AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Dette : 5000 ans d'histoire (111)

« Il est clair qu’on doit toujours payer ses dettes. »
On voit bien ce qui fait sa force : ce n’est pas vraiment un énoncé économique, c’est un énoncé moral. Après tout, payer ses dettes, n’est-ce pas l’alpha et l’oméga de la morale ? Donner à chacun son dû. Assumer ses responsabilités. S’acquitter de ses obligations à l’égard des autres, comme on attend d’eux qu’ils s’acquittent des leurs. Peut-on trouver exemple plus flagrant d’esquive de ses responsabilités que le reniement d’une promesse ou le refus de rembourser une dette ?
Commenter  J’apprécie          30
Tant les Psaumes (15,5 ; 54,12) que les Prophètes (Jérémie 9,6 ; Néhémie 5,11) vouaient explicitement les usuriers à la mort et à la damnation.
Commenter  J’apprécie          30
Elle savait pas très bien ce que c'était le FMI. Je lui ai dit qu'il s'agissait en gros, des hommes de main chargés d'obliger les pays du monde à rembourser leurs dettes - Le FMI "c'est disons, l'équivalent " haute finance " des armoires à glace qui viennent vous casser une jambe.
Commenter  J’apprécie          30
Je soupçonne que nous assistons aux effets ultimes de la militarisation du capitalisme américain. On pourrait dire que les trente dernières années ont vu s'édifier un immense appareil bureaucratique ayant pour mission de créer et maintenir le désespoir, une gigantesque machine conçue, d'abord et avant tout, pour éliminer tout sentiment d'autres futurs possibles. A sa racine, il y a une véritable obsession des dirigeants mondiaux - en réaction aux soulèvements des années 1960 et 1970 : on ne doit pas voir des mouvements sociaux grandir, réussir, proposer d'autres solutions ; jamais, en aucune circonstance, on ne doit voir gagner ceux qui contestent les rapports de pouvoir existants. Pour y parvenir, il faut créer un immense appareil militaire, carcéral et policier, comprenant diverses formes de sociétés de sécurité privées et de services de renseignements policiers et militaires, ainsi que toutes les machines de propagande imaginables, dont la plupart visent moins à attaquer le front des projets alternatifs qu'à créer un climat général de peur, de conformisme chauvin ou simplement de désespoir, dans lequel l'idée même de changer le monde paraîtra un vain fantasme. Les défenseurs du "marché libre" jugent encore plus important de maintenir cet appareil qu'une forme viable d'économie de marché. (éd. LLL, ch. 12, p. 467)
Commenter  J’apprécie          30
Cela fait maintenant des siècles que les explorateurs essaient de découvrir le fabuleux pays du troc. Aucun n’y a réussit .....Au milieu du XIX e siècle, les études de Lewis Henry Morgan sur les Sis Nations des Iroquois, entre autres ouvrages, ont été publiés avec un fort tirage - et elles expliquaient clairement que la principale institution économique des nations iroquoises était «  la maison longue », où la plupart des biens étaient empilés puis alloués par le conseil des femmes, et que personne, jamais, n’avait échangé des têtes de flèches contre des morceaux de viande. Les économistes ont simplement choisi d’ignorer ces informations.
Commenter  J’apprécie          30

Mais il existe un facteur qui brille par son absence flagrante même dans les plus sensationnelles des théories du complot sur le système bancaire, sans parler des analyses officielles : le rôle de la guerre et de la puissance militaire. L’étrange aptitude du magicien à créer de la monnaie à partir de rien a une explication. Derrière lui se tient un homme avec un fusil
[….]
Depuis l’époque de Nixon, je l’ai dit, les plus gros acquéreurs étrangers de bons du Trésor américain ont été en général les banques de pays se trouvant de facto sous occupation militaire américaine. En Europe, l’allié le plus enthousiaste de Nixon à cet égard a été l’Allemagne de l’Ouest, où étaient alors cantonnés plus de 300 000 soldats américains. Dans les dernières décennies, c’est surtout l’Asie qui a retenu l’attention, notamment les banques centrales de pays comme le Japon, Taïwan et la Corée du Sud — qui sont tous, eux aussi, des protectorats militaires américains. De plus, si le dollar conserve son statut mondial, c’est en grande partie parce qu’il est, là encore depuis 1971, la seule devise utilisée pour acheter et vendre le pétrole, toute tentative de l’OPEP pour commencer à le négocier dans une autre monnaie suscitant la résistance farouche de deux de ses membres,
l’Arabie Saoudite et le Koweït — qui sont également des protectorats militaires américains. Quand Saddam Hussein a pris l’audacieuse initiative de passer tout seul du dollar à l’euro en 2000 — il a été imité par l’Iran en 2001 —, cette mesure a vite été suivie par les bombardements américains et l’occupation militaire. Sa décision de jouer contre le dollar a-t-elle pesé lourd dans la décision des États-Unis de le renverser ? Nul ne le sait, mais aucun pays en position d’opérer le même basculement ne peut ignorer cette possibilité. Le résultat chez les décideurs politiques, notamment des pays du Sud, est la terreur généralisée.
Commenter  J’apprécie          30
Début d’une ère encore indéterminée
Le 15 août 1971, le président des États-Unis Richard Nixon fit savoir que les dollars détenus à l’étranger ne seraient plus convertibles en or : il éliminait ainsi le dernier vestige de l’étalon-or international1. Cette déclaration mit fin à la politique inaugurée en 1931, puis confirmée par les accords de Bretton Woods à la fin de la Seconde Guerre mondiale : les citoyens des États-Unis avaient alors perdu le droit de convertir leurs dollars en or, mais toutes les devises américaines détenues à l’étranger avaient été déclarées convertibles au taux de 35 dollars l’once. En décidant de supprimer cette convertibilité, Nixon a inauguré le régime des changes flottants qui continue à ce jour.
Commenter  J’apprécie          30
chez les hommes qui vivent de violence, qu'ils soient soldats ou gangsters, l'honneur est presque invariablement une obsession, et les atteintes à l'honneur passent pour la justification la plus évidente des actes de violence.
Commenter  J’apprécie          30
L'histoire montre que le meilleur moyen de justifier des relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les recadrer en termes de dette - cela crée aussitôt l'illusion que c'est la victime qui commet un méfait. Les mafieux le comprennent. Les conquérants aussi. Depuis des millénaires, les violents disent à leurs victimes qu'elles leur doivent quelque chose. Au minimum, elles "leur doivent la vie" (expression fort révélatrice), puisqu'ils ne les ont pas tuées.
Commenter  J’apprécie          30
La différence entre la faveur que l’on doit à quelqu’un et la dette, c’est que le montant de la dette peut être calculé avec précision. Le calcul exige l’équivalence. Et l’équivalence – notamment quand elle est établie entre des êtres humains (et elle commence apparemment toujours ainsi, parce qu’au début les humains sont toujours les valeurs ultimes) – n’apparaît que lorsqu’on a coupé des personnes de leur contexte par la force au point de pouvoir les traiter comme identiques à autre chose : « sept peaux de martre et douze grosses bagues d’argent contre la restitution de ton frère captif », « une de tes trois filles en gage pour ce prêt de cent cinquante boisseaux de grain »…
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (518) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    852 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}