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EAN : 9782363081421
143 pages
Arléa (31/08/2017)
2.96/5   34 notes
Résumé :
Comme c’est puissant et inflexible, une famille ! C’est tranquille comme un corps, comme un organe qui bouge à peine, qui respire rêveusement jusqu’au moment des périls, mais c’est plein de secrets, de ripostes latentes, d’une fureur et d’une rapidité biologiques, comme une anémone de mer au fond d’un pli de granit...
Cette phrase de Paul Nizan tirée de son roman La conspiration pourrait servir d’exergue à ce beau premier roman d’Emmanuelle Grangé.
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
2,96

sur 34 notes
Je suis déçue, j'attendais beaucoup de ce livre au titre évocateur, sa couverture m'avait également séduite mais je suis restée indifférente au style. Ce n'est pas la façon dont est construit le livre qui m'a gênée mais plus le manque de profondeur dans les sentiments des membres de la famille.
Je n'ai pas ressenti la tristesse , la lourdeur, l'angoisse ou tout autre sentiment face à cette absence. J'ai trouvé ce livre froid.
Oui, j'ai bien compris que l'objectif du livre était de montrer que chaque membre de la famille vivait comme il le pouvait cette absence inexpliquée mais je n'ai retrouvé chez aucun une véritable force dans les sentiments. Seules quelques petites réflexions de temps en temps mais pas assez pour me convaincre.
Je n'oublie pas toutefois de remercier Babelio et les éditions arléa !!!
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Imaginez qu'elle serait votre réaction si votre fils ou votre frère vous adressait un jour la lettre suivante: « Chers parents, je m'en vais pour plus longtemps que ce stage de voile au Club Med. je ne l'animerai pas, j'ai prévenu la direction. Vous ne me reverrez plus. Ne cherchez pas à avoir de mes nouvelles, ne vous faites pas de soucis. Je vous embrasse. François » C'est ce qui arrive aux membres de la famille Munch, qui se retrouvent vingt ans plus tard au tribunal pour y signer la «déclaration d'absence», un document juridique qui entérine cette absence.
Après Monica Sabolo qui raconte la disparition d'une jeune fille dans Summer, voici donc son pendant masculin. Emmanuelle Grangé va également dérouler l'écheveau des souvenirs, replonger dans le passé pour tenter de comprendre les raisons qui ont poussé le jeune homme à lâcher définitivement les amarres. Mais là où Monica Sabolo confie au frère de la disparue le soin de rassembler les indices, la primo-romancière accumule les points de vue. C'est du reste dans les nuances, dans la réception très différente d'un même événement que réside l'intérêt du roman.
André, le père autoritaire aux rituels intangibles (le repas de Noël, par exemple, ne saurait se dérouler de façon différente année après année, y compris dans la composition du menu), ne saurait endosser une part de responsabilité dans ce drame. Pas plus que Marguerite, son épouse, dont la défense la plus efficace est la discrétion. Elle souffre en silence et espère que l'amour qu'elle porte à sa progéniture va permettre de conserver des liens forts, malgré le vide creusé par le départ de François.
Un vide que ses cinq frères et soeurs vont devoir gérer et intégrer à leur vie. Prenons l'exemple de Michel, l'aîné. Il va tenter d'oublier François en s'investissant dans sa carrière professionnelle, en se mariant et en fondant une famille. « On aime beaucoup Michel Munch, le directeur informatique à l'ENFAG, il est aimable, doux, et ferme quand il le faut. On comprend, on salue son histoire d'amour avec Pauline. On dit aussi, ils vont très bien ensemble, elle semble encore plus petite à côté de ce grand ours. On cotise pour le cadeau de mariage, on recotise pour la naissance de Félix. On pensait à tort que Michel resterait célibataire même s'il en pinçait pour Florence Verlot, la directrice de la communication, mais trop grande, trop rouge à lèvres, trop talons aiguilles. Non, Pauline est parfaite, discrète, si douce. Comme elle a dû souffrir avec son ex qui l'avait présentée à Michel, qui l'avait supplié de prendre Pauline comme secrétaire, Pauline qui ne savait que faire de son diplôme des Beaux-Arts d'Angers et de son Martin au chômage. Michel est désormais comblé. »
Thierry, son frère cadet, suit un peu le même chemin. Avec Marie, il a mis au monde trois filles, Maud, Constance et Louise. Mais à côté de ses obligations familiales, il cherche aussi un divertissement dans l'art.
Sa soeur Évelyne a beaucoup plus de mal à tirer un trait sur ce drame qui la ronge. Elle continue é creuser, à essayer de comprendre, à pleurer. Il en va de même de sa soeur Sandrine qui est la jumelle de François. Une position au sein de la famille qui la rend de fait très sensible à la décision de son jumeau.
Reste Joseph, le benjamin, lui aussi un peu déboussolé.
Avec beaucoup de finesse, la romancière va nous permettre de comprendre ce qui s'est vraiment passé, ce qui se cache derrière les ombres qui défilaient dans la maison familiale. Entre un sentiment diffus de malaise et de jolis souvenirs de vacances, entre les aspirations des uns et des autres et les projets d'avenir et de voyages brisés dans l'oeuf, c'est à un enterrement que nous sommes conviés. L'enterrement des rêves d'enfant, l'enterrement de la jeunesse insouciante et l'enterrement d'une fratrie. Bonjour tristesse!

