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Un couple au bord de la rupture, une situation politique tendue, et un climat de suspicion général, sous la plume magnifique de Michel Goujon.

Andreas est un brillant journaliste sportif. Février 1936, il est chargé de couvrir les Jeux Olympiques d'hiver en Allemagne. Sa femme Magdalena est restée à Berlin. Ils sont arrivés à un point critique de leur vie de couple. L'absence de progéniture est un sujet délicat et semer d'incompréhension face à leur divergence de réactions. Magda rêve d'enfanter, lui relativise beaucoup plus la situation.
Leur divergence d'opinions ne cessera de s'accroître. Elle est une fervente admiratrice d'Hitler au point de lui dédier un petit hôtel dans leur appartement. Lui est beaucoup plus critique à l'égard de ce nouveau gouvernement qui prend place. Il prend la défense des juifs au point de se faire mal voir par son patron, et sa belle-famille. En proie aux interrogations sur l'avenir de son pays qu'il aime, Andreas doute, se questionne sur le bien fondé du nazisme. Il a un regard différent.
L'histoire est très intense et captivante, elle se déroule en deux jours en y insérant les rêves d'Andreas qui nous apparaissent comme très réalistes.
Ce livre m'a interpellé et j'ai vraiment apprécié découvrir une partie de notre histoire et la position délicate d'Andreas face à un régime totalitaire.
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Andreas Kuppler , journaliste sportif, couvre les jeux Olympiques d'hiver de 1936 à Garmisch-Partenkirchen. Au travers de ses réflexions sur sa vie, sur son couple, on assiste à la main-mise progressive de l'appareil nazi sur la société allemande de cette période. Andreas aime l'Allemagne, mais il ne comprend pas le climat malsain mis en place par les nazis. Il a des idées démocrates, alors que sa femme apprécie le führer. Mais celle-ci est malade de ne pas avoir d'enfant. Et leur couple se défait pour cette raison, qui lui fait perdre la sienne.
Et parce qu'il n'est pas foncièrement pro-nazi (avec toutes les thèses anti-juives et anti-noirs qui l'accompagnent), Andreas est désormais suspect vis à vis des autorités.
J'ai vraiment beaucoup apprécié ce livre. D'une écriture très fluide il se lit très vite (trop?). On apprend énormément de choses (par exemple les atrocités allemandes à Dinant et Neffe en 1914, les camp de travail pour ceux qui sont jugés anti-allemand (je les avais déjà vus dans le trilogie berlinoise de Kerr, qui se passe à peu près à la même époque (pour le premier tome))), on va même espérer que Kuppler a réellement existé tellement on croit à ce journaliste sportif et à son histoire.
Je conseille vraiment ce livre.
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J'ai beaucoup aimé ce petit livre pour sa simplicité, sa pureté malgré la gravité du contexte puisque nous sommes en pleine montée du nazisme en 1936 en Allemagne. La situation est clairement expliquée avec les difficultés économiques qui feront d'Hitler un sauveur aux yeux des allemands, et même de l'Eglise. Chacun doit s'engager sur les valeurs du pays. Lorsque l'on est journaliste sportif, reporter aux Jeux Olympiques de Berlin, il faut faire preuve de patriotisme. Andréas se retrouve vite confronté aux tourments de sa conscience. Pourquoi ne plus aller chez cet épicier juif, ne plus défendre un athlète noir, ne plus aimer le jazz ? C'est un tournant décisif pour cet homme passionné, idéaliste qui vit aussi une crise conjugale. Sa femme Magda, fille d'un couple de nazis engagés, sombre dans la dépression suite à la stérilité du couple alors que l'Allemagne prône le repeuplement, loue la maternité et lance les Lebensborn.
"Retenez bien cela, madame : La Gestapo à tous les droits."
Andréas pourra-t-il résister à la pression, acceptera -t-il de se soumettre ou sa nature le poussera-t-il à désobéir ?
" Vous êtes comme tous les intellectuels : un naïf, un idéaliste, un démocrate dans l'âme."
À la lueur de cette histoire personnelle, l'auteur illustre parfaitement tout l'enjeu d'une nation enrôlée dans la folie d'un dictateur. C'est simple, efficace et convaincant.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Je pense que l'objectif que l'auteur s'est fixé est atteint : montrer comment le nazisme a gangréné en très peu de temps toute une société. Comme il le dire, on ne peut pas le comprendre mais on peut et oserai-je ajouter on doit le montrer.
Le personnage principal est un homme tiède, peu intéressé par la politique, mais qui a dû adhérer au NSDAP pour garder son travail, comme beaucoup d'autres sans doute. A la différence de beaucoup d'autres justement, il n'adhère pas totalement au dogme et s'il en salue le développement économique du pays, il est choqué par les actions des nazis lors de la Nuit de cristal ou les autodafés de 1933. Mais il reste dans ce que j'appelle 'le ventre mou', il laisse faire, il a sa vie à vivre, un travail qui le passionne. le livre révèle sa prise de conscience assez lente qui se dévoile grâce à un coup de pouce de journalistes américains.
Son épouse est empêtrée dans la dépression et passe pour une nazie convaincue aux yeux de son mari. Mais la vérité n'est pas aussi simple, bien sûr.
La désobéissance d'Andréas Kuppler est un livre tout en nuances sur l'aliénation totale d'une société à une idéologie mortifère. Mais parle-t-il seulement de l'Allemagne de 1936? Je n'en suis pas persuadée.
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En pleine montée de l’Allemagne nazie en 1936, Magdalena et Andreas sont mariés depuis quelques années et n’arrivent pas à enfanter. Magdalena le vit mal et sombre dans la dépression. Elle se sent d’autant plus mal que le parti recommande aux femmes allemandes de procréer. Ils sont d’ailleurs tous les deux très opposés concernant la politique : elle-même est plus que convaincue que Hitler va beaucoup apporter pour le pays, tandis qu’Andreas rejette cette politique. L’histoire est racontée sur 2 jours qui vont changer leur vie.

