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Un très joli moment passé en compagnie de Joey Goebel dont la plume mordante fait des merveilles.
Une critique cinglante et ironique de l'American way of Life certainement, mais il serait prétentieux et stupide de penser que c'est bien mieux dans la vieille Europe tant les sujets sociaux abordés dans le bouquin transpirent abondamment d'une odeur nauséabonde même dans nos contrées.

La famille Mapother, principaux protagonistes du bouquin et dont on va suivre les pérégrinations pendant quelques mois, est un monstre vivant dont chacune des parties en est un des organes nocifs. Entre le père arriviste et prêt à écraser tout le monde pour arriver à ses fins, la mère bigote illuminée, l'aîné lâche et couard et le petit frère beauf, en voilà un terreau fertile pour le tir à vue.
Et le programme est riche : Secrets de famille dévastateurs, entourloupes, manipulations, mensonges et trahisons. Une famille cabossée pour notre plus grand bonheur de lecteurs. Patriote, croyant et WASP, tout un programme !

Un bouquin passionnant, Punk dans l'âme, qui peine un peu à démarrer mais qui devient très vite addictif. Typiquement, le livre qu'on a envie de se ressortir chaque année tellement il est empli de phrases qui font réfléchir et surtout en donnent envie.

Le personnage de Blue Gene est étonnant, un mélange de bêtise et d'humanisme. On est pas loin du "Monde Selon Garp" d'Irvine.
Jamais là où on l'attend, Blue Gene est capable de fulgurance et de bêtise crasse de Redneck. Fascinant.

Un livre pétri de bon sens qui énonce des vérités que tout le monde connaît mais qu'il est toujours bon de se remémorer.

Un roman clé, un roman sain, un roman incontournable. 4/5
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Dans la très riche famille Mapother, qui vit à Bashford (Kentucky), je voudrais le père, le patriarche autoritaire ; je voudrais la mère, bigote illuminée; je voudrais aussi le fils, John, un poil fragile psychologiquement, et pourtant désigné pour accomplir la destinée rêvée (au sens premier) par sa mère, c'est-à-dire être élu à la chambre des députés. Et puis, il y a Eugene, dit Blue Gene, le vilain petit canard de la famille, qui a coupé avec cette dernière, et qui vend désormais ses jouets au marché aux puces du coin. C'est là que sa mère vient le chercher afin de donner un coup de main dans la campagne électorale de John, être en quelque sorte son atout populaire. Sauf que, bien entendu, les choses ne vont pas exactement se dérouler selon les plans établis…

Blue Gene est une satire féroce des milieux conservateurs intégristes américains, un vrai brûlot anti-Bush. Difficile d'ailleurs de ne pas voir dans le discours enflammé de l'un des candidats à l'élection, les propres opinions de l'auteur, Joey Goebel… On ne peut en tout cas, qu'avoir de la sympathie pour le personnage un peu paumé de Blue Gene, eu égard aux secrets familiaux dévoilés (qu'il ne faut bien entendu pas révéler), mais aussi pour l'utilisation particulièrement généreuse qu'il fait de son argent.
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Blue Gene ou comment Joey Goebel a remis le mulet à la mode !
Non parce qu'à la lecture de ce livre, j'étais à deux doigts de m'en faire un, bien dégagé au dessus des oreilles et tout et tout mais bon...

Au départ, sans trop savoir, je pensais m'attaquer à un livre qui, à sa façon loufoque et décalée, allait se foutre de la bien-pensante Amérique, fustiger béni-oui-oui, flageller la morale puritaine tout en rendant enfin ses lettres de noblesse aux freaks (à mulet... c'est une option mais ça compte). Eh bien que nenni. Enfin si, y'a quand même un petit peu de ça mais une fois ce vernis gratté, apparait un roman profond et réfléchi (pas que les losers au pouvoir ne soit pas un sujet sérieux hein). le rire gras, c'est juste comme ça, pour préparer au morceau de choix qui arrive... Et quel morceau...

