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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
***

Marie-Emmanuelle est une petite fille qui grandit dans une famille bourgeoise, dans les années 60 à Berlin. Partagée entre un père aimant et une mère mélancolique, elle devra grandir et apprendre à vivre dans ce monde d'adultes...

Je découvre Emmanuelle Grangé grâce à ce deuxième roman et aux 68 premières fois.

Déroutante, l'écriture de l'auteur est incisive, rythmée, cadencée.
Elle dépeint le quotidien d'une petite fille qui voit son enfance s'effacer... Une petite fille qui doit composer avec les absences d'un père au travail et d'une mère qui s'ennuie... Une petite fille qui va apprendre qu'aimer les autres passent avant par un respect pour soi, pour ses envies, ses besoins...

Marie-Emmanuelle souffre des fuites de sa mère, lui pardonne à chaque retour mais craint toujours ses nouvelles disparitions. C'est une jeune femme, puis une mère attentionnée, mais toujours sur le qui-vive.

A l'image de l'écriture de ce roman, l'histoire de cette famille est douce en surface, mais les remous des profondeurs sont parfois perturbants...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Le roman de Gabrielle

Emmanuelle Grangé nous revient avec un roman sensible, portrait d'une mère fantasque qui prend l'habitude de fuir sa famille avant de finalement retrouver le domicile conjugal. de la révolte à l'amour.

Dans son premier roman, Son absence, Emmanuelle Grangé confrontait une famille à la disparition de l'un de ses membres qui n'avait plus donné trace de vie depuis vingt ans. Il est aussi beaucoup question d''absences dans ce second opus, même si elles sont plus épisodiques. Nous sommes à Berlin dans les années 1960, alors que la narratrice n'est encore qu'une petite fille. Gabrielle a suivi son mari diplomate dans la capitale allemande où elle passe son temps dans les mondanités. Quand elle n'est pas confiée à la fille au pair, la narratrice est envoyée chez les grands-parents à Malakoff. Quant à Pierre, son mari, il aurait pu, au hasard des réceptions où son épouse est chargée de tenir son rang, apprendre ce proverbe allemand qui dit que «l'oisiveté dévore le corps comme la rouille dévore le fer» et comprendre combien sa femme éprouvait le besoin de changer d'air, d'espace, de liberté, de bords de mer.
Cela lui aurait sans doute aussi évité le désarroi de ne plus la trouver au domicile conjugal et de devoir la supplier de revenir vers lui et sa famille.
Même la naissance d'un petit frère ne viendra pas contrecarrer ce qui va bientôt devenir une habitude. Après les brouilles conjugales, Gabrielle prend la fuite jusqu'à ce jour où il n'est plus possible de la joindre. «Nous sommes restés ballots, passifs, impuissants. Nous avons attendu le pire, l'annonce de l'hospitalisation, voire la mort de Gabrielle. Nous nous sommes habitués à vivre dans l'angoisse, puis dans la résignation. Gabrielle nous avait quittés pour de bon, je lui en ai voulu un peu, beaucoup… »
En déroulant l'histoire de cette famille, Emmanuelle Grangé se rend compte combien ces drames à répétition ont aussi un caractère formateur pour la jeune fille et la femme qu'elle devient et finalement, combien elle doit son caractère et sa liberté à ces épreuves. Bouclant la boucle quand elle devient une mère pour sa mère lorsque la vieillesse et la maladie vont avoir raison de ses escapades, elle rend un magnifique hommage à celle qui lui en a tant fait voir!
Car, au fil des chapitres – qui commencent tous par un extrait de Jane Eyre, le roman de Charlotte Brontë qui les rassemble aussi – le style gagne lui aussi en intensité et en gravité, suivant en quelque sorte la courbe de la vie de Gabrielle. Tout en pudeur et en retenue, mais de plus en plus proche de l'essentiel. C'est beau, fort, prenant.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Avec Les Amers remarquables, le second roman d'Emmanuelle Grangé, je poursuis tranquillement ma découverte des livres sélectionnés pour la session « rentrée littéraire 2019 » des 68 premières Fois. J'arrive ainsi à ma quinzième lecture…

Le titre m'a immédiatement intéressée, allitératif, poétique… Est remarquable ce qui attire l'attention, ce que l'on retient ; c'est aussi ce qui est extraordinaire, rare… Mais une remarque peut aussi être une critique, un commentaire désobligeant. L'amertume est désagréable ou stimulante si l'on parle en termes gustatifs ; au sens figuré, c'est ce qui chagrine, dérange, fait mal, blesse. L'amertume peut donc évoquer une saveur ou un sentiment et dans le domaine des ressentis, on s'engage vite dans le découragement, la mélancolie et, plus pervers et toxiques, vers le dépit et la rancoeur…
Quand je fais ce genre de travail sémantique sur un titre, il y deux grandes possibilités : soit j'ai adoré le livre et j'en explore toutes les clés de lecture, soit je suis dans la posture contraire et je cherche, tout de même, des explications…