Je suis loin d’avoir été convaincue par ce livre. En lisant la 4ème de couverture, j’étais plus attirée par l’aspect historique des choses. Cela a été ma première déception. En fait, l’histoire tourne beaucoup sur le couple. On tourne en rond sur près de 150 pages avant que l’intrigue n’avance vraiment. Chaque chapitre évoque les sentiments des deux personnages et ça dure. Au moment où on commence à avoir de l’action, il y a des dialogues auxquels je n’ai pas cru un moment. C’est vraiment dommage car l’histoire était intéressante, la fin m’a étonnée mais je n’ai pas été transportée.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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En 1936 à Garmisch- Partenkirchen lors des J.O. qu'il couvre en tant que journaliste, la prise de conscience d'Andréas Kuppler: encarté au N.S.P.A.D pour raisons professionnelles, il n'adhère pourtant pas à son idéologie et se reconnait de moins en moins dans les valeurs prônées par Hitler. En quelques jours, après une lente maturation, il fait le choix de la désobéissance.
Sujet intéressant mais desservi, à mon avis, par une écriture plutôt plate, des longueurs, des répétitions et trop de place accordée à sa vie conjugale dans ce livre de quelque 200 pages.Une impression de tourner un peu en rond, seule la fin a su vraiment m'intéresser. Dommage !
Selon moi, ce livre aurait été plus à sa place dans une édition Jeunesse destinée aux ados: pour son côté historique (redressement économique de l'Allemagne dans les années 30, lois antijuives, autodafé des livres "déviants"...) et pour son thème central: la désobéissance politique.
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La désobéissance d'Andreas Kuppler n'est pas un roman comme les autres. Petit roman pour grande histoire, il vous emmène dans l'Allemagne nazie que l'on connait tous tout en nous la présentant différemment.
On découvre donc le point de vue d'Andreas, journaliste sportif, qui s'interroge, doute et commence à ne plus croire dans le régime. Il ne cherche pas à comprendre, à justifier, il doute simplement et ce doute, le poussera dans ces derniers retranchements, le poussera à franchir des limites qu'il n'imaginait jamais devoir franchir.