Goebel va en aborder des sujets, ça, pas à dire, il en a sous la pédale, des qui grattent, des qui font frémir, des qui mettent un peu mal à l'aise et d'autres qui donnent carrément envie de tout casser mais quoiqu'il arrive, on reste chevillé à Blue Gene, on veut se battre à ses cotés, on veut que ses projets de réalisent parce qu'il a beau être antisocial au dernier degré, vivre aussi chichement que possible quand il lui suffirait de tendre la main pour caresser du billet vert en veux-tu en voilà, il a tout compris (ou presque, il aura deux ou trois surprises en chemin, pas piquées des hannetons) et en plus (évidemment) il porte un mulet qui semble du plus bel effet.

Blue Gene, président !!
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L'histoire : Dès les premières pages, je me suis sentie prise au piège, de façon très agréable, de cette histoire. Plongée au coeur de l'amérique profonde en quelques lignes, en plein dans la rencontre des classes, et voilà l'intrigue lancée à cent à l'heure. Enfin à cent à l'heure, pas vraiment. L'auteur nous emmène vite dans l'histoire, mais celle-ci se déroule, assez lentement, sans être lourde. Elle suit son bonhomme de chemin, se construit au fur et à mesure, pour arriver à un dénouement plutôt étonnant. Chaque personnage se dessine petit à petit, par touche, par flashback, pour compléter un puzzle aussi étrange que sur-réaliste. Et finalement, on ne sait plus si on s'attendait à cela ou non... Un déroulement lent, au rythme des pas de Blue Gene, beaucoup de dialogues, mais à mon sens, pas de vrai longueurs plombantes et lançantes.

Les personnages : Blue Gene, bien sur. Avec sa coupe, sa moustache, ses tatouages, on l'imagine bien plus en Earl (My name is Earl) qu'en Josh Lyman (The West Wing) (pour faire une comparaison télévisuelle). Et pourtant, c'est lui que sa riche famille vient chercher pour terminer la campagne électorale. Et justement parce qu'il est plus près de Earl - enfin du "peuple", des électeurs qui vont au catch et boivent des bières que de ceux qui jouent au golf et particpent à des cocktails... Blue Gene a "choisit" depuis longtemps de ne plus voir cette famille. Sa mère ne vient le chercher que parce qu'ils ont besoin de lui. Et c'est sa tendresse pour son neveu, dont il vient tout juste de faire connaissance, qui va finalement faire pencher la balance... Un personnage qui restera égal à sa façon durant tout le roman, qui traversera les épreuves en pensant toujours à ce qu'il souhaite, pour les autres d'abord, pour lui ensuite. Paradoxalement, le personnage le plus équilibré du roman à mon sens ...

Viennent ensuite les différents membres de la famille. Sa mère, tout d'abord, connexion indispensable entre Blue Gene et les membres masculins du clan. Pleine de bonne volonté, croyante, pratiquante, charitable à outrance... Son père, ensuite. Manipulateur, il se sert de son autre fils, Henry, comme d'un pantin pour arriver au sommet qu'il n'a pu atteindre seul. Henry ensuite, que l'on sent extrèmement fragile, absolument pas sur de lui, et dont on découvrira par la suite qu'il a de bonnes raisons... Son neveu, petit bonhomme qui ne demande qu'à découvrir un oncle rigolo qu'on lui avait caché jusque là. Sa belle-soeur, très effacée dans l'histoire....

Et il y a tous les autres. Personnages hauts en couleurs, avec leurs personnalités, leurs particularités, leurs traits d'humour. Un ensemble de personnages plutôt sympa à découvrir !

Le style : J'ai tout de suite aimé le style de Joey Goebel. Très efficace, direct. Il y a beaucoup de traits d'humour dans ces écrits, mais tous sont amenés en finesse et subtilité. de nombreuses références culturelles, aussi bien télévisuelles que musicales, jalonnent le roman, ce qui le rend encore plus ancré dans notre époque et passionnant. de nombreux dialogues, souvent drôles, rendent le livre vivant, ce qui permet d'en oublier la relative longueur. Joey Goebel est un auteur que je relirai avec plaisir je pense.

