5h10 : ma fille se sent mieux. Elle monte sur le tapis roulant réservé aux bagages pour faire du manège. Un agent de sécurité intervient. Je lui dis que je ne connais pas cette enfant mal élevée.
Le problème avec ce jeu, c'est de ne pas pouvoir s'arrêter.
Et le problème, avec Gabrielle, c'est de ne jamais pouvoir s'arrêter de l'aimer.
Elle ne peut pas m'aimer. Je ne la mérite pas.
- Gabrielle, tu vas m'annoncer quoi, là ?
- Rien. Je voulais vérifier que tu savais tout ça, c'est tout.
- Que tu m'aimes ?
- Oui.
- Que la vie est une biatch mais qu'elle vaut la peine d'être vécue ?
- Oui.
- Je t'aime aussi, petite folle.
- Moi plus, grand fou.
– OK… Comment ? Je t’envoie un cochon voyageur ? Une Kaliko sur roulettes ? Non attends, je n’aurai qu’à lancer Hermione la toupie depuis ici, c’est sans doute ce qui t’arrivera le plus vite !
Je les aime.
Je vais les déshériter, mais je les aime.
Mais « facile » ne nous ressemble pas. Et « difficile » est tellement plus sympa…
Cette fille est sans artifices et ça me plaît beaucoup.
Un couple enlacé passe près de la réception, je déteste ces gens d’être aussi insouciants alors que je joue ma vie et celle de mes enfants, en ce moment. Le brun passe ses deux paumes sur sa barbe naissante et tente toujours de garder son calme, malgré la tension croissante. Ses doigts pianotent contre ses lèvres pendant qu’il cherche une nouvelle solution.
Art Pearson a raison sur une chose : peu importe que ç'ait été éphémère, ce qu'on a vécu une fois, on en est riche pour toujours.