Il n'y a rien de plus précieux que la vie humaine.
L’être humain est ainsi fait que le contenu des manuels scolaires ne survit dans sa mémoire que jusqu’aux examens de fin d’année. Et en oubliant ce qu’il a appris par cœur, il éprouve un véritable soulagement. La mémoire des hommes est pareille au sable dans le désert, pensait Homère.
Les nombres, les dates, les noms des hommes d’État de second plan y restent aussi longtemps que des lettres dessinées au bâton sur une dune. Ils s’envolent sans laisser de trace.
Ce n'est qu'un conte, après tout. Mais comment survivrions-nous sans contes?
Le véritable amour brise toute ta vie sans se soucier des circonstances.
Rien ne menace les hommes. Les hommes, ce sont des survivants, comme les cafards. Alors que la civilisation...c'est elle qu'il faut préserver.
Dans l’atmosphère humide qui régnait dans le métro, n’importe quel papier flétrissait très rapidement. Ce n’était pas seulement les livres et les magazines que rongeaient la moisissure et l’humidité, ce qu’elles anéantissaient était le passé même. Sans représentations picturales, sans chroniques, la mémoire humaine, privée de béquilles, trébuchait et sombrait dans la confusion.
Mais la mort a ses propres motivations et elle n'aime pas ceux qui jouent avec elle.
Les gens qui n’ont pas oublié le passé et qui, de ce fait, ont un avenir doivent être absolument, radicalement différents
Le souvenir d’un homme peut dépasser la longévité de ses os, mais le jour où disparaît la dernière personne qui nous gardait en mémoire, nous nous dissolvons dans la trame du temps.
Les tentatives de rétablir une liaison téléphonique avec la Serpoukhovskaya s'étaient soldées par des échecs et, durant la semaine qui s'était écoulée depuis le départ de la caravane, le colonel, tout comme beaucoup de ses concitoyens, avait perdu quelque chose de rare et d'essentiel pour les occupants du métro : la sensation de proximité avec leurs semblables.