Dans l’obscurité la parole me vient plus facilement. Quand il fait clair, et si quelqu’un regarde mes lèvres, je me mets à bégayer.
En vingt-cinq ans de mariage, Studer avait appris à imposer sa volonté malgré les pleurs et les plaintes. Il suffit de faire le dos rond, de rentrer la tête dans les épaules, d’enfouir ses mains dans les poches du pantalon ou de la veste et d’attendre que l’orage passe…
Il fallait prendre l’affaire différemment. Il devait tout d’abord se tenir à l’arrière-plan. Il fallait ensuite apprendre à connaître tous les acteurs, gagner petit à petit leur confiance, vivre quelque temps avec eux pour ensuite rassembler les menues observations, celles du quotidien, comme on pose un lit de pierres pour faire la fondation d’une route. Pierre à pierre, patiemment… La route s’achève et conduit au coupable…
Une chose était sûre : ces deux-là, le marchand de vélos et l’employée de bureau, étaient amoureux l’un de l’autre.
Pas besoin d’avoir un grand sens de l’observation pour arriver à cette conclusion. Les regards, l’intonation, le « tu » que l’on n’arrive pas à retenir et qui revient sans cesse… Tout le prouvait.
Ce gamin ne sait pas encore que l’on doit parfois dans la vie choisir entre plusieurs voies : la voie confortable conduit aux honneurs et aux distinctions, mais le prix à payer pour pouvoir suivre cette voie signifie estime de soi et bonne conscience.
C'est dans le cadre de l'hôtel de BEAUHARNAIS (7ème arrondissement) qu'Olivier BARROT présente le livre de Friedrich GLAUSER, "Le thé des trois vieilles dames", paru aux éditions Le Promeneur. Olivier BARROT parle de la vie de Friedrich GLAUSER, auteur de romans policiers et du livre qui se situe dans la Genève de l'entre deux guerres.