Les connaissances d’art peuvent s’acquérir partout ; mais les personnes qui ne les possèdent que très-superficiellement, ou qui en sont tout-à-fait dépourvues , demeurent privées de jouissances trèsgrandes et très-nombreuses , qu’il leur serait trèsfacile de se procurer en cultivant quelque peu leur esprit, en exerçant rationnellement le sens de la vue et en forçant la main au tracé de toutes sortes de formes.
On cultive l’esprit ou l’intelligence par l’application qu’on en fait aux choses utiles ou agréables.
Il faut une grande activité d’intelligence pour accoutumer nos yeux à bien observer ce qui se présente à eux ; et je ferai remarquer ici que c’est le défaut de savoir observer qui rend l’étude de la nature si difficile. Les images qu’elle fournit n’étant point aidées de la voix et du geste, elles demeurent obscures et impénétrables au plus grand nombre.
Il ne faut à l’artiste que quelques coups de crayon, de plume ou de pinceau, habilement jetés sur le papier ou la toile, pour y faire vivre sa pensée.
Le croquis est précisément cette indication rapide, ce premier jet de l’inspiration qui résume toute la spontanéité du sentiment et du coup-d’œil du peintre. Un croquis bien fait en dit beaucoup plus que l’étude la plus minutieusement exécutée et la plus patiemment travaillée.