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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En lisant le quatrième de couverture, je m'attendais à lire un Desperate Housewife au masculin. Quel père peut en effet prendre le petit déjeuner avec ses amis tous les matins ? En cela, j'ai vite déchanté puisque nous ne voyons que rarement les pères ensemble. Bien au contraire, chaque chapitre est consacré à un personnage, pas toujours un personnage masculin d'ailleurs, puisque la femme et la fille du premier narrateur ont droit elles aussi à leur chapitre. Non, s'il me fallait vraiment chercher un parallèle, ce serait avec Arlington Park de Rachel Cusk, qui présente la même technique narrative – et les mêmes défauts. J'aurai aimé pouvoir passer plus de temps avec certains personnages, peut-être cela m'aurait-il permis de m'attacher à eux. Je dis bien « peut-être » parce que rares sont les personnages à être attachants. le photographe, quand il se remémore son enfance. Les jumelles, Anouk et Amélie, sous l'oeil aimant de leur mère. Cela fait peu.
Cela fait peu de noms, aussi, puisque les personnages sont définis avant tout par leur adresse et par leur profession – au point qu'ils pourraient presque paraître interchangeables. Ils se considèrent comme des artistes, ils n'en sont pas, non qu'ils ne vivent de leur travail, mais parce que, justement, ils sont avant tout des commerçants, ayant su parfaitement mener leur barque et remplir leur compte en banque, que des artistes. de la rock star qu'ils ne sont pas (aucun véritable musicien, d'ailleurs), ils n'ont conservé que le sexe et la drogue, qu'ils consomment (leur femme également) sans culpabilité ni arrière-pensée.
Père ? Oui, parfois, dans le sens où ils véhiculent leur progéniture à l'école ou à la maison. Et encore. de là à dire qu'ils prennent réellement soin de leur enfant, s'inquiètent de leur bien être, il y a un pas (de géant) que certains ne franchissent pas, par respect pour les conventions et pour pouvoir conserver leur petit confort. Certains enfants ont d'ailleurs bien compris comment, déjà, se comporter comme des tyrans de cour de récréation.
Peu à peu, des liens se tissent entre les différents protagonistes, surtout dans la seconde moitié du roman, des personnages de second plan se retrouvent soudain en pleine lumière, éclairant au passage certains faits, sans provoquer, encore une fois, un attachement, une empathie pour ses pauvres petits artistes ratés riches malgré tout.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Triburbia est le premier roman de Karl Taro Greenfeld, roman plutôt réussi pour un coup d'essai. L'auteur met en scène toute une galerie de personnages résidant à Tribeca, quartier prisé de Manhattan où affluent les bobos américains et autres jeunes gens fortunés. La plupart des personnages ont des enfants qui fréquentent la même école élémentaire, prétexte de l'auteur pour assembler les fils de cette fiction. Ainsi, ils se retrouvent le matin pour partager un café : « les pères à la trentaine bien entamée, qui travaillent dans divers domaines artistiques. Il y a le sculpteur, l'auteur dramatique, le producteur de films, le mémorialiste, le photographe, même l' « entrepreneur » – notre truand local -, la plupart s'affichant artistes, en réalité hommes d'affaires ».
Tous ces personnages sont identifiés dans l'espace du roman par leur numéro de rue ainsi que leur métier ou occupation. Chaque chapitre porte un numéro de rue comme titre. Huit hommes sont ainsi présentés dès le départ, ainsi que tous les lieux que nous pouvons visualiser sur un plan du quartier. En découvrant cette proposition, j'ai pensé que l'auteur allait jouer avec ces données, un peu comme la vie mode d'emploi de Pérec. Petite déception pour moi, pas de logique dans la construction du roman : treize chapitres au total, dans lesquels les lieux ne figurent pas vraiment en tant qu'éléments décisifs, en tout cas pas autant que les personnages. Peut-être l'éditeur a souhaité publier cette sorte de cadrage établi par l'auteur ? le seul intérêt de cette présentation étant de savoir tout de suite quel personnage s'exprime. Et si certains chapitres peuvent être lus comme des petites nouvelles, indépendantes les unes des autres, ils sont tout de même reliés les uns aux autres ce qui permet de découvrir différents points de vue sur les mêmes évènements.
