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Citations sur Journal 1946-1950 : Le revenant (43)

Le désir est la source impure d'où l'on tire parfois des romans sombres et poétiques, et si l'on essaie de purifier la source, plus de romans.
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4 août 1946.
Le jour où un homme se rend compte qu'il ne pourra jamais tout savoir est un jour de deuil. Puis vient le jour où le soupçon l'effleure qu'il ne pourra même pas savoir beaucoup de choses, et enfin l'après-midi automnale où il lui apparaît qu'il n'a jamais très bien su ce peu qu'il croyait savoir.
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14 juin 1946.

Les fautes charnelles apprennent à certains ce qu'ils n'auraient jamais pu savoir autrement, et j'entends cela d'une façon largement humaine et non pas seulement érotique. L'expérience de l'amour physique dépasse infiniment le corps ; elle englobe un monde qu'il est précieux d'avoir connu et où beaucoup de bien se mêle à beaucoup de mal. J'ai l'air de faire l'apologie du plaisir, ce qui n'est pas du tout mon propos, mais j'ai connu des gens très sensuels, hommes et femmes, qui avaient un sens de l'humain beaucoup plus développé que des âmes manifestement vertueuses et innocentes.
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20 août 1948
Ecrire des livres console l'écrivain de tout ce que la vie lui refuse. Peut-être même une vie comblée eût-elle été pour lui une vie stérile. L'homme satisfait n'écrit pas.
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3 août 1947.

Quand un homme dépasse quarante ans, il s'aperçoit que son monde à lui a disparu et qu'il survit à des ruines.
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14 janvier 1946.
Et puis, les autres, tous les autres, prennent à parler un plaisir si vif que j'aurais scrupule à les en priver. J'aime mieux me taire. Il y a dans le monde assez de gens qui donnent de la voix pour que l'un d'entre nous se taise sans dommage...
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18 avril 1949
Écouté à la radio une improvisation de Messiaen. Musique qu'on dirait composée après la fin du monde. Elle est d'une beauté monstrueuse, fait voir d'immenses cavernes où coulent des fleuves, où brillent des monceaux de pierreries. On ne sait où l'on est, dans l'Inde peut-être. L'auteur jouait à l'orgue dans l'église de la Trinité. Jamais les voûtes de ce hideux édifices n'ont dû entendre des sons plus inquiétants. Parfois on a l'impression que l'enfer s'ouvre tout à coup et bée. Il y a des cataractes de bruits étranges qui éblouissent l'oreilles.

https://www.youtube.com/watch?v=SY7g0ULVl2I
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24 septembre 1949
Une éducation religieuse m'a trop nettement fait voir le néant du monde. C'est ce qui, chez moi, paralyse l'ambition. Je n'ai jamais cru tout à fait à la "réalité du jeu". Il me semble que je mourrais de honte si je devais me mettre en avant comme font certains. Qu'on ne me parle pas de modestie. Il ne s'agit pas du tout de cela...Je n'ai jamais pensé au succès, je travaille exactement comme l'abeille ou comme l'oiseau, parce que je suis fait pour cela et que c'est mon instinct, et je souffrirais trop si j'allais contre cet instinct. Je crois qu'il ne peut plus du tout être question de gloire littéraire au seuil du monde étrange qui s'ouvre devant nous. Cela ne me fait absolument rien qu'on retienne mon nom ou qu'on l'oublie. Dans l'éternité, cela n'aura aucune importance, mais je veux accomplir ma destinée, qui est de dire ce qui est en moi.
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14 janvier 1946.
Un journal est une longue lettre que l'auteur s'écrit à lui même, et le plus étonnant de l'histoire est qu'il se donne à lui-même de ses propres nouvelles.
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10 mars 1948.

Je me sens pris, en lisant ces pages, d'un regain d'amour pour Keats que je considère comme le poète par excellence, et que je mets en tête de tous les autres, avec Hölderlin. Mais c'est non seulement le poète, c'est l'homme qui me séduit. [..........................]
Pendant sa dernière maladie, il disait qu'il entendait les fleurs croître au-dessus de lui. " I hear the flowers growing over me."
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