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En attendant de devenir le nouveau réalisateur de génie, dans la lignée du nouvel Hollywood que tout le monde s'arrache et qu'il admire, Paul Swartzman, après des étude prometteuses en cinéma, tente sa chance à New-York en rédigeant des critiques de films dans un magazine pornographique.

Nous sommes en 1976, dans le New-York des films de Scorcese et de Coppola, des cinéastes qu'il rêve d'égaler, et si l'on ne rêve pas à vingt-cinq ans autant tout de suite postuler un emploi de professeur dans la fonction publique. A nous deux New-York!

Grâce à Jay Gladstone un ami d'enfance qui , lui, à les clés de la Grosse Pomme, il va peut-être enfin réaliser son rêve.

A cette époque la ville de New-York tombe en ruine, le crime est partout, Time-Square est un coupe gorge, un repaire de cinéma porno et un rendez-vous de drogués et de putes, revoir «Taxi driver» ou «Macadam Cow-boys» pour se rafraîchir la mémoire. Mais dans ce chaos, New-York est aussi le creuset de toute une culture underground qui allait devenir dominante dans les décennies suivantes.

Tout fier de son scénario surfant habilement sur la mode de la blaxploitation, du film de mafia, et de l'humour juif new-yorkais, Pablo et Jay, son apprenti producteur, en sont sûr ils vont casser la baraque, il ne leur manque juste qu'un million de dollars.

Roman d'apprentissage, de perte de l'innocence et principe de réalité, Pablo sera notre guide dans un New-York bouillonnant de créativité, Hip-Hop, Jazz, Punk, Comédy Club, théâtre de rue, graffiti, et cinéma d'art et d'essai, une bien belle plongée dans la naissance d'une culture urbaine devenu historique.

Des personnages attachants, un récit romanesque et naturaliste parfaitement huilé, après le formidable «Mécanique de la chute» le romancier continue à raconter avec talent son Amérique.

Oserais-je? Seth Greenland, le nouveau Philip Roth ? J'ai osé !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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« Si je devais me demander si j'avais un jour été parfaitement heureux, je dirais que oui, oui, à coup sûr, je l'ai été, dans les années 70 à New-York, quand la ville était une estropiée sublime, profane et tapageuse… »

Préquel de Mécanique de la chute, Plan américain de Seth Greenland – traduit par Adelaïde Pralon remet en scène Jay Gladstone. Pas follement emballé de prendre son tour dans le business immobilier familial, il rêve de cinéma. Comme son vieux pote, Pablo Schwartzman.

Car Pablo écrit. Des chroniques de films pornos dans un journal spécialisé, pour l'instant. Mais il rêve plus grand : écrire son propre scénario et même le réaliser, auréolé d'un prix confidentiel obtenu dans sa jeunesse.

Dans cette Amérique qui s'apprête à élire un ancien acteur cow-boy à sa présidence, le cinéma apparaît plus que jamais comme le nouvel eldorado, et le tandem Jay-Pablo compte bien s'y faire une place au soleil.

Le premier est persuadé de trouver les financements nécessaires et de pouvoir y faire tourner Avery, sa girlfriend afro-américaine ; le second ne doute pas d'accoucher de l'idée lumineuse qui les conduira vers le succès.

Avec Plan américain, Greenland replonge dans l'Amérique du siècle dernier, où New-York est encore un coupe gorge, l'immobilier flamboyant et le cinéma rempli de promesses d'ascension rapide. Mais sans se poser en moraliste, il en fustige les dérives :

« Tu m'as l'air d'être un gars bien, Jay, alors je vais te dire comment ça marche, le milieu du cinéma. En gros, ça grouille d'artistes de merde qui veulent bouffer dans des restos de luxe et garder leur boulot. Ces gars-là se foutent de faire des films et le mot qu'ils préfèrent prononcer, c'est non. »

En parallèle, il met en lumière ce qui, à l'époque et encore aujourd'hui, continue de ronger le milieu : argent douteux, pouvoirs excessifs, racisme et blaxploitation, mise à mal des auteurs et de leurs droits. Derrière les bobines, ça ne sent pas toujours très bon…

Même un ton en-dessous de Mécanique de la chute, c'est toujours bien senti, nostalgique à souhait et régulièrement réhaussé de piques acides qui signent la marque de l'auteur, dans un décor qui donne envie de sauter dans le premier avion pour Manhattan.

