Et Nils rit en silence, ses yeux gris braqués sur moi, brillants de malice et de sous-entendus. Je m'y noie. Et je les sens m'envelopper de tendresse, de chaleur et... d'amour. Je crois.
D'un coup de pied dans les airs, j'envoie valser le chèque de Cox. Foutue princesse. Jamais rebelle quand on a besoin d'elle.
Je reste silencieuse, pour une fois, face à cette déclaration si simple et si puissante, entourée de ceux que j'aime le plus au monde, au milieu de cette terre glaciale, unique, sauvage et magnifique.
Comme lui.
- Je t'aime. Tellement... Fy faen...
La traduction de mon iPhone est formelle : Fy faen signifie "Bordel".
"- Qu'il arrête de l'appeler "ma quelque chose", ou je lui fais bouffer mes moufles...."
Je la trouve minuscule sur le siège passager de mon hummer. Minuscule mais têtue. Minuscule mais râleuse. Minuscule mais incroyablement présente.
- Pfff, ta vie doit être d'un ennui... soupiré-je vexée. Tu n'en as pas marre de tout savoir? Est-ce qu'il t'arrive de te laisser surprendre, parfois?
- Pour quoi faire ?
- Pour changer !
- Mon job, c'est de tout contrôler, annonce le bodyguard de sa voix la plus grave et de son regard gris le plus noir.
- À ce stade-là, ce n'est plus du boulot, c'est un trouble de la personnalité ! rétorqué-je avant de lui claquer la porte de mon bureau sur le nez.
- J’aime que tu ne parles que quand c’est nécessaire. Que tu ne me fasses pas de petit numéro de charme pour obtenir une caresse sur la tête. Que tu ne te prennes pas pour un superhéros au moindre obstacle surmonté. Que tu ne mesures pas ton Q.I. ou ta virilité à l’épaisseur de tes dossiers. Et que tu ne portes presque rien d’autre que des tee-shirts blancs…
- C’est toi, lâche soudain sa voix rauque. C’est toi qui gagnes à chaque fois.