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Critique de Folfaerie


Claudine Glot je la connais évidemment de nom. Elle est la présidente du Centre de l'Imaginaire arthurien, en plus d'être écrivain. Je regarde donc d'un oeil toujours favorable ses écrits. En revanche, je suis biens désolée de ne pas conaître Marc Nagels.
L'idée de départ de cet ouvrage était doublement intéressante à mes yeux. D'abord, rassembler ou condenser les versions de Jacques Boulenger, Xavier de Langlais (je n'ai lu aucun de leurs ouvrages, je suis donc ravie de pouvoir les découvrir à travers cette compilation) et Jean Markale. Ensuite, remonter aux sources.
La plupart des écrits consacrés à la Table Ronde débutent invariablement par le règne d'Uther, souvent au moment où il tombe amoureux d'Ygerne.
Il n'y a que Jean-Louis Fetjaine qui a donné un aperçu de l'Histoire violente de Bretagne dans le pas de Merlin.
Claudine Glot débute elle aussi son ouvrage par les guerres entre Pictes, Saxons, Scots et le règne de Constantin. Cela rappelle les grands récits épiques celtes, comme la Geste de Chuchûlainn. La légende arthurienne devient alors le roman de fantasy médiévale évoqué dans le quatrième de couverture.
On constatera de menus changements chez certains personnages (par exemple ici Mordred est le fils de Morcades), ce qui n'a rien d'anormal car il faut considérer qu'au fil des siècles et des auteurs, la légende s'est enrichie de nouveaux personnages (on oublie souvent l'arrivée très tardive de Galaad par exemple) ou au contraire certains autres ont eu à pâtir de partis pris tenaces, en témoigne le personnage de Morgane.
Pour toutes ces raisons, j'attends avec impatience la suite (il me semble que deux autres volumes sont en préparation).

J'ai également beaucoup aimé cet autre visage de Merlin, moins torturé que chez Michel Rio mais plus proche de celui de l'Enchanteur de Barjavel, déroutant, séduisant, changeant d'aspect à volonté, ermite préférant la solitude des vastes forêts. Les origines de Merlin sont très rapidement évoquées et c'est tant mieux, je préfère nettement l'idée de Fetjaine (il est fils d'un Elfe) plutôt que la vision chrétienne de Robert de Boron qui accomode le Diable à toutes les sauces.

C'est d'ailleurs le grand point fort du livre : oubliée la religion, place aux aventures merveilleuses (on y croise hydres, géants, fées...), aux combats épiques, et au fracas des batailles. Cette approche séduisante peut évoquer le parti pris de Marion Zimmer Bradley.Dans les Dames du lac et les Brumes d'Avalon, on assistait au déclin inéluctable des rites païens au profit de la chrétienté et de son cortège d'obligations. le dragon s'effaçait devant la Croix.

Evidemment, certains passages m'ont rappelée d'autres romans, ou d'autres perspectives. La quête de Pellinor et sa Bête glatissante sont devenues indissociables du cycle de T.H. White. Mais, que l'on préfère telle ou telle version de la légende arthurienne, le livre de Claudine Glot a l'avantage de présenter un résumé du meilleur de la matière de Bretagne.

L'écriture est moderne et donc accessible, il y a de nombreuses illustrations en noir et blanc de sources variées, et c'est un ouvrage complet, qui bénéficie d'un préambule intéressant, d'un glossaire toujours bienvenu et d'une bibliographie sélective (qui me donne l'occasion d'augmenter ma LAL, hélas...).
Un dernier mot tout de même sur le livre en tant qu'objet. Un travail soigné des éditions le pré aux clercs, une très jolie couverture qui rend hommage au contenu.

Une excellente surprise que je recommande à tous les passionnés de la Table Ronde.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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