- Tout le monde parle de lui comme d'un blagueur.
- Ça n'empêche. Les blagueurs ne sont pas forcément des joyeux.
(p. 210)
A quinze ans, l'avenir n'est qu'une rallonge du présent. (p. 9)
Je fais comme si [ce viol] était arrivé à quelqu'un d'autre tout en sachant que c'est à moi que c'est arrivé. Mais une chose est sûre : ce type-là ne détruira pas ma vie. Même, il ne l'affectera pas. La seule idée qu'un type comme lui puisse déterminer mon destin m'est insupportable. Je dois rester à distance ! Sinon je replongerai dans son monde dégueulasse où je n'ai rien à faire. (p. 27)
Irène détestait les églises qui lui rappelaient les bonnes soeurs du pensionnat de son enfance.
"Comment peut-on contraindre les gens à vivre avec l'image d'un supplicié ? On était des petites filles, et on devait dormir sous la représentation d'un homme cloué à deux poteaux de bois, des épines enfoncées dans le crâne, dégoulinant de sang."
(p. 150)
j'étais une enfant peureuse. Je pensais connaître la peur, je n'en avais même pas le début du commencement de l'idée. Ce jour-là, j'ai su que c'était vraiment une sensation abjecte, avilissante, déshumanisante. Ce jour-là, je suis devenue un fétu de paille emporté par une tempête. La tempête ne considère pas le fétu, elle le broie, c'est tout. Parce que c'est sa nature.
Le principe de la tragédie est qu'on tombe de beaucoup plus haut qu'il n'est humainement supportable.
P97
Cécilia est une force qui non seulement va mais entraîne. Rien ne lui résiste. un ouragan est entré dans la vie d'Isabelle au bon moment. Cécilia l'aime comme elle est. Les garçons n’intéressent pas Isabelle? Et alors ? Cécilia les adore uniquement Parce qu'elle adore exercer son pouvoir sur eux.
Pour le reste, elle es t comme Isabelle, elle les trouve chiants. Et puis elle aime bien faire l'amour. Elle en parle en gourmande comme ses plats préférés.
P65
Été 2007
Irene Nemski a les yeux brouillés de larmes. Pourquoi le bonheur viré-t-il toujours au cauchemar ?
Heureusement, Steve ne l'a pas vue pleurer, elle a sauvé la face. Et puis, elle va annuler le mariage, on verra sa tête alors. On verra ce qu'il restera de sa suffisance et de sa supériorité masculine.
A sa sortie de prison, Jean Chardin a vingt-deux ans et retrouve son clic-clac derrière le rideau. Tout le monde s’applique à faire comme si de rien. Les ressorts ne couinent plus jamais sous le couple parental et Jean espère de tout cœur qu’il n’y a pas de lien avec ce qu’il a fait.