la masse colossale de tous nos likes, envies, humeurs, achats ou recherches. Un jumeau digital qui finissait par avoir sa vie propre, parfois même une personnalité indépendante. Notre esprit commandait alors deux corps, celui de toujours, fait de chair et de sang, et l’autre, binaire, composé de 0 et de 1.
Le but est d'étouffer toute réflexion, toute prise de recul pour n'activer que les instincts du ventre, les passions, les haines et les peurs.
Un mot aura toujours une signification constante. Cette signification ne sera jamais altérée. Le mot bizarre ne voudra pas dire étrange pour l'un, inadapté pour un autre, ou amusant pour un troisième. Ce processus inéluctable qui provoque entre les humains ces distorsions de jugement sur un même mot, une même phrase, un même geste.
Un programme n'a pas de passé familial, pas de culture, pas d'idéologie politique. Il ne développe pas de complexes, ni de psychoses ou de phobies. Il n'a jamais eu d'adolescence au cours de laquelle sa mère le stigmatisait en le traitant de gamin bizarre. Il n'en découlera pas un biais cognitif chaque fois que le mot bizarre sera prononcé.