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Citations sur Bureaucratie (35)

A bien des égards, les États-Unis sont un pays allemand qui, en raison de la rivalité germano-américaine du début du XXe siècle, refuse de se reconnaitre comme tels. Malgré l’usage de la langue anglaise, il y a beaucoup plus d'Américains d'ascendance allemande que d'origine anglaise. (Pensons d'ailleurs aux deux incarnations suprêmes de l’alimentation américaine : le hamburger et la saucisse de Francfort - le hot dog.) Or l’Allemagne est un pays très fier de son efficacité bureaucratique. Ajoutons, pour être complet, que les Russes pensent souvent qu'ils devraient être plus doués pour la bureaucratie, et ont un peu honte de ne pas l'être.
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À partir des années 1970, un grand virage a eu lieu dans l'investissement : il est passé de technologies associées à la possibilité d'avenirs différents à des technologies qui ont renforcé la discipline du travail et le contrôle social.
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Nous avons tous un problème. Les pratiques habitudes, et sensibilités bureaucratiques nous dévorent. Notre vie finit par se structurer autour des formulaires à remplir. Mais le langage dont nous disposons pour parler de cette situation est lamentablement inadéquate, voire de nature à aggraver les choses. Il nous faut trouver le moyen de formuler ce que nous réprouvons vraiment dans ce processus ; de parler honnêtement de la violence qu'il implique ; mais en même temps de comprendre parmi les éléments qui le composent, lesquels sont porteurs d'un potentiel de rédemption dans une société vraiment libre, lesquels représentent l'inévitable prix à payer pour vivre dans une société complexe et lesquels peuvent et doivent être entièrement éliminés. Si ce livre contribue, modestement à ouvrir une conversation de ce genre, il aura vraiment apporté quelque chose à la vie politique contemporaine.
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En cet âge final et abêtissant du capitalisme, nous passons des technologies poétiques aux technologies bureaucratiques.
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Le samedi 1er octobre 2011, la police de New York a arrêté 700 militants d'Occupy Wall Street qui tentaient de manifester sur le pont de Brooklyn. Le maire, Michael Bloomberg, a justifié cette décision en faisant valoir qu'ils entravaient la circulation. Cinq semaines plus tard, le même Bloomberg a fermé au trafic automobile deux jours entiers un pont voisin, celui de Queensbroro, pour permettre le tournage du dernier film de la trilogie de Christopher Nolan sur Batman, The Dark Knight Rises.
Beaucoup ont relevé l'ironie de la chose.
Il y a quelques semaines, je suis allée voir le film avec quelques amis d'Occupy - dont la plupart avaient eux-mêmes été arrêtés sur le pont en octobre. Nous savions tous qu'il constituait sur le fond une longue tirade de propagande anti-Occupy. Peu nous importait. Nous allions au cinéma en comptant nous amuser, un peu comme un spectateur qui n'est pas raciste ni nazi irait voir Naissance d'une nation ou Le Triomphe de la volonté. Nous nous attendions à un film hostile, et même insultant. Mais aucun de nous ne pensait qu'il serait si mauvais.
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Quelles qu'en soient les raisons historiques, il semble que les bureaucraties publiques et privées soient organisées de façon à garantir qu'un important pourcentage des acteurs ne seront pas en mesure d'accomplir leur tâche comme prévu. C'est en ce sens qu'il me parait juste de dire que les bureaucraties sont des formes utopistes d'organisation. Après tout, n'est-ce pas ce qu'on nous dit toujours des utopistes, qu'ils ont une foi naïve dans la perfectibilité de la nature humaine et refusent de traiter avec les humains tels qu'ils sont ? Et que cela les conduit à fixer des normes impossibles, puis à reprocher aux gens d'être incapables de s'y conformer dans leur vie ? Or, c'est ce que font toutes les bureaucraties. Elles posent des impératifs en jurant qu'ils sont raisonnables ; puis elles découvrent qu'ils ne le sont pas (puisqu'un grand nombre de gens seront toujours incapables de se conduire comme elles l'attendent) ; elles concluent alors que ce ne sont pas les impératifs qui posent problème, mais l’insuffisance individuelle de chaque être humain, qui n'arrive pas à se hausser à leur niveau.
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Conclusion : le comic book classique est à première vue politique (il parle de fous qui tentent de dominer le monde), en réalité psychologique et personnel (il s’agit de surmonter les dangers de l’adolescence rebelle), mais finalement politique, après tout.
S'il en est bien ainsi, les nouveaux films de superhéros sont précisément l'inverse. Ils sont à première vue psychologiques et personnels, en réalité politiques, mais finalement psychologiques et personnels, après tout.
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Comme l'a souligné Giovanni Arrighi, un modèle d'entreprise analogue a émergé simultanément en Allemagne. Finalement, les deux pays - États-Unis et Allemagne - ont passé l'essentiel de la première moitié du siècle suivant à se battre entre eux, pour décider par les armes lequel allait succéder à l'Empire britannique déclinant et concrétiser sa propre vision de l'ordre économique et politique mondial. Nous savons tous qui a gagné. Arrighi avance ici une autre idée intéressante. Si l'Empire britannique avait pris au sérieux sa rhétorique à la gloire du marché libre en supprimant ses droits de douane protectionnistes par l'Anti-Corn Law Bill de 1846, qui abolissait les lois sur les céréales, les gouvernants allemands et leurs homologues américains ne s'étaient jamais intéressés au libre échange. Les Américains, notamment, étaient bien plus portés à créer des structures administration internationale. La toute première initiative des États-Unis, quand ils ont officiellement pris le relais de la Grande-Bretagne comme puissance hégémonique après la Seconde Guerre mondiale, a été d'établir les premières institutions bureaucratiques authentiquement planétaires, celles des Nations unies et celles de Bretton Woods - le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et le GATT, qui allait plus tard devenir l'OMC. L'empire britannique n'avait jamais rien tenté de comparable. Soit il envahissait les autres, soit il commerçait avec eux. Les Américains ont entrepris d’administrer tout et tout le monde.
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On pourrait aller plus loin. La gauche "acceptable", je l'ai dit, a embrassé simultanément la bureaucratie et le marché. La droite "libertarienne", au moins, a une critique de la bureaucratie. La droite fasciste a une critique du marché : en général, elle est favorable à des politiques de bien-être social ; elle veut seulement les restreindre aux membres de son groupe ethnique favori.
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Si l'on donne un pouvoir social suffisant à un ensemble de gens qui professent certaines idées, mêmes les plus extravagantes, ils finiront, délibérément ou non, par produire un monde organisé de telle façon qu'il persuadera ceux qui y vivent, par mille biais subtils, de l'évidence absolue de ces règles.
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