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C'est Stéphanie Chaptal qui m'a fait découvrir ce livre par son blog [« de l'autre côté des livres »](https://www.outrelivres.fr/le-prince-des-profondeurs/).
Intrigué par le titre « le Prince des profondeurs », je suis tombé sur avis extrêmement positif et intéressant.

Qui est le prince des profondeurs ? le poulpe ! Mais ce livre est bien plus large que des histoires de tentacules.

Tout d'abord, il est écrit par un plongeur/professeur d'histoire et de philosophie des sciences.
Ensuite son propos est plus vaste.

Le poulpe est un cousin très éloigné de nous. Notre ancêtre commun a environ 600 millions d'années.
Donc sur deux branches éloignées de l'arbre des espèces, l'intelligence est apparue.
Mais quelle « intelligence » ?
L'auteur en profite donc, pour tenter de cerner cette intelligence en commençant par les bases : perception de l'environnement, réaction, locomotion, collaboration, communication.
Quand sont'-ils apparus ? Et comment ? Et au fond un être simple perçoit-il son milieu, agit-il sur lui ?

Le poulpe nous permet de sortir de notre vision anthropomorphique ou « mammifèromorphique » de l'intelligence.

Après un passionnant détour par l'arbre de l'évolution, on revient au poulpe et ses fascinants moyens de communication : ses postures et son véritable écran de projection HD multicolore : sa peau.

On replonge dans l'océan, pour observer avec l'auteur ce qui ressemble le plus à une vie communautaire de Poulpe.

## En conclusion :

* une belle plume
* de grandes qualités de vulgarisation de la biologie et de l'évolution
* un regard différent sur la vie
* Et une grande fascination pour un animal intrigant, malicieux, curieux, différent
Font de ce livre une lecture indispensable
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique pour m'avoir offert ce livre !

Contrairement à ce que j'avais cru, l'auteur n'est pas un scientifique mais un philosophe, ainsi qu'un plongeur sous-marin. Mais il a lu un grand nombre d'articles, a discuté avec plusieurs scientifiques spécialistes, et a un bon esprit scientifique, ce qui fait que cela ne pose aucun problème. Il est même plus rigoureux que la plupart des livres de vulgarisation que j'ai lus et cite chacune de ses sources individuellement plutôt que d'en faire une liste à la fin en bloc.

Non seulement il récapitule ce qu'on sait sur les poulpes et dans une mondre mesure les seiches, sur leur biologie, leur place dans l'évolution, leur perception, leur intelligence, mais il part de là sur des questions philosophiques et scientifiques à la fois très intéressantes mais jamais hors-sujet. La question fréquente de l'émergence de la conscience est accompagnée de questions beaucoup plus précise sur la nature de la conscience que dans d'autres livres. La partie sur l'origine de la mort de vieillesse était également fascinante. Il raconte aussi ses propres expériences de rencontres avec des poulpes en plongée, sans jamais tout centrer sur lui.

C'est vraiment un excellent livre ! Je regrette juste qu'il ne parle pas de quelques anecdotes que j'ai entendues sur les poulpes qui m'ont semblé intéressantes, comme les tests sur les mouvements d'art, ou la nature changeante de leur ADN. Etait-ce de l'intox ? Jugé pas assez important par l'auteur ? Trop récent pour être dans un livre sorti il y a deux ans ? C'est ce qui m'a sans doute manqué, une petite liste "les idées fausses sur les poulpes". Je devrai aller la chercher ailleurs. :-)
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Voilà encore un ouvrage qui me confronte à la difficulté d'en dire quelque chose qui ne se résume pas à « il est bien » ou « je l'ai trouvé génial »... même s'il y a un peu de ça.

Livre passionnant écrit par un passionné, Peter Godfrey-Smith nous fait partager son attrait pour les céphalopodes. Leur aspect et comportement étranges et déroutants, leur intelligence ; tout y passe. Mais aussi un topo sur l'intelligence en général. comment a-t-elle émerger, peut-on comparer les intelligences de deux espèces différentes. L'histoire du vivant et comment les céphalopodes actuels sont cousins avec les gastéropodes, même si les premiers, il y a très longtemps, ont abandonné, à l'exception du nautile, leur coquille protectrice. Vous y découvrirez aussi que le poulpe ou la seiche ont un cerveau proportionnellement à leur taille beaucoup plus gros que le nôtre, mais qu'il n'est pas comme pour nous enfermé dans une boite. Non, il est réparti dans tout le corps de l'animal, conférant une forme d'indépendance intellectuelle à chaque tentacule. Étrange, non ? Les céphalopodes ne vivent pas longtemps. Quelques années au plus. Alors comment et pourquoi cette intelligence exceptionnelle s'est-elle développée ? Leur mode de communication est également fort attrayant pour ceux qui se lancent dans l'étude de ces animaux.