« le milieu du cinéma était comme un souk oriental. Les esthètes les plus raffinés côtoyaient des brutes épaisses aux comportements proche de l'animal. C'était euphorisant. C'était la vie. C'était le printemps 1980 et nous allions faire un film. »
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Ce n'est peut-être pas le meilleur Seth Greenland mais cela reste un bon cru malgré tout.
La plongée dans le New-York des seventies se révèle très plaisante. Très bien documentée. Magnifiquement racontée. Et puis, voilà l'occasion de recroiser Jay Gladstone, le héros de Mécanique de la chute (paru en 2019, un pur chef d'oeuvre pour le coup !).
Mais revenons à Plan américain. Les années 70. Les idéaux n'étaient pas les mêmes à l'époque. Les problèmes raciaux commençaient à peine à se résorber. Je dis bien à peine. Et au milieu de tout ça, Paul (ou Pablo comme vous voulez) rêve de devenir réalisateur. Réaliser un film qui marquera l'histoire. Alors qu'il vient à peine de terminer ses études de cinéma et qu'il survit en écrivant des critiques de film pour une revue pornographique.
Drôle de rêve américain. Y parviendra-t-il ? Je vous laisse le découvrir. de toute façon, dites-vous que lire un Seth Greenland, c'est l'assurance de ne pas être déçu. Jamais.
Lien : https://twitter.com/SWANNBLUE
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New-york en 1980 est encore traversée par la folie qui fit sa réputation de ville sulfureuse, mélange de fascination-répulsion que l'on retrouve dans Taxi driver, d'improbables rencontres et croisements divers. L'imaginaire que l'on y met aujourd'hui joue à se faire peur, le décor est glauque, les nuages de vapeur sortent du trottoir et les escaliers métalliques des arrière-cours brillent sous la pluie. le bouillonnement est propice à la créativité, c'est l'idée que l'on s'en fait quand on a vingt ans et que l'on a des rêves de gloire alliés à des grands principes, oxymore dont les héros semblent totalement ignorants. L'optimisme constructif et l'alchimie destructrice avancent de pair vers un destin tracé d'avance. L'intérêt de ce roman réside dans l'évocation de cette ville hors-normes à travers les yeux de celles et ceux dont le coeur battait pour elle.
La propreté d'aujourd'hui brille sous le soleil, le nettoyage a transformé le bouge en boutique clinquante, les cinémas d'auteur disparaissent et les promoteurs, d'où qu'ils viennent, sont toujours là, comme à cette époque.
Rien ne change sur le fond, l'argent a le dernier mot, quel que soit son origine.
Plaisante lecture
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Dans ce nouveau roman, l'auteur revient sur le passé des personnages évoqués dans son livre précédent « Mécanique de la chute ». Mais les deux lectures sont totalement indépendantes l'une de l'autre.
Nous sommes à New-York, dans les années 70. On ne peut pas se promener comme on veut en ville, ça craint comme on dit. On fait connaissance avec Paul, Pablo, qui, pour ses parents, va devenir réalisateur vu qu'il a fait des études en lien avec le cinéma. En fait, il regarde des films pornographiques et en écrit de petites critiques pour un magazine. C'est un boulot alimentaire, pas du tout prometteur…. Mais les rêves sont intacts et il continue de les nourrir.
Son ami Jay Gladstone a des relations, promet de trouver de l'argent et de monter un film dont Pablo assurera la réalisation. Il faut simplement trouver le scénario idéal, les finances, les acteurs… Ben voyons….
À cette époque, c'est la blaxploitation (courant culturel et social propre au cinéma américain des années 1970 qui a revalorisé l'image des Afro-Américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires) qui est tendance. Il faut donc rester dans cette lignée pour avoir du succès. Pablo réfléchit et écrit un synopsis qui met en scène des individus à la fois ciblés et variés, avec une pointe d'humour. Est-ce que ce sera suffisant pour trouver un mécène ? Ne faudra-t-il pas modifier, biffer, rayer, transformer, voire rédiger à nouveau ?
C'est le cheminement de ces jeunes que nous suivons dans ce récit. On va les voir grandir, s'émanciper, devenir indépendant. Mais ce n'est pas aisé, il y a les amis, les amours, les emmerdes comme dans la chanson. Il faut faire sa place, être écouté, compris, accepté. Les rencontres jouent un rôle important dans leur quotidien, elles influencent les liens, les choix.
Avec une écriture fluide et agréable (merci à la traductrice), Seth Greenland nous plonge dans l'atmosphère de la Grosse Pomme. À ses côtés, on visite les cafés théâtre, on écoute les conversations, on comprend les ressentis des uns et des autres. Il sait trouver les mots pour les dialogues, les descriptions des lieux, des échanges, et les questions que tous se posent sur leur avenir, leurs décisions prises ou à prendre.
Je me suis particulièrement attachée à Pablo. Il est intéressant dans ses souhaits de s'en sortir seul, de réussir. Parfois il est un peu naïf et il découvre le revers de la médaille ou la face cachée de ceux à qui il a fait trop vite confiance. Parfois, il a dû céder, changer ce qu'il avait prévu. C'était difficile pour lui car il ne voulait pas « se perdre » mais avancer malgré tout. Finalement c'est ça devenir un homme adulte, c'est apprendre de ses expériences, de ses erreurs et devenir soi.
C'est une lecture qui pourrait donner naissance à un très bon film. C'est instructif, dépaysant et très plaisant à lire.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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PLAN AMERICAIN auteur Seth Greenland
Editions Liana Levi (7 septembre 2023)
Né(e) à : New York , le 22/06/1955 Biographie : Seth Greenland est romancier, dramaturge, et scénariste pour le cinéma. Son premier roman, Mister Bones, faisait un portrait féroce du monde de la télévision. Il récidive en publiant Un patron modèle (Shining city), nouvelle satire sur la société américaine, qui a paru en France 2008 (Liana Levi). Il publie un troisième roman en 2011, Un Bouddhiste en colère: une satire politico-sexuelle sombre et drôle centrée sur trois frères en Californie. En 2015 paraît son quatrième roman 'Et les regrets aussi , qui se déroule à New York. Seth Greenland est aussi un dramaturge reconnu outre-atlantique, et un scénariste très prolifique pour le cinéma et la télévision.

