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Citations sur Embrasse l'ours (5)

Le promontoire


5.

Là encore, en haut de son promontoire, une scène se déroulant dans la vallée paraissait parfois tellement proche à l'ourse et éveillait tellement sa curiosité, ou sa crainte, qu'elle poussait un grognement bref, un hoquet surpris, puis qu'elle se levait et trépignait sur place, comme souffrant d'impatiences, et qu'elle faisait bêtement, c'est bien le cas de le dire, un tour sur elle-même, avant de se rasseoir, inexplicablement rapaisée.
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Le promontoire


4.

Adonc, après le village, la rivière cascadait à l'endroit d'une cluse, et cette cluse ouvrait sur une plus vaste vallée, presque une plaine, et, sis sur un éperon rocheux au milieu de la plaine, et surplombant la plaine, un château avait été intégralement édifié en pierres d'ardoise, et, lui aussi, malgré son étendue et sa hauteur, se fondait émerveillablement dans le paysage, et aurait paru inexister à toute personne méconnaissant sa présence, et un sentier de cailloux noirs suivait la rivière, du château au village, avec un système d'escaliers taillé dans la roche pour remonter le long de la cascade, puis, à partir du village, sur chaque versant de la vallée, partait une piste muletière qui s'étrécissait à mesure qu'elle sinuait et gagnait en hauteur, puis ne devenait qu'un simple cailloutis qui s'amenuisait et se perdait au flanc de la vallée.
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Le promontoire


3.

C'était là, avant le saut, que le village avait été édifié, sur les pentes de part et d'autre de la rivière, et les maisons avaient été bâties en pierres sèches, les mêmes que celles qui parsemaient les pentes et qui s'étaient détachées des longues strates de schiste en haut des pentes, et les toits avaient été édifiés avec les mêmes ardoises, quoique moins larges et épaisses, et, toujours avec les mêmes pierres, quoique de taille beaucoup plus considérable, un pont à deux arches avait été bâti pour relier les deux rives, et son tablier suivait une ligne courbe, comme le dos immense d'un animal fabuleux, un dragon qui se serait vautré dans le lit de la rivière, et le village était tellement intégré dans son environnement immédiat que, n'étaient les sons qui en provenaient, ainsi que les minces filets de fumée qui s'en élevaient, il serait resté invisible à quiconque, ignorant de son existence, l'aurait observé d'en haut perché, comme l'ourse l'était.
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Le promontoire


2.

Elle voyait bien la rivière serpenter dans le fond de la vallée et la rivière fluait sur d'immenses tables de schiste noir qui se chevauchaient à mesure que la vallée baissait, abondée en amont par les biefs qui descendaient des sommets, de part et d'autre de la vallée, et qui charriaient beaucoup de graviers noirs, et qui faisaient des saignées noires aux flancs boisés de la vallée, et, à l'amont, la rivière était torrentueuse et turbide, et très bruyante, avec le grondement du torrent parvenant jusqu'à l'ourse installée sur son séant, et son eau limoneuse, et grise par ce fait, roulait, en même temps qu'elle les celait par son opaque couleur, des galets plats et noirs, mais, vers l'aval, son eau devenait bleue, et les pierres noires qu'elle charriait devenaient bien visibles, puis le cours de la rivière s'accoisait et s'assagissait avant de faire un grand saut, et son onde se clarifiait considérablement en cette place, avec des cincles plongeurs chassant dans le courant, et ne charriait plus rien d'autre que des débris de mousse et une multitude d'insectes, piégés sur son film ou vivant en sa profondeur, notamment cette larve s'enrobant, pour se protéger, d'une coque faite de grains de sable et de débris de bois, et, pour cette raison, justement dénommée porte-bois.
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Le promontoire


1.

L'ourse allait aussi très souvent à un poste d'observation qui était à l'extrémité d'un replat herbu, sur une pente rocheuse, et qu'elle atteignait par une sente scabreuse, et qui était une de ses places préférées, située près d'une caverne en laquelle elle allait toujours hiberner, et qui possédait, en son extrême limite, un vieux foyard au tronc écorcé presqu'en sa totalité, et contre lequel elle venait régulièrement se frotter le dos, et sur la vieille écorce plissée duquel elle faisait ses griffes, et c'était par ces causes que le vieux fou était désormais presque dépourvu d'écorce, et d'où l'ourse pouvait, en enfilade, voir toute la vallée, au printemps luxuriante et verte, et paraissant plus verte encore par comparaison avec le schiste couleur anthracite qui la fondait, et toujours autant verte l'été, mais d'un vert profond et mat, presque bleu, avec tout l'azur immense par-dessus, et rousse et jaune à l'automne, flamboyante, comme déjà dit, et intégralement blanche l'hiver, quand elle était couverte d'un tapis de neige d'au moins six coudées de hauteur, quand ce n'était pas dix, voire même quinze coudées de hauteur, et, par les jours de grand beau temps, grandement scintillant dans les rayons vifs du soleil hivernal, et l'ourse s'asseyait en cette place et restait longtemps à songer en écoutant tous les bruits domestiques qui remontaient de la vallée, et en observant la vie de la vallée.
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