Ici, une fille nous raconte sa relation avec sa mère. le récit est à la première personne, un JE personnel et intime…
Ce qui frappe immédiatement et qui se confirme au fil de la lecture, c'est que la fille ne semble avoir retenu que l'amertume, comme si elle avait tout filtré pour ne conserver qu'un concentré de souvenirs amers.
J'ai eu beaucoup de mal à venir à bout de ce livre ; la session est à présent terminée et personne n'attend vraiment ce livre voyageur et j'ai donc pu prendre mon temps… Sans succès.
Voilà un livre dont j'ai envie de dire combien je comprends qu'il était important pour son auteure de l'écrire mais j'aurais peut-être pu éviter de le lire car il n'était vraiment pas pour moi…

La quatrième de couverture parle de la difficulté de se construire quand la peur de l'abandon est omniprésente… C'est une dimension que je n'ai pas vraiment ressentie dans ma lecture ; il ne s'agit pas ici d'abandon, mais de difficulté à être mère, de fuites et de retours, de passage de relais aux autres membres de la famille. J'ai trouvé que la fille avait presque capitulé plus vite que sa mère, s'abandonnant dans une posture de fille délaissée… Et oui, j'ai, moi aussi, décroché, démissionnant d'une lecture que je n'avais pas choisi.
Sur le plan de l'écriture proprement dite, j'ai trouvé répétitive et monotone cette vie de famille, somme toute banale, qui pourrait avoir été la nôtre ; certains passages ont pu même me correspondre un peu. Je suis, en général, très sensible à l'intertextualité… Ici, l'omniprésence de Jane Eyre de Charlotte Brontë, une véritable histoire d'orpheline, m'a paru superfétatoire, usurpée. Les épigraphes m'ont cependant donné l'envie de relire ce roman qui, étant beaucoup plus jeune lors de sa lecture (est-ce significatif ?), m'avait réellement bouleversée.

J'ai repensé à Son absence, le premier roman d'Emmanuelle Grangé, lu aussi grâce aux 68 première Fois… Je me souviens que j'avais même relu deux fois ce très court roman pour lui trouver du sens et que, malgré mes efforts, il ne m'avait pas convaincue.
L'univers d'Emmanuelle Grangé n'est visiblement pas pour moi ; si je reprochais à Son absence de trop survoler son sujet, je dirai qu'avec Les Amers remarquables, j'ai buté sur une forme de ressassement pessimiste que le titre portait déjà ; en effet, un amer est aussi un objet fixe, toujours visible, qui peut servir de point de repère en mer ou sur les côtes. La mer, la mère qui aime nager, surnage dans sa propre vie et qui se cherche… Mais les mères font aussi comme elles peuvent et la mère idéale n'existe pas.

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Emmanuelle Grangé est comédienne. Elle a publié son premier roman, en 2017. Les amers remarquables est le second. Tout comme le premier, il est disponible chez Arléa et aborde le thème de la famille. Il fait partie de la sélection de la rentrée d'automne 2019 des 68 premières fois.

De son enfance, l'auteur garde le souvenir d'un grand appartement à Berlin, où son père est fonctionnaire international, la naissance d'un frère qui va bouleverser son quotidien de petite fille, des séjours en France pendant les vacances chez des grands-parents aimants, l'accent germanique des nurses qui se succèdent. Pourtant, dans toute cette banalité quelque chose détonne. La mère, fantasque, magnifique, amoureuse des rivages qui lui manquent tant, trop à l'étroit dans son rôle d'épouse de diplomate, ne peut s'empêcher de fuguer. Elle part, fuit l'appartement familial, laissant ses enfants et son mari. Elle revient cependant, jusqu'au jour où… Comment se construire, grandir, trouver des repères lorsque rien n'est jamais sûr, quand la peur de l'abandon plane sur l'impression de sécurité et de normalité ?

Les amers remarquables est une chronique familiale des années soixante à nos jours, mais c'est avant tout le portrait d'une mère fait par sa fille. Gabrielle, maman, ma mère, notre mère, a été amenée insidieusement à renoncer à ses rêves pour privilégier la réussite professionnelle de son mari corseté dans son costume de haut fonctionnaire expatrié à Berlin. Dès lors, Gabrielle, cette mère remarquable devient mélancolique. C'est par la natation qu'elle combattra ce sentiment et lorsque le crawl, l'océan ne suffisent plus, Gabrielle s'accordera un espace de liberté. Quand tout devient insupportable, elle fuit. Elle abandonne les siens, mais toujours elle revient. Marie-Emmanuelle, sa fille, le sait. Elle a beau savoir, elle ne peut grandir autrement qu'avec la peur chevillée au corps. La peur qu'un jour sa mère ne soit plus son amer, son repère, sa référence. Malgré tout, chaque fuite est pardonnée. Chaque abandon rapproche plus qu'il n'éloigne cette mère et sa fille ce, toute leur vie durant.