Andreas Kuppler est, en somme, un homme tout à fait normal. Marié et journaliste, il a une vie de couple difficile & un travail qui le satisfait. Membre du NSDAP, aryen et allemand, il se met pourtant à douter du bien fondé du régime. Malheureusement, il n'est pas le seul à se rendre compte de ce doute et son manque d'investissement pourrait le conduire vers sa propre fin…

Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est tout simplement le fait de découvrir le point de vue d'un personnage qui vit le nazisme de l'intérieur sans être un nazi et avant la guerre. Il ne cherche pas à comprendre ni à justifier les actions mais s'interroge, réfléchit, se pose les bonnes questions. Il n'est pas là pour savoir si c'est bien ou mal, non, il est là pour expliquer des choses, pour expliquer une époque. Grâce à ce roman, on découvre une autre facette de l'Allemagne nazie, une face dans laquelle le peuple adhérait au NSDAP par peur pure et simple…

Mais comme le dit si bien Michel Goujon dans son hommage à la fin du livre, comprendre, c'est justifié. Malgré tout, d'une certaine manière, il m'a fait comprendre ce que je refusais de voir : je ne veux pas comprendre pourquoi ils ont fait ça, pourquoi ils ont tués tous ces gens. Et au fond… qui peut le vouloir ? Il est impossible de comprendre pourquoi un être humain en tue un autre.

Ce livre m'aura emporté dans la vie d'Andreas et la fin.. La fin est tellement triste et prometteuse à la fois. D'un côté, j'ai envie d'en savoir plus sur la vie d'Andreas et de l'autre, je me dis qu'il a fait ce qu'il devait faire et qu'il sera quelqu'un de bien.
Je finirais juste sur un grand MERCI à Michel Goujon pour ce livre, pour cette lecture qui m'a beaucoup plu et qui a su me transporter dans une période de l'histoire qui est difficile à conter.

Un livre simple pour un contexte dramatique mais un livre original qui tire son épingle du jeu grâce à un axe politique plutôt que guerrier. Il s'agit donc d'un véritable moyen de découvrir autrement cette guerre meurtrière en découvrant ce qu'il s'est passé avant qu'elle arrive.

Un roman à lire si l'on s'intéresse de près ou de loin à la seconde guerre mondiale ! ;)
Lien : http://nosfolieslitteraires...
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Je remercie les éditions Hélène d Ormesson pour cette belle découverte.

J'ai été emporté par cette histoire...comment lutter contre le mouvement nazi?

Andreas est seul parmi les siens a essayé de lutter contre le nazisme. 

Sa femme est frustrée de ne pas pouvoir respecter les ordres d Hitler: elle n'arrive pas à procréer...

Andreas est journaliste sportif mais sa vie va basculer.... 

Une prose austère mais belle,  vraie ,dévoilant bien l ambiance lourde de cette époque de la montée du nazisme.

Il y a une part de suspens qui se tient tout au long de ce récit.

On le suit comme une sorte de journal intime où la montée du nazisme suit l ascension d Andreas

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Tout d'abord, je tenais à remercier les Éditions Héloïse d'Ormesson en m'ayant accorder leur confiance en m'envoyant ce service presse physique mais aussi l'auteur pour sa jolie dédicace.
Nous plongeons ici dans les années 1936, avec un couple Allemand : Andreas qui aiment son pays qui est l'Allemagne mais qui n'aime pas le climat malsain qui y règne. Magdalena, sa femme qui est en quête d'un enfant mais qui idéalise Hitler à tel point qu'elle a crée un hôtel dans son appartement en son honneur.
Ils vont être totalement en désaccord, tout au long du livre sur leur idéologie, jusqu'à ce que chacun d'entre eux prennent conscience de leurs erreurs, mais il sera trop tard pour les réparer malheureusement.
Je ne voudrais pas trop spoiler ce livre, car c'est une histoire captivante et intense avec une écriture fluide.
Si vous aimez les romans historiques portant sur la seconde guerre mondiale alors je vous le conseille.
Il sort le 5 novembre en librairie.
Encore merci pour ce bon moment de lecture.
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Comment la terreur issue d'une idéologie totalitaire telle que le nazisme s'implante-t-elle parmi les individus ? Par leurs silences et par la peur. Ce Sont les thèmes majeurs abordés dans le roman de Michel Goujon La désobéissance d'Andreas Kuppler.

