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Christophe Claro (Traducteur)
EAN : 9782264047106
384 pages
10-18 (05/03/2009)
3.73/5   49 notes
Résumé :
Les Etats-Unis sont en mal de chefs-d’oeuvre. L’influent Lipowitz fonde une société destinée à repérer au berceau des génies propres à régénérer l’art américain. Le principe est simple : l’activité artistique s’étant toujours nourrie de la souffrance, à chaque prodige en herbe est attribué un manager chargé de transformer sa vie en cauchemar.
Harlan, jeune musicien et critique à la dérive, chaperonne le petit Vincent que la vie a doté de talents exceptionnel... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je n'ai acheté ce livre au départ que pour le titre qui me plaisait bien et qui correspondait à une idée que j'avais eu un jour avec un ami musicien qu'il ne pourrait jamais composer de musique s'il avait des relations stables et saines avec les femmes. le propos de ce livre de Joe Goebel m'a donc tout de suite tenté. En effet, l'histoire se déroule dans des Etats-unis fictifs (et pourtant très proches de la réalité), où tous les divertissements (musique, télé, cinéma…), l'art, les médias et la technologie sont exploités par la même entreprise, transformant la culture en une soupe uniforme et rentable. le PDG de cette entreprise, à l'article de la mort, réalise qu'il a tué la culture et décide de créer une école secrète où de jeunes enfants extrêmement doués se verront offrir un enseignement qui leur permettra de devenir les compositeurs/écrivains de demain. C'est là qu'intervient le narrateur, car, de jeune chanteur punk et critique acerbe dans un magazine musical, partiellement misanthrope, il devient le manager du jeune garçon le plus prometteur de l'école.
Je ne vous en dis pas plus et le titre vous donne déjà des indices sur la suite de l'histoire mais voici ce que j'en ai pensé. Dans les critiques que j'ai pu lire sur ce livre, ce qui revient le plus est la magistrale critique de l'industrie du divertissement, et la description crue de notre culture basée maintenant uniquement sur l'argent. On y trouve aussi une réflexion sur l'art et la création artistique : à quel point leur vie personnelle influence-t-elle les artistes ? Doit-on être torturé pour créer ?
Cependant, il m'est arrivé souvent de lire des oeuvres où je trouvais que le propos de l'auteur était très intéressant, qu'il avait eu une bonne idée, mais finalement le livre n'allait pas beaucoup plus loin et devenait très vite bien ennuyeux. J'ai donc été rassurée en voyant que Joey Goebel s'en tirait très bien, car l'histoire est bien ficelée et l'on ne s'ennuie pas. Les personnages et l'histoire sont assez complexes et la réflexion sur le monde du divertissement et ses ficelles s'entremêle à la perfection avec l'histoire plus personnelle et sentimentale du manager et de son jeune client.
La seule critique que j'aurais à faire cela-dit est cette tendance que j'ai observé dans plusieurs livres récents, d'utiliser un procédé stylistique dont je ne connais pas le nom mais qui consiste à annoncer en avance ce qui va se passer plus tard, sans toutefois l'expliquer pour nous tenir en haleine. D'ordinaire je trouve cela intéressant (comme dans Dernière nuit à Twisted river de John Irving) car cela est à la fois très frustrant et extrêmement excitant. Ici, je trouve qu'au contraire cela enlève totalement l'effet de surprise et enlève un certain dynamisme au roman.
Un extrait, pour conclure : « Persuadé que Vincent avait le profil social idéal pour devenir un artiste, je ne l'encourageais pas à se faire des amis ou à sortir de chez lui. Au lieu de ça, je lui achetais une guitare électrique et un ampli et lui appris à jouer. Je lui suggérai d'écrire des chansons parlant des choses qu'il ressentait. J'espérais le rendre plus à l'aise et plus productif dans sa solitude, vu que celle-ci allait durer encore quelques années. »
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Partant sur une base très allechante en ce qui me concerne, ce livre expose une solution à la merde médiatique et commerciale contemporaine appelée pompeusement "Art" que l'on nous propose aujourd'hui (bien que, dans l'ombre, on puisse trouver un art d'une qualité bien supérieure). Cette solution n'est, je trouve, qu'une esquisse de ce qu'elle pourrait être, et aurait besoin d'être affinée. Il est en effet beaucoup trop simple de dire et de soutenir que pour créer un artiste, il faut le faire souffrir. C'est beaucoup plus subtil, mais je ne me lance par sur ce chemin, je risque de m'y perdre...
En ce qui concerne le roman en lui-même, il est délicieux... Piquant quand il faut, plein d'humanité, terriblement dénonciateur, évidemment. Tout les personnages principaux sont attachants à leur manière. L'un des grands points positifs est toute la culture que recèle ce livre et qui m'a fait découvrir plusieurs choses notamment en musique. Point négatif: la petite remarque sur Rimbaud quelque part dans le livre (je vous laisse la trouver) avec laquelle je suis en total désaccord!
Le point fort du livre reste avant tout la relation entre Harlan, le narrateur et impresario, et Vincent son génie de petit protégé: elle est très bien forgée. L'auteur a réussi a capter l'ambigüité d'une telle situation et à la retranscrire de façon assez subtile dans le livre. La fin, elle ,est déroutante et, par là, possède un côté assez décevant. Mais elle évite ainsi le cliché et reste fidèle au principe de Torturez l'artiste!
Une très bonne découverte d'un auteur à suivre (son autre roman: The anomalies, très attrayant également...).
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La mise en abyme la plus facile eut été que Torturez l'artiste! soit un très mauvais livre. C'est loin d'être le cas. L'écriture fine vise juste, les dialogues qui oscillent entre flegme et cynisme, les personnages font figure d'anti-héros et de beautiful loosers. Harlan, le narrateur de cette histoire dont la grande force réside dans sa crédibilité est loin d'être un salaud : plutôt un type complètement blasé qui a du renoncer à la possible reconnaissance son groupe de musique, faute d'avoir voulu y incorporer tous les clichés pop qui aurait pu lui apporter la gloire. le roman navigue entre le récit et des extraits de chroniques musique rédigées par Harlan, des nouvelles et paroles de chansons de Vincent (son petit protégé), des courriers de dirigeants de grands groupes de presse et de musique. Par ailleurs, le franc-parler d'Harlan dans ses chroniques musique lui vaudra immanquablement de se faire virer en début de parcours : la plupart des disques qu'il fustige appartiennent aux mêmes dirigeants que ceux qui éditent les magazines dans lesquels il écrit… Une excellente satire sur le monde du spectacle, mais aussi sur cette éternelle question qui agite les milieux artistiques : servir la soupe, tomber dans la facilité et s'y s'assurer une bonne place, ou rester intègre et éventuellement se condamner à passer à la trappe faute d'avoir une exposition digne de ce nom? Au milieu de tout ça, Vincent martyre et génie traverse le roman en déployant son talent nourri à coups de souffrance savamment entretenue. Un excellent roman, un vrai régal d'écriture et d'intrigue.
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une magnifique critique de la société moderne.

