Dans combien de regards il alluma "cette sublime foi aux illusions" sans laquelle la vie n'aurait pas plus de goût qu'un parcours de hasards et de nécessités? (p.143 il = M.Magre)
S'il est un lieu sacré, un lieu qui parle au coeur de ceux pour qui ces temps lointains sont demeurés vivants comme ces souvenirs agrippés à l'âme et au corps, c'est ce mont-là et ce château. (...). Montségur est la sûre demeure, celle où l'on se trouve à l'abri de tout, y compris du doute. (p.115)
Il (le catharisme) n'est plus ce qu'il fut. Il n'est plus une histoire. il est une légende. Désormais, il agace autant qu'il tient au coeur. (p.133)
La plupart ont hâte de retrouver leur terre et leur pays de France où, disent-ils, "sont nos coeurs, nos enfants et nos pères". (p.59)
Chacun de nous, ici, est un temple vivant. Quel besoin de construire des cathédrales ? Dieu est là, dans nos corps. Il suffit pour le voir de fermer les yeux sur le monde. La croix ? Un outil de torture. Crachez sur elle et tournez lui le dos. Blasphème ? Si l’on avait cloué ton fils sur l’arbre de la place honorerais-tu cet arbre ? Te prosternerais-tu devant lui ? Qui blasphème ? Nous qui détestons les tourments que Jésus-Christ eut à souffrir, où ceux qui portent aux nues l’instrument de son supplice ? Ceux-là, en vérité, sont les ouailles du diable. Ecoutez-les tonner qu’il faut demeurer chastes, tandis que leurs catins chauffent leurs édredons. Voyez-les, gros et gras, les doigts ornés de bagues, exigeant vos trois sous pour le plaisir de Dieu, prêchant la charité sur leurs sacs de blés tendre et laissant vos enfants disputer aux chiens les os de leurs ripailles. Des bergers, ces gens-là, ou des loups sans vergogne.
Le cœur qui veut aimer ne parle qu’à voix basse, il ne peut s’adresser aux foules.
Il est en l’homme une puissance étrange qui l’élève parfois infiniment plus haut que le corps qu’il habite, que l’esprit qu’il se croit, que les sens qui l’animent.
Une venue au monde est toujours une chute.
Ce que l’on voit est transitoire. Ce que l’on ne revoit pas, est éternel.
Car la vraie mort est là, dans l’immobilité des certitudes.