Les amers remarquables est une véritable déclaration d'amour d'une fille à sa mère. Il est aussi le témoignage d'une autre époque que l'on souhaiterait révolue, celle où les désirs des femmes étaient sacrifiés au profit du supposé bien-être de leur foyer. Sans pathos, sans jugement ni rancoeur, Emmanuelle Grangé nous plonge dans l'intimité d'une famille, dans l'intimité de sa famille. Elle évoque le parcours d'une femme, celui de sa mère, cet être fantasque par survie, cette femme qu'elle aime tant, qu'elle a toujours observé et qu'elle comprend.

Les amers remarquables est un roman infiniment tendre. Avec beaucoup de subtilité l'auteure pose un regard tantôt mélancolique, tantôt drôle. le tout est harmonieux, savamment dosé. C'est simple, ce roman nous donne envie d'enfiler une robe verte, d'y épingler des fleurs jaunes puis de tout ôter pour apiquer une tête. Nager pour rejoindre cet amer, Les amers remarquables.

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Après Son absence, Emmanuelle Grangé continue sa plongée au coeur des familles.
Une mère un peu absente à elle même, qui se laisse porter par la vie que son mari lui impose, l'ordre des choses. Quelques soubresauts, quelques épisodes de besoin intense de liberté et vie pour soi qui bien vite avortent et chaque fois le retour auprès des siens, de ses enfants qu'elle aime et de son mari quia besoin qu'elle soit là, à sa place.
Une vie qui passe et la vieillesse des parents, et toujours les liens forts entre Gabrielle et Marie-Emmanuelle.
Malgré le sentiment d'abandon ancré très profondément Marie-Emmanuelle reste viscéralement attachée à sa mère qu'elle comprend mieux que son père. Elle en aime la fantaisie et est touchée, à l'âge adulte, par le manque de compréhension qu'a pu vivre sa mère et son manque de liberté.

Les sentiments sont magnifiquement exprimés sans jamais être autopsiés.

Un deuxième roman réussi.
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Un second roman, après la parution de "son absence" déjà sélectionné par les fées des 68premières fois. "son absence" était déjà un texte sur la famille, une famille qui a perdu l'un des siens. "les amers remarquables" est un beau et troublant portrait d'une mère par sa fille. Des références, en exergue des chapitres, au texte de Jane Eyre de Charlotte Bronté (ce qui m'a donné trés envie de lire ce texte que je viens de recevoir dans une belle édition illustrée). le second texte de Emmanuelle Grangé est un beau texte-hommage à sa mère et nous parle avec délicatesse, tendresse des rapports familiaux, des rapports entre une fille et sa mère. Un beau, délicat et tendre texte.
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Emmanuelle Grangé nous offre un second roman sur le thème de la famille composé de très courts chapitres ayant chacun en exergue une citation de Jane Eyre, oeuvre qui l'a fortement marquée dès son plus jeune âge. le récit est nostalgique, l'écriture agréable et sensible. En peu de phrases avec milles détails insignifiants, tout en délicatesse, elle dépeint le quotidien d'une famille qui, à mon avis, ressemble beaucoup à la sienne. Elle exprime bien le désarroi d'une fillette, Marie-Emmanuelle, face à Gabrielle, une mère aimante mais évaporée, fantasque, fugueuse, mutique, portée par ses désirs. Même si cette dernière revient chaque fois la peur de l'abandon ne quittera jamais l'enfant puis l'adulte.
C'est à quelques encablures du Pont du Diable où les cendres de Gabrielle ont été dispersées que j'ai lu ce mince récit. L'auteur y rend un bel hommage à une mère défaillante mais il y en a déjà eu tant sur ce thème! 
Sélection second trimestre 2019 des 68 Premières Fois.
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Emmanuelle nous raconte son enfance, mais surtout elle nous raconte une femme, sa mère. Une mère qui était bien trop moderne pour cette Europe coupée en deux par un mur. Une mère éprise de liberté et qui souhaite travailler, qui veut s'émanciper... Une femme qui hésite entre sa volonté de femme, d'être humain et son devoir de mère, de femme... Une femme qui tout au long du chemin ne cessera d'aller et venir entre ces deux voies, sans pour autant réussir à trancher. Un roman agréable, avec des chapitres très courts qui donnent un rythme soutenu à la lecture. Bon moment...
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Encore un récit tourné vers une femme, la maman de la narratrice. Hommage pudique à une mère qui virevoltait entre devoirs et besoins, qui a conjugué l expression “faire des compromis “ avec la pesanteur de la réalité que nous partageons tous. Il y a aussi je pense un besoin de pardon à offrir, comme des derniers mots soufflés à l'oreille d'une mourante. Pour cheminer en paix peut être mais surtout pour que chaque lecteur n'attende pas trop tard et puisse , par un léger retrait offert lorsque l'enfant grandit, pardonner et mieux aimer nos aïeux.
Et pouvoir valser, allégé de regrets et de ses fantômes . Lorsque l'on ferme ce livre, une envie Océanique s'invite , un besoin de s'échapper un peu plus vers une horizon infini et un bain accueillant... et d'appeler sa maman...
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