En observant l'ensemble avec un peu de recul, Karl Taro Greenfeld a choisi une famille comme pivot du roman car presque tous ses membres vont s'exprimer : Mark l'ingénieur du son, Brooke sa femme qui travaille dans la presse et leur fille aînée, Cooper, huit ans, qui exerce une forte emprise sur ses camarades (cf le chapitre 7). Autour de cette famille, gravitent d'autres personnages, un photographe de mode (dont l'adolescence est décrite dans le chapitre deux, à mon sens un des meilleurs), un dramaturge à l'appétit d'ogre (étonnant personnage !), un journaliste ayant falsifié ses mémoires, un marionnettiste reconverti dans la réparation des vélos, un cuisinier chef d'entreprise et même un gangster juif… Parfois, ce sont les femmes de ces hommes qui s'expriment, telle Beatrice, cette française mariée au cuisinier, en instance de séparation dans le chapitre huit.
Ce roman, qui nous parle de l'Amérique d'aujourd'hui, a presque vocation sociologique. Evoquer un quartier huppé de New York par ses quelques habitants, c'est aborder l'état de la société par différents aspects : l'économie (le marché immobilier du quartier), l'éducation (à travers les enfants), la culture. Tous ces personnages ont des histoires singulières, des manies (pas mal de drogue dans l'ensemble), des métiers ou occupations, des amis. Et le tout forme une observation plutôt fine, souvent caustique, sur la société américaine actuelle, tout en demeurant une oeuvre de fiction très agréable à lire. Au final, un très bon premier roman.
Le livre en tant que tel est très soigné (beau papier, belle composition de couverture avec rabats de chaque côté qui peut faire office de marque page) bref un bel objet que j'ai pris plaisir à lire.
Lien : http://attrape-livres.over-b..
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Tribeca, "quartier de gagneurs" branché de Manhattan. C'est là que les personnages du roman de Karl Taro Greenfeld évoluent. Ce sont tous des artistes, bourgeois bohème qui se connaissent par le biais de leurs enfants scolarisés dans la même école. Mark, le premier narrateur, ingénieur du son, reconnaît finalement que Tribeca pouvait se considérer "comme un lieu de camping plus raffiné que la moyenne."
Chaque chapitre intitulé par l'adresse d'une famille détaille les particularités du couple, leur histoire. Les couples sont instables, certains ont des difficultés avec leurs enfants, d'autres sont avides d'argent, de célébrité ou de drogues.
Beaucoup de fragments de vie, de rencontres entre les uns et les autres. C'est souvent drôle car l'argent, le pouvoir ou l'amour poussent souvent les pères dans des situations cocasses comme faire conduire un gamin de onze ans, détruire la vitrine de la pâtisserie avec des balles de baseball, participer à un programme pour l'amélioration de la ponctualité.
Derrière cette peinture de vies de riches quarantenaires pourris, il y a une évocation de sujets plus sensibles comme le couple, l'autisme, l'éducation, les clivages de l'argent ou de la beauté. Et il faut être "impitoyable" pour se faire une place en ce monde. Certains savent le faire dès l'enfance comme la jeune Cooper, dominant son entourage grâce à sa beauté et son intelligence.
" Sadie assistait à la naissance d'une hiérarchisation, les puissants rejetant les faibles, les plus jolies et les plus désirables se tenant à l'écart du reste."
Ma difficulté fut de m'intéresser réellement à ces personnages. Ce milieu sans valeurs morales n'est déjà pas prompt à éveiller mes sentiments mais le nombre de personnages diffuse encore plus l'attachement.
C'est tout de même un premier roman qui peut séduire pour sa galerie de personnages, la vision ironique d'un milieu branché et surtout ses pointes de légèreté et d'humour.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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