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Comment vivre sans savoir ? Comment peut-on se construire pour certains, se reconstruire pour d'autres ? C'est le sujet douloureux du très beau roman d'Emmanuelle Grangé.

Lorsque François disparaît, Il ne reste que quelques mots griffonnés sur une carte postale pour annoncer un départ programmé et définitif.
Ses parents, ses frères et soeurs pensent alors à une fugue. Tout va rentrer dans l'ordre rapidement, cependant, François ne reviendra pas.
Chacun se débrouille comme il peut avec son chagrin.

L'auteure dépeint avec justesse les relations familiales et fraternelles mais aussi les émotions humaines. Elle dresse avec beaucoup de finesse le portrait et le parcours de vie de chacun des personnages, leurs blessures et leurs fragilités, tout en révélant les malentendus, les non-dits et les secrets enfouis des uns et des autres.
L'écriture sobre et élégante habille ce texte de douceur et de mélancolie.
Une belle découverte.

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On a tous une petite boîte où l'on met son fourre-tout avec peu de choses intéressantes au final. C'est ce roman qui me fait penser à ça. Un petit livre aux chapitres courts avec une multitude de personnes et descriptions que l'on ne sait quoi en faire. L'histoire ? Une famille (parents + 6 enfants) vont valider la disparition d'un frère. Visiblement, la loi prévoit une déclaration judiciaire de décès après 20 ans à compter de la disparition. le sujet était pourtant intéressant.
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C'est dans le cadre des 68 premières Fois que je lis Son Absence d'Emmanuelle Grangé
Le sujet de ce livre est original : la disparition volontaire d'un jeune homme, sans motif apparent, sans explications rationnelles et le ressenti de ses parents et de ses frères et soeurs quand il faut faire les démarches administratives de déclaration d'absence au bout de vingt ans sans nouvelles.

Ce roman est polyphonique puisqu'il aborde tous les points de vue ; c'est une polyphonie hachée, un peu décousue dans un chapitrage bref où quelques passages en italique donnent la parole à la première personne au disparu. Ce JE intempestif mène la danse de loin, donnant des bribes de réponses au lecteur.
Ce qui frappe, c'est la résignation de ceux qui sont restés, qui ont continué à vivre sans savoir ce que leur fils ou frère était devenu ; après l'avoir cherché, espéré, ils l'ont tu, l'ont sorti de leur vie et, pourtant, au moment d'officialiser cette absence, ils se souviennent, s'interrogent à nouveau, se sentent plutôt très mal.
L'écriture est assez directe, familière, efficace sans doute, à la fois intimiste et détachée. Les personnages ont tous une fêlure qui semble provenir de plus loin que la disparition de François. Je me suis un peu perdue dans la fratrie revenant souvent à l'arbre généalogique obligeamment donné au début, ne parvenant pas à m'attacher aux présents ; seul l'absent m'intriguait, me donnait envie de le connaître mieux comme si, moi aussi, j'avais envie de fuir cette famille dépeinte sans concession.

