Eh oui, je n'ai pas encore quitté le monde des
geishas.
Les accusations de l'ancienne
geisha Mineko Awasaki concernant ce livre m'avaient intriguée. Et comme je l'avais à la maison, je n'ai pas résisté à la tentation de lire les premiers chapitres pour me faire une idée. Finalement, je n'ai pas pu m'arrêter et je l'ai lu intégralement !
Geisha est un roman, bien qu'il soit élaboré comme une autobiographie. Il se déroule dans le Japon des années trente jusqu'aux années d'après-guerre. Il est bien conté et la première moitié du livre est particulièrement addictive. On s'attache facilement à Chiyo-Chan, cette gamine de neuf ans, arrachée à sa famille et sa petite maison de guingois, sa « maison ivre » comme elle la nomme, pour être placée dans une okiya (maison de
geishas). Un parcours semé d'embuches, de rivalités et de doutes.
L'inconvénient quand on lit deux livres sur le même sujet de manière aussi rapprochée, c'est qu'on ne peut pas s'empêcher de les comparer.
Ma vie de
geisha de Mineko Awasaki et celui-ci sont deux livres très différents. D'une part, le premier est un témoignage tandis que le second est une fiction, d'autre part, chacun d'entre eux véhicule une vision sensiblement différente des
geishas.
Si j'avais la sensation d'un état de servitude à la lecture de Ma vie de
geisha, avec celui-ci, c'est littéralement de l'asservissement.
Arthur Golden s'est manifestement inspiré des informations fournies par Mineko Awasaki sur le mode de vie d'une
geisha mais la ressemblance s'arrête là. Encore que, même sur ce point, nous pouvons constater des divergences. La plus significative concerne le mizuage qu'
Arthur Golden définit comme la vente au plus offrant de la virginité d'une apprentie
geisha alors que Mineko Awasaki l'évoque simplement comme le rituel du passage à une plus grande maturité, sans contrainte sexuelle, et qui se matérialise par des signes distinctifs vestimentaires.
Mais peu importe, cela n'en demeure pas moins une histoire très plaisante à lire et dont on ne peut s'empêcher de vouloir connaître la fin.
En gros, je dirais que si vous souhaitez en savoir plus sur les traditions et le mode de vie d'une
geisha, lisez plutôt Ma vie de
geisha de Mineko Awasaki. Comme toute autobiographie, elle n'est sans doute pas très objective mais les coutumes japonaises sont magnifiquement détaillées et mises en valeur. En revanche, si vous souhaitez lire une histoire plus romanesque et touchante d'inspiration japonisante,
Geisha vous tiendra vraisemblablement en haleine.