Ceux qui s'occupent d'enfants autistes doivent éviter de se cantonner à une seule thérapeutique. Conjuguer plusieurs thérapies serait plus efficace.
Les autistes du côté Kanner du spectre, comme moi, réagissent bien aux antidépresseurs comme l'imipramine, la desipramine, la fluoxetine et la clomipramine. [...] Les doses efficaces pour les autistes sont beaucoup plus faibles que celles conseillées pour la dépression. Un dosage trop fort peut provoquer l'insomnie, l'agressivité et l'agitation. Si ces symptômes apparaissent, il faut réduire la dose.
Une stimulation tactile rassure n'importe quel enfant, elle est essentielle pour un enfant autiste. Faire tomber le système de défense tactile, c'est comme d'apprivoiser un animal. Au premier contact, l'animal tressaille et recule. Petit à petit, il apprend à tolérer et, ensuite, il aime se faire caresser.
Petit à petit, moi aussi, je vivais des relations affectives de plus en plus "normales" avec les autres.
Il me semblait que l'image de la porte en verre coulissante symbolisait parfaitement les relations avec les autres. Il faut s'approcher doucement de la porte ; il ne faut pas la forcer, sinon, elle volera en éclats. Les relations avec les autres sont de même nature. Si on force trop brusquement une relation, elle ne se fait pas. Une petite poussée peut tout faire éclater. Un mot déplacé peut gâter des mois passés à établir un lien de confiance et de respect.
En général, les thérapeutes s'opposent à toute concession aux obsessions. Mais les obsessions, chez les enfants autistes, sont souvent un moyen de diminuer l'excitation d'un système nerveux hyperactif. En se concentrant sur leur fixation, ils bloquent les autres stimulations qu'ils n'arrivent pas à gérer. Une stimulation répétitive et monotone réduit peut-être la réponse nerveuse chez l'adulte normal.
Franchir concrètement la porte, c'était un peu comme signer un contrat avec moi-même pour m'amender. Ainsi, ma décision prenait sa place dans la réalité.
La pression de la nouvelle trappe à bétail était douce, mais irrésistible. La douceur de la pression est donc plus déterminante que sa force.
J'avance l'idée que l'utilisation régulière de la machine à serrer peut aider à modifier une partie des anomalies biochimiques provoquées par le manque de stimulation tactile calmante dans ma petite enfance. Le manque d'empathie chez de nombreux adultes autistes est ^peut-être le résultat du fait qu'ils évitaient les câlines et l'affection dans leur enfance. Cependant, on n'insistera jamais assez sur le fait que la machine à serrer n'est pas la panacée pour tous les enfant autistes.
Il est probable que pour ressentir l'empathie, il faut avoir fait l'expérience du réconfort.
Sentir la pression calmante de la machine à serrer me permettait d'éprouver peu à peu de la compassion. J'écrivais dans mon journal : "Il faut apprendre la douceur aux enfants. Puisque cela m'a manqué, il faut que je l'apprenne maintenant. La trappe à serrer me donne le sentiment d'être portée, câlinée, bercée doucement dans les bras de Maman. C'est dur à écrire noir sur blanc, mais c'est aussi une façon d'accepter ce sentiment."