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Sudiste corps et âme, ce qui touchait le
Sud m'émouvait trop, je ne supportais pas l'idée que ce livre ne fut pas conforme à mes sentiments ; et ceci non par aveuglement, mais parce que tout ce qui parlait du
Sud m'atteignait en plein coeur." Voici comment
Julien Green explique le temps qu'il a mis à rédiger un ouvrage sur le
Sud, le bon vieux
Sud, qui a tout le charme de ces pays qui n'existent plus... Car oui, c'est un pays à part, qui a donné tant de grands écrivains, parmi lesquels trône en majesté l'immense
Faulkner. Dans
les Pays lointains, vous trouverez une jolie anglaise en proie aux tourments de la passion, qui hésite entre plusieurs hommes, et dont la vie amoureuse est rendue avec sensibilité et justesse. L'écriture de
Green est simple et efficace, le personnage d'Elisabeth est parfois agaçant, mais c'est justement ce qui fait son charme. le plus grand intérêt du livre réside, selon moi, dans les vieilles légendes du bois de Dimwood, dans la malédiction de la famille Armstrong, et pas forcément dans les émois de l'héroïne, qui est un peu trop "fleur bleue" à mon goût. le livre est aussi intéressant historiquement, à titre d'exemple, il mentionne, dès 1987, le phénomène des "White Trash", des blancs pauvres qui sont méprisés de tous aux Etats-Unis, surtout au
Sud où prévalait une mentalité très aristocrate. C'est intéressant de connaître le
Sud par un autre prisme que celui de la guerre de sécession, qui n'interviendra qu'une bonne dizaine d'années après la période couverte par le roman. J'imagine que les tomes suivants de la trilogie "
Dixie",
les Etoiles du Sud et
Dixie sont plus centrés sur la guerre.