Andreas Kuppler est chroniqueur sportif dans un grand journal berlinois dirigé par Ralph Becker, patron de presse compétent, nazi militant et convaincu des bienfaits du régime. Il couvre en 1936 les jeux Olympiques d'hiver de Garmisch-Partenkirchen, station de sport d'hiver à la mode en Allemagne. Il y trouve l'occasion de réfléchir sur l'état du couple qu'il forme avec Magdalena, femme conservatrice, réactionnaire et n'ayant pour seul but que la maternité, l'accroissement de la population du Reich, voulue par le Führer.

Andreas rencontre dans l'hôtel où il séjourne des journalistes américains. Ces contacts lui permettent de s'aérer l'esprit, de s'affranchir, même fugitivement, de la chape de plomb que fait peser le régime sur la vie culturelle allemande. Un soir, sur la piste de danse du bar de l'hôtel, il succombe aux charmes d'une jeune femme, Susanna Rosenberg, dont il apprendra plus tard le rôle actif dans l'aide à l'émigration des opposants allemands au nazisme…

Pour compléter l'environnement familial, les beaux-parents d'Andreas, Joseph et Marie Bock, sont des ultraconservateurs issus de la bourgeoisie prussienne, militaristes, antisémites. Ils n'apprécient guère leur gendre qu'ils jugent tiède, peu crédible par le métier qu'il exerce.
Beaucoup de constats faits par Michel Goujon au cours du roman sont pertinents : d'abord que les grandes manifestations sportives sont des éléments de propagande décisifs pour les dictatures : « le Reich était si fier d'afficher aux yeux du monde entier sa puissance retrouvée, et le grand organisateur de ces jeux d'hiver n'était autre que Joseph Goebbels, le ministre de la Propagande ! »

Andreas Kuppler constate aussi, pour tenter de se rassurer, que la célébration de l'appartenance à la race par le sport n'est pas le monopole des nazis : « le Français Pierre de Coubertin –père des jeux Olympiques modernes et autorité morale incontestable n'avait-il pas affirmé(…) que l'athlète doit être le porte-drapeau non seulement de sa patrie mais de sa race ? »
Andreas n'est pas ce qu'on appelle quelqu'un d'engagé ; il est réservé à l'égard de toute forme de militantisme. Il est membre du parti nazi, il est encarté, mais pas actif. C'est précisément ce que lui reproche Ralph Becker, son patron, qui lui fait comprendre qu'il est suivi par la Gestapo, suspecté de tiédeur envers le régime .Tel n'est pas le cas de son épouse qui, faute de pouvoir accéder à la maternité, milite dans une association La femme et l'enfant, dont les buts sont au service de l'idéologie du régime .A la femme, les trois K : Kinder, Kirche, Küche (Les enfants, l'Eglise, la cuisine)

Pour combler son désir d'enfant, ainsi que son adhésion au régime, son épouse fréquente une auberge le Crépuscule des Dieux dans laquelle des jeunes hommes « aryens », grands blonds aux yeux bleus, perpétuent la « race » germanique. C'est la traduction de l'eugénisme, autre élément de l'idéologie nazie.
Ce qui poussera Andreas à la désobéissance finale, c'est d'abord un constat personnel : la place d'une peur diffuse partagé par tous, intériorisée. C'est aussi la vision de ces manifestations de rues, les saccages de magasins tenus par des Juifs, les autodafés de livres : « Andreas était rentré chez lui d'un pas morne. Il avait lu dans leurs yeux une fascination morbide et une joie élémentaire : celle de la horde primitive. »
A la fin du roman, Andreas désobéit à un ordre des officiers de la Gestapo venus l'arrêter : l'auteur laisse entendre qu'il parviendra à quitter l'Allemagne, et à résister au régime .Ce roman pose des questions essentielles : comment devient-on barbare ? Pourquoi les Lumières s'éteignent-elles ,comme le dit Erika Mann ,dans une société comme la société allemande, hautement évoluée et cultivée avant l'avènement du nazisme ? Il n'y a pas de réponse, selon Michel Goujon, seulement une appréhension de ces phénomènes. La lecture de ce beau roman contribuera à la réflexion générale sur ce thème.
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