Une compagnie "nouvelle renaissance" souhaite une nouvelle forme de culture bien meilleur, ils partent donc du principe qu'il faut chercher des génie, puis cultiver leurs talent en les rendant malheureux pour qu'ils soient toujours créatifs. Pour cela ils embauche des agents charger de manipuler la vie de ces génie dans l'ombre, et ainsi devenir leur seul point de repère.

Le personnage principale Vincent est un personnage intéressant et attachant qui a le malheur d'être intelligent. En effet à cause de cela il sera exploité et torturer par l'homme qu'il croit être son ami, Harlan.

Cependant Harlan n'est pas présenter comme le diable en personne car il éprouve de la culpabilité et s'en veux de faire ce boulot, et ce sentiment augmente plus encore lorsqu'il commence à vraiment aimer Vincent.

La fin est surprenante mais convient au livre et m'a beaucoup plu

pour ce qui concerne l'écriture elle m'a beaucoup plu aussi surtout son ton satirique et ironique.
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Le sujet : rendre l'artiste malheureux afin d'obtenir de lui une production de génie.
Oui l'idée est originale.
Mais non, le sujet n'est pas bien traité.

Ce livre m'a laissé un goût amer de violence, de bas-fonds, d'hypocrisie, alors que le sujet m'avait séduite de prime abord En effet, n'est-ce point à la tristesse et à la souffrance que l'humanité doit les plus belles oeuvres de ses meilleurs artistes ?
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Je l’étudiais alors qu’il prenait une gorgée de whisky. J’examinai la pointe de tristesse dans ses manières, sa posture pathétique, ses cheveux noirs presque longs avec leur ombre de gris, son air sinistre mais sérieux, sa pâleur de givre, ses traces d’acné, ses yeux enfoncés et mélancoliques et les cernes noirs autour, ses joues qui rougissaient, ses lèvres rougeâtres, son cou maigrichon, ses bras noueux, ses poignets avec des cicatrices, et ses phalanges tremblantes refermées autour de son verre. Pour la première fois, je vis en lui une œuvre d’art (Harlan le Manager parle de Vincent, l'artiste, son protégé p.248)
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Nous nous efforcerons de rechercher et développer l'exact opposé des millionnaires hédonistes qui nous ont divertis et ont façonné notre culture imbécile. Nous encouragerons notre artiste non par des récompenses telles que l'argent, la gloire et le sexe, mais par la privation. Nous ne donnerons pas ; nous prendrons.
Le divertissement a besoin d'un artiste typique à l'ancienne : une jeune femme ou un jeune homme torturé, solitaire, sans amour et désespéré, avec seule la capacité artistique pour justifier sa triste existence. Cette personne vivra selon une vieille maxime qui est un concept étranger à nombre des 'artistes' cupides et excités d’aujourd’hui : on n'a rien sans souffrance.
Ainsi, Nouvelle Renaissance a besoin d'une âme solitaire pour prendre sur elle la souffrance du monde et faire des chefs-d' œuvre. Cette âme connaîtra l'amour non partagé, la dépression nerveuse, le surmenage, l'isolement, l'exil, la misère noire, la maladie, et les troubles mentaux, mais rien de tout cela ne sera enduré en vain. (a propos du projet RENAISSANCE p.89)
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Je n'avais pas envie d'écouter de la musique, et nous ne parlions guère. Quelque part au Texas, Monica lança finalement la conversation.
- Tu vas bien, Vincent?
- Oui. Pourquoi tu me demandes ça?
- Tu as juste l'air soucieux.
- Tu es tellement silencieux à l'arrière, ajoutai-je. J'avais presque oublié que tu étais là.
- Je déteste quand les gens disent des choses comme ça, dit Vincent.
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Le mieux qu'on puisse faire, c'est espérer qu'il existe quelqu'un comme vous quelque part mais, si c'est le cas, vous ne rencontrerez jamais cette personne parce qu'elle non plus ne sort pas.
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Vincent était tellement intelligent et sensible, mais tellement tourmenté qu'il craignait en permanence que ses organes internes ne cessent brutalement de fonctionner ou que son appartement n'explose.
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