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Critique de AMR_La_Pirate


C'est dans le cadre des 68 premières Fois que je lis Son Absence d'Emmanuelle Grangé
Le sujet de ce livre est original : la disparition volontaire d'un jeune homme, sans motif apparent, sans explications rationnelles et le ressenti de ses parents et de ses frères et soeurs quand il faut faire les démarches administratives de déclaration d'absence au bout de vingt ans sans nouvelles.

Ce roman est polyphonique puisqu'il aborde tous les points de vue ; c'est une polyphonie hachée, un peu décousue dans un chapitrage bref où quelques passages en italique donnent la parole à la première personne au disparu. Ce JE intempestif mène la danse de loin, donnant des bribes de réponses au lecteur.
Ce qui frappe, c'est la résignation de ceux qui sont restés, qui ont continué à vivre sans savoir ce que leur fils ou frère était devenu ; après l'avoir cherché, espéré, ils l'ont tu, l'ont sorti de leur vie et, pourtant, au moment d'officialiser cette absence, ils se souviennent, s'interrogent à nouveau, se sentent plutôt très mal.
L'écriture est assez directe, familière, efficace sans doute, à la fois intimiste et détachée. Les personnages ont tous une fêlure qui semble provenir de plus loin que la disparition de François. Je me suis un peu perdue dans la fratrie revenant souvent à l'arbre généalogique obligeamment donné au début, ne parvenant pas à m'attacher aux présents ; seul l'absent m'intriguait, me donnait envie de le connaître mieux comme si, moi aussi, j'avais envie de fuir cette famille dépeinte sans concession.

J'ai voulu rechercher une intertextualité dans le Rêve de d'Alembert de Diderot, cité dans le récit, autour d'une recherche de la vérité, d'une reconstruction d'une réalité fantasmée puisqu'inconnue, de la compensation affective du père qui a remplacé sa progéniture par des bonsaïs dans une forme de juxtaposition des espèces ; cette approche philosophique n'a pas fonctionné.
Certes, j'ai bien perçu la réalité tangible de l'absence en tant que fait, en tant que manque, en tant que temporalité, en tant que rupture de la mémoire familiale, sorte de trou noir, et enfin en tant que notion juridique, mais comme si ce livre était un essai romancé, un constat plutôt qu'un roman.
Encore une fois, et c'est quelque chose que j'aurai tendance à reprocher à plusieurs romans de cette rentrée 2017, c'est très court, à peine 145 pages, trop survolé, trop brut de décoffrage, trop lapidaire.
Je n'ai donc pas été convaincue, malgré un retour sur une première lecture rapide ; un des avantages des petits formats, c'est la possibilité de relire et malgré cette tentative pour donner à Son Absence le temps de me toucher, cela n'a pas marché.

Ma première vraie déception de la sélection des 68 premières Fois pour la rentrée littéraire 2017…
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