L’antidote du paupérisme, c’est le travail, le travail, le travail. Celui qui ne travaille pas ne doit pas manger non plus. Même pour le plus vieux, même pour le plus faible se trouve toujours une tâche qu’il est capable d’effectuer… Ainsi, il ne se sent pas inutile et a l’impression de mériter son repas, de gagner son argent de poche comme un salaire et non pas comme une aumône…
« Mensonges… » Tout ne serait pas si mal si on ne mentait pas autant...
La propreté est notre meilleur remède contre le paupérisme, la propreté et une nourriture saine.
Mais un homme reste un homme et ne se laisse pas abattre par le sort. L’intendant assume sa lourde tâche comme il l’a toujours fait, il fait en sorte que les pensionnaires fassent un travail utile, il transforme des existences gâchées en forces de travail qui servent à la société ; un homme comme lui peut servir d’exemple à la nouvelle génération : par l’accomplissement de sa tâche, il montre comment l’on peut réprimer une douleur personnelle.
La liberté… De nos jours on ne sait plus et que c’est que la liberté…
Il dit au notaire de ne pas faire trop de bruit, qu’il y avait dans l’autre lit un brave garçon qui avait beaucoup travaillé aujourd’hui et avait bien mérité son sommeil… Certes, il ronflait, mais finalement personne n’était parfait !
Studer connaissait les hommes de ce genre, qui quand ils sont soûls aiment bien battre leur femme ; il devait y avoir derrière cela un besoin particulier de puissance, car d’ordinaire ces tyrans sont aussi de pauvres bougres. Écrasés par leurs supérieurs, quoi d’étonnant à ce qu’ils battent leur femme pour leur montrer combien ils sont forts ?
Rien n’est plus déplaisant que quelqu’un qui prend des notes de façon pédante ; quand on fait cela on ne peut pas lever les yeux et on perd complètement le contact avec les gens que l’on écoute…
Vraisemblablement… Les hommes n’ont pas besoin d’une matière étrangère toxique pour que s’accélère leur circulation sanguine…
Vous n’avez pas idée, Studer, de l’influence que le milieu peut avoir. Dix buveurs de schnaps fainéants peuvent rendre cent hommes mauvais. Et la malédiction c’est justement que nous avons dix buveurs de schnaps paresseux. J’ai essayé de faire comprendre aux autorités qu’il fallait se débarrasser de ces éléments… En vain ! Voilà ce qu’on me donne comme réponse : ces gens n’ont rien fait de mal, ils ont sombré innocemment dans le malheur, les autorités en charge des pauvres ont le devoir d’aider ces malheureux.