En bref : Vous l'avez deviné. Bien que moyennement intéressé par la biologie et la psychologie animales, j'ai dévoré ce livre... en exploitant très peu, comme à mon habitude, les 50 pages de notes et d'index pourtant riches d'informations utiles. Je ne peux donc que conclure cette chronique en vous invitant à lire ce livre.
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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Un ouvrage hyper intéressant et vraiment écrit de panière très accessible.
Comme promesse de voyage, une ballade sous-marine, éthologique, ethnologique et neuronale avec les poulpes et les seiches.

Que ce soit sur leur communication colorée, la taille de leur cerveau et son fonctionnement distribué, leur longévité, notre lien avec eux, ces animaux n'en deviendront que plus fascinants au fil des pages.
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Ces animaux me fascinent, voilà pourquoi j'ai voulu lire ce livre. Et j'ai été un peu déçue.

Je m'attendais à avoir un livre complet sur les poulpes, les différentes espèces, et une étude assez complète de leurs comportements mais...

Tout d'abord on nous explique longuement le principe de la vie, et l'histoire des animaux en général (leur création, etc). On nous parle longuement de la conscience animale, de l'intelligence, et même de l'Homme souvent. Si ces sujets étaient abordés c'était le plus souvent pour venir étayer une supposition sur les poulpes. Mais moi ce n'est pas ce que j'attendais !

Je voulais lire un livre sur les poulpes, pas sur la création de la vie, ni sur l'apparition du langage, ni sur la conscience. Bref parfois j'ai été noyée dans des informations qui ne m'intéressaient pas.