Et la couverture alors ? La couverture ne me semble pas très très parlante, et même après avoir lu le livre, je la trouve un peu quelconque et pas très joli.. J'ai apprécié la photo de l'auteur en 4ème, c'est sympathique de pouvoir mettre un visage sur un auteur qu'on ne connait pas. le gros volume fait que la tranche s'est cassée à la lecture, même en étant très soigneuse (bouh...).

En conclusion ? J'ai passé un excellent moment en compagnie de Blue Gene et de sa famille un peu "à part". J'ai apprécié ce roman par son humour, noir, par son contexte et ses personnages. le style de l'auteur m'a beaucoup plu et les 585 pages se laissent découvrir sans difficultés. Une belle balade dans le fin fond des Etats-Unis...


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J'ai adoré, du premier au dernier mot. Irresistible, insolent, percutant. Les mauvais ne sont pas toujours ce que l'on croit....Des personnages complexes et contradictoire, sauf un peut-être, qui reste égal à lui même et fidèle à ses idées.
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Campagne électorale déjantée chez les laissés-pour-compte de l'Amérique, bouseux amateurs de catch et collectionneurs de comics. Uniforme: santiags, singlet et coupe mulet. Une hilarante et jouissive satire politico-sociale, dont on sait aujourd'hui qu'elle eut quelque chose de prophétique.
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des beaufs + du catch + des tatouages + des supermarchés discount + des républicains + de la politique = critique de la société
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Moins convaincant que "Torturez l'artiste !". La satire est moins acerbe, le portrait du personnage principal est plein d'une certaine tendresse. Mais la critique de la société américaine est là, du monde politique ainsi que du système de valeurs pas toujours sincères dont on nous rebat les oreilles.
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Blue Gene a 28 ans, cheveux longs et gras, tatouages, short et T-Shirts à slogans, de plus ou moins bon goût. Il habite dans une caravane, travaille au marché aux puces. Une vie sans prétention, sans grande saveur non plus, mais qui lui convient parfaitement.
Quatre ans sans voir ses parents et son frère, jusqu'au jour où Elizabeth Mapother débarque devant son étal. Elizabeth, c'est sa mère, croyante jusqu'au bout des ongles, convaincue d'avoir un jour entendu la voix de Dieu. Selon elle, le monde a des chances de devenir meilleur. le prophète n'est autre que le frère aîné de Blue Gene, John.
Sa visite n'est pas anodine, elle convie son fils à un dîner. La famille Mapother, puissante, riche, créatrice d'emploi et par conséquent de chômage, est aux antipodes du pauvre Blue Gene. Mais il accepte, met un T-Shirt sans manches propre et se rend dans leur demeure où il faut retirer ses chaussures dès le pas de la porte.
Ce n'est évidemment pas sans arrière-pensée que les Mapother accueille avec autant de soins leur fils oublié. le grand frère se présente au Congrès américain et quoi de mieux qu'un Blue Gene aux premiers plans de sa campagne pour séduire les électeurs du Midwest des États-Unis, laborieux ouvriers aux ambitions modestes.
Joey Goebel nous décrit une Amérique décapante, sans paillettes ni artifices, mais moite de poussière et de complot. Une Amérique fière de ses soldats, arborant le drapeau national sur une casquette, hypnotisée par un spectacle de camions gigantesques. Mais derrière les clichés de l'Amérique profonde telle que l'on se l'imagine, on remarque les marginaux, les oubliés, ceux qu'on vient chercher pour une unique raison : gagner une élection.
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Elisabeth Mapother en a la conviction, son fils aîné, John, est l'homme providentiel du Congrès américain, celui qui rendra aux Etats-Unis leur grandeur d'antan. Reste à le faire élire chez les ploucs de Bashford — "cinquante mille habitants, soit trois McDonald's" — cité ouvrière du Midwest où l'illustre famille a eu le malheur de s'installer. Mais John souffre, selon les sondages, d'un "déficit d'image". "Pas assez peuple", disent-ils.

Qu'à cela ne tienne...
Lien : http://www.goodnightmary.fr/..
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