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The Further Adventures of Nick W... tome 1 sur 1

Steve Sadowski (Illustrateur)Ian Churchill (Illustrateur)
EAN : 9781534306790
152 pages
Image Comics (11/09/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
"THE FURTHER ADVENTURES OF NICK WILSON" From Eisner and Emmy-winning writers! For a few years in his early 20s, Nick Wilson had super powers and all the acclaim associated with them. When those powers vanished, so did his fame, sending him from national hero to late-night punchline.

By the time we pick up his story, he is not yet 30 and barely an answer in a trivia contest. Faced with a life in a rear-view mirror full of lost powers, faded glory, for... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète indépendante de toute autre. Il contient les 6 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, co-conçus et co-écrits par Eddie Gorodetsky & Marc Andreyko, dessinés et encrés par Steve Sadowski (épisodes 1 à 3, 5), et Ian Churchill (épisode 4), avec une mise en couleurs réalisée par le studio Hi-Fi. Les épisodes 2 à 5 sont complétés par des textes rédigés par Gorodetsky, sur des sujets comme les musiciens avec une démarche artistique honnête, les idées cliché d'épisode de série TV et leur retour cyclique, le degré de coordination d'un scénariste avec le dessinateur (du micro management dans le cas présent), la véritable nature de la créativité.

Dans le jardin d'une maison à Cleveland, Nick Wilson est en train de revêtir son habit de superhéros, en se souvenant de la fois où il avait porté le président des États-Unis en volant, et ce dernier lui avait vomis dessus. Ce jour, il se fait passer pour un sosie de lui-même dans une fête pour enfants, et l'un d'eux lui a vomi dessus. À l'intérieur de la maison, Hudson (qui sert de manager à Nick Wilson) est en train de faire le pique-assiette, tout en papotant avec la maman du bambin. Nick Wilson entre dans la cuisine pour demander un torchon afin d'enlever le vomi. Elle lui suggère d'aller prendre une douche. Elle lui apporte elle-même de quoi se changer alors qu'il n'a qu'une serviette ceinte autour des reins. Nick Wilson repart en voiture, sans avoir profité de la proposition de la maman d'aller plus loin. Depuis qu'il a perdu ses superpouvoirs, il a perdu toute confiance en lui, y compris sur le plan sexuel. Hudson se moque de lui et regarde le téléphone de Nick pour voir qui l'a appelé (une femme dénommée Jane Jenkins). Il n'est pas assez attentif et ils ont un accident. Wilson se réveille à l'hôpital avec un collier cervical. le médecin lui indique que lui et Hudson ne souffrent que de contusions légères. Ils sortent de l'hôpital et un journaliste prend une photographie, avec Hudson en premier plan, et Wilson à demi caché par son manager. Hudson rentre chez lui, sort un album de photographies de ses années de fac et se fait un gros bong.

Le lendemain, Nick Wilson retrouve Jane Jenkins dans un café, pour parler du bon vieux temps, quand ils étaient à la fac ensemble. Ils évoquent les bons moments, puis la façon dont Nick l'a laissée tomber, et ce qu'ils ont fait de leur vie depuis. Nick Wilson a perdu ses superpouvoirs et végète. Jane Jenkins s'est mariée, a eu garçon prénommé Lucas, et a divorcé. Ayant bien compris qu'il est dans la gêne, elle paye l'addition et ils repartent chacun de leur côté. La photographie prise au sortir de l'hôpital n'a pas échappée à Clive Morganfeld, l'ancien ennemi du superhéros Nick Wilson. Il demande à son fils Xavier Morganfeld de contacter Nick et de le convoquer à un rendez-vous dans son bureau. le fils s'exécute, et décontenance totalement Nick Wilson avec ce rendez-vous. Nick Wilson est encore plus surpris pendant le tête-à-tête avec son ancien ennemi reconverti en homme d'affaire, car Clive Morganfeld lui fait part de son projet d'ouvrir un musée retraçant la carrière de superhéros de Nick. Il lui fait même visiter le bâtiment dont il a déjà fait l'acquisition.

Dans le flux incessant de miniséries publiées par Image Comics, pas sûr que l'oeil du lecteur soit attiré par celle-ci plutôt qu'une autre. La couverture est doucement ironique avec ce personnage lisant son propre comics, mais dépourvue de réelle indication de la nature du récit. le lecteur reconnaît le nom des deux dessinateurs, mais pas forcément les dessins d'Ian Chruchill s'il le feuillète rapidement, et Stephen Sadowski n'est pas un dessinateur de premier plan. Il peut noter la participation de Mark Andreyko, scénariste ayant écrit la très bonne série Manhunter il y a quelques années, mais son nom n'apparaît pas en premier. Il faut qu'il soit familier des séries télé américains pour reconnaître le nom d'Eddie Gorodetsky, comme étant un producteur et scénariste de plusieurs séries, par exemple Mom. le reconnaître fait naître en lui une petite appréhension, car l'écriture d'un épisode de série télé et d'un épisode de comics ne fonctionne pas de la même manière. Enfin le thème du récit est celui d'un individu ayant disposé de superpouvoirs, ne les ayant plus et végétant faute de confiance en lui. On est loin de la flamboyance d'un comics de superhéros. D'un autre côté, la couverture indique une forme de mise en abîme sympathique et les dessins s'inscrivent dans un registre réaliste, avec un bon niveau de détails et de finition, faciles à lire.