Une partie du livre parle des poulpes, tout de même. Et c'était très intéressant ! Dommage, c'était entrecoupé de passages peu utiles, pour ma part.
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Avant toutes choses, je dois vous avouer une chose : j'ai détesté mes cours de philosophie en terminale, et ce dégoût de la discipline m'est resté depuis. Pourtant, Peter Godfrey-Smith avec le prince des profondeurs – l'intelligence exceptionnelle des poulpes m'a presque réconciliée avec la philosophie.
Il faut dire que le livre n'est pas vendu comme un ouvrage philosophique à moins d'aller chercher sur le verso, sous la bannière bleue annonçant une préface de Jean-Claude Ameisen, la mention « Peter Godfrey-Smith est professeur d'histoire et de philosophie des sciences à l'université de Sydney. » D'autant qu'il part de sa propre expérience — des plongées répétées sur le site d'Octopolis — pour nous amener sur le terrain des idées. Avec le prince des profondeurs, Peter Godfrey-Smith m'a piégée. Je comptais lire un documentaire sur l'intelligence des céphalopodes aux lumières des dernières découvertes scientifiques, histoire d'en savoir un peu plus sur les animaux qui ont inspiré Cthulhu à H.P. Lovecraft et d'autres récits horrifiques dont je suis friande. Et je me suis retrouvée embarquée dans une grande épopée sur l'apparition de l'intelligence dans le monde vivant. le tout entrecoupé d'interrogations sur ce que c'est l'intelligence, la conscience de soi et le rôle du dialogue intérieur et du langage dans le développement de l'intelligence. Loin de se contenter de comparer les poulpes, les seiches et les humains, Peter Godfrey-Smith repart aux tout débuts de la vie animale au moment où certains organismes unicellulaires se sont regroupés pour former un amas de cellules, et explique les différents mécanismes qui ont peu à peu abouti à la création d'un système nerveux organisé de façon totalement différente entre les céphalopodes et les vertébrés. Il tente également de comprendre ce que ces différences d'organisations et les modes de vie très différents impliquent pour le développement d'une intelligence et d'une forme de conscience, mais également sur les limites de la reconnaissance mutuelle de cette intelligence entre les espèces.
Si le fait de lire un ouvrage scientifique ou philosophique pour le plaisir peut vous sembler rébarbatif, détrompez-vous. le style de Peter Godfrey-Smith est très clair, largement accessible et bien rythmé. L'auteur émaille ses explications de schémas semblables à des dessins d'enfant ou à des idées griffonnées sur un coin de table comme s'il nous parlait autour d'un café. Et il les entrecoupe de photos prises sur le site d'Octopolis et ailleurs dans ses plongées. La présence de ces supports visuels est un vrai plus humoristique pour entrer dans le bain de ce livre, finalement plutôt court.
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Une très belle découverte de ces mollusques pas comme les autres avec des capacités cognitives et de mimétisme incroyables et pourtant doté d'une espérance de vie si courte, un véritable mystère du monde animal, pourquoi de telles capacités et si peu de temps pour les exploiter ?
Un récit passionnant qui change le regard sur ces animaux (pieuvres, sèches et calamars) que j'ai parfois la chance de croiser en plongée sous-marine.
Un regard de plongeur avertit et de scientifique passionné.
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Peter Godfrey-Smith (professeur d'histoire et de philosophie des sciences à l'université de Sydney) signe avec le Prince des Profondeurs un essai extrêmement bien documenté, foisonnant et très original. C'est à l'occasion d'une plongée sous-marine dont l'auteur est particulièrement friand que son regard va croiser celui d'une seiche géante. A partir de ce moment séminal va se poser toute une série de questions pour le scientifique : quel est le niveau d'intelligence de cette espèce ? Peut-on seulement comparer nos intelligences si différentes dont les buts ne sont pas les mêmes? A quel moment de l'évolution nos chemins se sont-ils séparés ? Ce ne sont là que quelques esquisses de questionnements que le livre soulève.
A l'aide d'une multitude de rencontres et de sources différentes, Peter Godfrey-Smith va construire un essai philosophiquement étonnant et intellectuellement très stimulant, à la lecture toujours fluide et compréhensible, même pour les personnes comme moi qui n'ont que des connaissances basiques en biologie. A partir de l'étude des céphalopodes, l'auteur va en creux nous interroger sur notre propre intelligence, notre façon de penser et notre relation à l'écosystème. Et ce qui est le plus remarquable, contrairement à nombre d'ouvrages actuels, c'est que l'auteur, dans un pur esprit scientifique, n'apporte pas de réponses toutes faites ! Il soulève des problématiques, rassemble ses connaissances et sa documentation, émet des hypothèses qui à leur tour soulèvent de nouveaux questionnements !
Lien : https://cestarrivepresdechez..
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Parsémé d'anedectotes drôles et étonnantes ce petit livre (300 pages, sans les illustrations) est un condensé d'intelligence, garanti pas son auteur, plus philosophe que scientifique.
Beaucoup des observations et réflexions sur le pourquoi de ce gros cerveau, sur l'originalité de la vie des poulpes (et des seiches), restent sans réponses et ouvrent des perspectives sur cette famille d'animaux étonnants.
La encore (je pense à l'intelligence des plantes) tout est est à explorer et le champ de recherche est énormes, et nous (homo sapiens) devrons quitter nos préjugés et nos réflexes pour véritablement comprendre ce qui se passe chez les poulpes.
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Dans le midi, quand on veut désigner un individu aux traits disgracieux, on peut l'appeler "face de poulpe". C'est une expression courante que l'on peut entendre régulièrement sur la Canebiere à Marseille ou sur la place de la Comédie à Montpellier. Quoi qu'il en soit, mes camarades de classe m'appelaient comme ça. Je n'ai jamais su si c'était un petit surnom affectueux et amical ou si c'était pour se moquer de ma trogne... jusqu'à aujourd'hui.

Ce livre m'a permis de répondre à cette question presque quarante ans après ces événements : les poulpes sont très intelligents et en plus ils sont magnifiques.

Merci Peter Godfrey-Smith, vous m'avez sauvé la face (de poulpe).

Alors, pour être tout à fait honnête, je n'ai pas tout compris aux résultats des nombreuses études présentées dans ce livre mi-scientifique, mi-philosophique. J'ai retenu néanmoins trois choses qui me semblent principales.

La première, c'est que l'ancêtre commun avec nous les humains remonte à fort fort longtemps et qu'en gros, nous n'avons pas grand chose à voir avec les poulpes. Dit comme ça, ça n'a pas l'air d'être une nouvelle révolutionnaire mais en fait, ça l'est. Il est assez extraordinaire de constater que deux formes d'intelligence aussi différentes ont pu se développer de manière parallèle et indépendante pendant le processus d'évolution des espèces. Comme l'auteur le précise, on cherche des intelligences extraterrestres partout dans l'univers alors qu'il suffit d'aller farfouiller dans les océans.