J'ai voulu rechercher une intertextualité dans le Rêve de d'Alembert de Diderot, cité dans le récit, autour d'une recherche de la vérité, d'une reconstruction d'une réalité fantasmée puisqu'inconnue, de la compensation affective du père qui a remplacé sa progéniture par des bonsaïs dans une forme de juxtaposition des espèces ; cette approche philosophique n'a pas fonctionné.
Certes, j'ai bien perçu la réalité tangible de l'absence en tant que fait, en tant que manque, en tant que temporalité, en tant que rupture de la mémoire familiale, sorte de trou noir, et enfin en tant que notion juridique, mais comme si ce livre était un essai romancé, un constat plutôt qu'un roman.
Encore une fois, et c'est quelque chose que j'aurai tendance à reprocher à plusieurs romans de cette rentrée 2017, c'est très court, à peine 145 pages, trop survolé, trop brut de décoffrage, trop lapidaire.
Je n'ai donc pas été convaincue, malgré un retour sur une première lecture rapide ; un des avantages des petits formats, c'est la possibilité de relire et malgré cette tentative pour donner à Son Absence le temps de me toucher, cela n'a pas marché.

Ma première vraie déception de la sélection des 68 premières Fois pour la rentrée littéraire 2017…
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
C’est pratique, personne ne demande rien à qui que ce soit. On pourrait croire en la confiance générale, nenni, c’est chacun pour soi pourvu que le calme règne. Et surtout, pas de politique. Dès l’âge de seize ans, les enfants peuvent sortir les samedis et mardis soirs, ils doivent simplement veiller à ne pas claquer la porte d’entrée à l’aller comme au retour, ils pourraient déranger l’amiral dans son bureau, et maman dans son alcôve a le sommeil léger. Le père se fiche de savoir où ils traînent, la mère leur donne de l’argent, il faut toujours avoir une pièce à cause du délit de vagabondage. Si ce n’est pas large d’esprit, ça.
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Sa sonnerie ravage moins ou le cœur s'est calaminé. Ils répondent cependant tous à tous les appels, identifiés ou non ; les non identifiés les font encore bondir mais ils prennent les dix secondes vitales pour s'asseoir, pour respirer comme ils peuvent, avant de décrocher. Ils ont tous un téléphone greffé jour et nuit, les Munch. Ils se contrefichent des interdictions de laisser ouverts leurs mobiles dans des lieux publics. C'est devenu une habitude, c'est devenu commun. Il paraît que c'est dangereux pour la santé, tout comme les pesticides, la pollution, le gluten, la viande, le saumon de Norvège, l'alcool, le tabac, le Coca-light, le zéro, le sédentarisme, le pas-de-sport, le jogging en ville, le métro, les embouteillages, les micro-ondes, les boat-people, les migrants, les sashimis , les sucrettes, les banlieues, et la mélancolie.
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C'est très gentil, Joseph, mais tu es grand maintenant, ce sont les petits qui dessinent, ce sont les filles qui aiment les coeurs.
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François n'est pas allé plus loin que le Maroc. Évelyne en est sûre. Elle relit les carnets que François lui a envoyés il y a vingt ans. Elle loue un meublé à Tanger. Elle s'y rend dès qu'elle peut, elle y cherche et dénichera François.
Elle promettra au petit frère de ne rien dire aux autres. Elle ne voit pas encore très bien où il se rencontrent. En tout cas dans un endroit bruyant de Tanger. Près de la fontaine du grand Socco ? Ce sera bien, ils éviteront les effusions dans la foule, ils resteront pudiques, cela va de soi. Après qu'ils auront marché jusqu'aux tombeaux Phéniciens, François finira par raconter pourquoi il est resté si longtemps absent sans donner de nouvelles, comment, à partir de la gare maritime de Sète, il a brouillé les pistes. Il parlera enfin à sa sœur, ils se seront assis sur les pierres face à la mer. Il ne la regardera pas, c'est difficile d'affronter l'inquiétude qui a ridé trop tôt le visage pâlot de la femme. Elle ne dira rien aux Munch ni à personne, promis.
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On aime beaucoup Michel Munch, le directeur informatique à l’ENFAG, il est aimable, doux, et ferme quand il le faut. On comprend, on salue son histoire d’amour avec Pauline. On dit aussi, ils vont très bien ensemble, elle semble encore plus petite à côté de ce grand ours. On cotise pour le cadeau de mariage, on recotise pour la naissance de Félix. On pensait à tort que Michel resterait célibataire même s’il en pinçait pour Florence Verlot, la directrice de la communication, mais trop grande, trop rouge à lèvres, trop talons aiguilles. Non, Pauline est parfaite, discrète, si douce. Comme elle a dû souffrir avec son ex qui l’avait présentée à Michel, qui l’avait supplié de prendre Pauline comme secrétaire, Pauline qui ne savait que faire de son diplôme des Beaux-Arts d’Angers et de son Martin au chômage. Michel est désormais comblé.
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