De fait, Steve Sadowski réalise des dessins dans un registre réaliste et naturaliste, pour une narration visuelle fluide et sensible. Il se tient l'écart des tics de dramatisation visuelle, propres aux superhéros, montrant des individus normaux. le lecteur éprouve tout de suite de la sympathie pour Nick Wilson, homme d'une trentaine d'années, blanc, ayant pris un peu de poids, s'habillant simplement, avec un langage corporel normal. le lecteur voit un homme capable de se montrer drôle, avec un visage expressif exprimant des états d''esprit adulte, s'habillant avec des vêtements simples et confortables, dont un dialogue vient confirmer la source d'approvisionnement. Jane Jenkins a pris un peu de poids, sans être obèse. Elle semble facile à vivre, un peu dépitée par la tournure qu'a pris sa vie, mais sans amertume, avec plusieurs toilettes à sa garde-robe. Hudson est plus extraverti, à la fois dans ses mouvements, à la fois dans ses expressions de visage. Clive Morganfeld est beaucoup plus dans la réserve et dans le contrôle, ce qui sied à sa stature de chef d'entreprise et d'investisseur, et ça se voit dans ses gestes mesurés et son maintien strict et sévère. Dans le texte en fin d'épisode 4, Eddie Gorodestsky loue les compétences des dessinateurs, en particulier leur capacité à capturer le bon geste ou la bonne expression pour sous-entendre l'état d'esprit ou l'intention du personnage. le lecteur a déjà pu se rendre compte avant à quel point c'est juste pour Sadowski, un soupçon moins pour Chruchill dont les personnages surjoue un chouia.

Le lecteur observe la manière dont Steve Sadowski gère le degré de représentation des décors en fonction des séquences. D'un côté, il utilise les trucs et astuces classiques dans les comics pour s'éviter de les représenter trop régulièrement. D'un autre côté, il investit le temps nécessaire pour les présenter en début de chaque séquence : le jardin où se déroule la fête d'anniversaire de Roger Thompkins, la cuisine et la salle de bain de la maison, l'appartement bon marché de Nick Wilson, chichement meublé, la monumentale bibliothèque de Morganfeld, l'immeuble qui va accueillir le musée, le disquaire où Nick retrouve Coco. Dans l'épisode 4, Ian Churchill se montre plus investi que Sadowski dans les décors, et dans les textures des matériaux. Il reproduit également avec talent la manière de dessiner dans les Archie Comics, et celle de dessiner de Will Eisner, pour les besoins de séquences particulières. Même sans la remarque de Gorodetsky, le lecteur apprécie la qualité de la mise en scène des deux artistes, ainsi que le degré effectif de collaboration entre eux et le scénariste. Alors que cette histoire repose sur un thème appuyé, développé par chacune des séquences, le lecteur n'éprouve jamais l'impression d'une pièce de théâtre à l'argument artificiel. Il s'agit d'une bande dessinée dans laquelle les auteurs n'oublient jamais qu'il s'agit d'un média visuel et qu'il faut montrer les choses au lecteur, plutôt que de tout expliquer dans les dialogues et les cartouches de texte. En outre, il faut que les situations soient assez variées, ce qui est le cas, avec plusieurs lieux, et des occupations diversifiées pour les personnages.

Le lecteur suit donc avec plaisir Nick Wilson, pour voir comment il fait face à ses obligations, malgré la perte de ses superpouvoirs. Il comprend que l'histoire a été conçue par Eddie Gorodetsky, et coécrite avec Marc Andreyko qui maîtrise plus l'écriture en comics. Même s'il a perdu ses pouvoirs, sa vie continue, et Nick Wilson se trouve avec la possibilité de retrouver un emploi stable. Il essaye également de saisir l'occasion de développer une relation amoureuse, cette fois-ci avec une femme pour qui il ressent des sentiments, plutôt qu'uniquement par attrait physique. le lecteur ressent immédiatement un bon degré d'empathie pour cet homme ayant connu des aventures extraordinaires, ayant été adulé par les foules, et ayant réintégré le rang des mortels anonymes, sans avoir de prise sur l'acquisition de ses superpouvoirs, ni sur leur perte. Il y a bien une intrigue qui court dans ces 5 épisodes, avec le suspense de savoir si oui ou non Wilson réussira à honorer ses engagements vis-à-vis du projet de musée. Bien vite, le lecteur se rend compte qu'il s'est attaché à Nick Wilson, et qu'il porte plus d'intérêt à ses états d'esprit, qu'au projet de musée. Effectivement, Eddie Gorodetsky sait faire vivre ce personnage, ainsi que les personnages secondaires, avec une plausibilité extraordinaire, et une sensibilité d'une grande justesse, tout en nuance, sans misérabilisme ou sensiblerie.

Bien sûr, le lecteur repère tout de suite le thème sous-jacent : Nick Wilson a connu son quart de gloire vers 20-25 ans, et il est redevenu comme tout le monde. Il doit faire le deuil de sa gloire passée, accepter qu'il ne sera plus jamais aussi extraordinaire. Au fur et à mesure, il apparaît que Nick Wilson se confronte aussi à la réalité du commun des mortels, ou plutôt à une réalité d'adulte. À nouveau, les auteurs n'assènent pas cette prise de conscience, avec une dramatisation emphatique. Il appartient au lecteur de repérer les manifestations de cette prise de conscience, comme il l'a déjà fait dans sa propre vie, ou comme il a vu des aînés le faire avant lui.

Eddie Gorodetsky, Mark Andreyko, Steve Sadowsky et Ian Churchill racontent une histoire étonnante, celle d'un homme aussi banal que tous les autres, après avoir été un individu extraordinaire. Les dessins sont en phase avec le récit pour montrer une réalité banale, et des individus aussi ordinaires qu'attachants. Les auteurs réussissent à trouver un angle original pour la métaphore qu'est le superhéros, avec une sensibilité épatante, et des clins d'oeil discrets aux superhéros (comme le nom de Jane Jenkins, avec même initiale pour prénom & nom, une habitude éprouvée des scénaristes pour faciliter la mémorisation).
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