La deuxième chose que j'ai retenue, c'est que les poulpes ont un système nerveux bien différent du notre. Chez nous, le cerveau est l'unité centrale de la machine et commande l'ensemble des actions réalisées par le corps via un réseau de nerfs qui font transiter l'information. Chez les poulpes, il y a plusieurs "cerveaux" : le cerveau principal d'une part et les tentacules ventousées qui sont pleines de neurones également. de ce fait, il est possible que le poulpe fasse des gestes volontaires sans que le cerveau principal dans la tête ne soit au courant : "le poulpe peut contempler certains des mouvements de ses bras comme s'il était un spectateur."

C'est absolument fascinant. C'est comme si une partie de mon corps pouvait bouger sans que mon cerveau ne puisse contrôler le mouvement. Et c'est là que je me suis dit que je méritais peut être mon surnom de face de poulpe car, à bien y réfléchir, j'ai peut-être identifié un certain membre qui peut parfois s'activer sans que mon cerveau lui ait commandé de le faire. Il arrive même régulièrement que ce soit l'inverse qui se produise : mon tentacule inter-jambal reste parfois désespérément flasque alors que mon cerveau est au taquet. Je suis un poulpe.

La troisième information principale est la capacité des poulpes à changer de couleur pour s'adapter à l'environnement soit pour chasser, soit pour se cacher des prédateurs. Comme les caméléons. Et vu qu'ils n'ont pas de coquille ou d'os, ils peuvent, tel un blob, prendre des formes diverses et variées. Et cette capacité à changer de couleur telle que racontée est bluffante. L'inventivité qu'ils mettent dans les stratégies pour se cacher est la pieuvre que ces bestioles ne sont pas les couteaux les moins affûtés du tiroir.

Mais ce n'est pas tout. En discutant avec des amis, j'ai appris qu'il y avait un documentaire Netflix appelée "la sagesse de la pieuvre" ("my octopus teatcher" en anglais) et que même, il paraîtrait que c'est bien. Perso, j'aurais bien proposé "poulpe fiction" comme nom de film, mais bon ...

Donc, pour rester dans le thème, j'ai proposé à ma femme et à mes enfants de le regarder avec moi. Vraisemblablement, la vie des pieuvres ne les motivait pas plus que ça. On le regardera quand les poulpes auront des dents, m'ont-ils répondu, l'air hilare.

Mais il en faut plus pour décourager mes pulsions cephalopodophiles. En voiture Simone pour regarder en solo ce documentaire d'une heure et faire d'une pieuvre deux coups dans cette chronique.

Je passerai sur la beauté des images et des couleurs (notamment celles des poulpes, leur capacité à se camoufler est stupéfiante, un coup, elle se change en rocher, un coup elle se fond dans un amas de coquillages) car, même si cela ne gâche rien, l'essentiel n'est pas là.

Ce documentaire, tourné en Afrique du Sud, raconte l'histoire vraie de Craig Foster.
Craig est un père de famille un peu paumé, en pleine crise de la quarantaine. Il se décide de faire de la plongée sous-marine en apnée dans une forêt de varech (des algues marines) dans laquelle fourmille une population de bestioles marines particulièrement dense et variée. Mais soudain, il se retrouve face à face avec un poulpe femelle. Cette rencontre improbable va changer sa vie, surtout quand la sus-dite poulpe va tendre délicatement un tentacule pour toucher la main de Craig. Il va s'en suivre une histoire d'amitié qui va le bouleverser et il va décider d'y retourner tous les jours pour suivre et filmer la vie de sa nouvelle amie, qu'on appelera Ginette pour aider à la compréhension.

Il découvrira que sa copine Ginette possède une qualité que peu d'humains ont : la curiosité. Elle possède aussi une sensibilité et une intelligence rare pour se défendre, se nourrir, se soigner ou mettre au monde des petits poulpeaux (pas sûr que ce mot existe). Il lui découvrira également une capacité et une vitesse d'apprentissage et d'aptation hors du commun. Ginette s'est montrée capable d'apprendre de ses erreurs, par exemple quand une stratégie de chasse ne fonctionne pas ou de faire tourner en bourrique un requin qui cherchait à la croquer. En même temps, c'est nécessaire étant donné la faible espérance de vie (1 à 2 ans max), les femelles poulpes meurent généralement après avoir couvé les oeufs, la période de couvaison pouvant durer plusieurs mois, soit une grande partie de sa vie.

Autant dire que le reste du temps, les poulpes ont bien le droit de s'amuser un peu.

Live fast, die young !
C'est la devise des rocks stars.
C'est également celle des poulpes.

scob
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