Je t'ai trouvé sous le caillou
Un dimanche sans étincelles
Je tricotais une dentelle
De solitude en satin doux.
Du "Je" le jeu devenait "nous"
Désir tissant sa ritournelle
L'inconnu contant l'hirondelle
Du printemps qui court à nos cous.
Tu es de là-bas, moi d'ici
À ton soleil je suis brûlée
Je ne refuse pas l'entrée
Du rêve que tu as décrit.
Ce n’est pas rien l’écriture. Écrire, ce n’est pas anodin. C’est livrer mille batailles et délivrer des secrets. C’est pleurer des étoiles et découper des voiles. Monter des projets et démonter des certitudes. Ce n’est pas rien l’écriture. […] On ne revient jamais indemne du pays des mots. C’est pour ça qu’il ne faut pas y aller habillé de solitude. Il faut une main pour accompagner chaque plume.
Et si tu tombes sous le vent
Si tes genoux pleurent la vie
Je saurai transformer ta pluie
Je saurai consoler l'enfant.
Et si tu tombes où je survis
Si tes orages se caressent
Je saurai unir la tendresse
Aux cailloux qui feront ton lit.
Et si tu tombes sous l'armure
Si tu as peur de l'homme en toi
Douceur au pays des ratures
Je serai ta femme de soie.
Tu es beau comme un secret
Grand comme un cristal de verbes
Sous le bouquet de ta verve
Beau comme un homme imparfait.
Tu es fort comme un enfant
Puissant comme des humeurs
J'ai deviné dans tes peurs
Le parfum d'un ouragan.
J'ai mis ma main dans la tienne
Elle pose dans ton printemps
Refrain d'une bohémienne
Couplet d'un amour troublant.
À l'école de la vie
J'ai appris la voie des mots
Verbe en dépôt d'alchimie
À la grammaire des peaux.
Je viens sur la pointe des pieds
Parler de magie à tes verbes
Étrenner la voie de nos gerbes
Semer des fleurs et des baisers.
Je n'attends rien que nos élans
Rien que la danse de nos lèvres
Dans ta nuit, fais-moi une trêve
Je te ferai l'amour en grand.
Demain aujourd'hui se conjugue
Caressons seulement l'instant
Ton intelligence subjugue
Mes phrases qui jouent en rêvant.
Tous les jours, il est un peu là
L'homme apprivoise mes prudences.
Si tu crois en demain
Moi je crois en l'habit
Au pouvoir de ta main
À ce "nous" qui guérit.
Je t'aime à l'endroit des silences
J'en ai le coeur qui perle
Des flocons de bonheur
À construire nos heures
Chaque pas nous appelle.
Tu es ma plus belle île
Mes reliefs escarpés
De mes livres, la clef
Des chapitres fertiles.
Tu es ma page blanche
Et l'encre de l'amour
Que ton regard déclenche
Je t'offre les toujours.