Son roman Plan Américain n'a pas été publié aux Etats-Unis mais directement en France.
Un choix sur lequel l'auteur, dans un entretien à L'Express, s'explique en décrivant la nervosité, la « révolution culturelle » à l'oeuvre dans le monde de l'édition outre-Atlantique où « les écrivains se censurent », où par exemple ils ne sont pas « encouragés », s'ils sont blancs, à créer « des personnages noirs », quitte à ce qu'on leur reproche, s'ils ne le font pas, d'écrire « un roman trop “blanc” ».
Avant d'aborder la critique, rappelons que le plan américain au cinéma a été inventé pour que dans les westerns, le pistolet soit visible à la ceinture des cow-boys. Les réalisateurs cadraient donc en dessous de la ceinture, au niveau des cuisses.
Avec ce Plan Américain, nous sommes dans les années 1970, à New York, «décrite par l'auteur comme  estropiée sublime, profane et tapageuse ». La ville est sale, violente, mais elle regorge de cinémas d'art et d'essai, de boîtes de nuit, de jazz, et de jeunes qui se rêvent artistes, cinéastes, acteurs, journalistes.
L'intrigue se noue autour d'un projet de film de blaxploitation. Selon le scénario, un virus a décimé tous les Blancs sauf un mafieux Juif, dont le destin sera d'être impitoyablement pourchassé pendant ce premier long-métrage .
Pablo, aspirant réalisateur de 23 ans, rêve de réaliser des films et en particulier une fresque à la Kubrick sur la vie de Cicéron. En attendant, il est critique de cinéma pour un magazine pornographique. Un soir avec Jay, son ami d'enfance, fils d'un milliardaire dans l'immobilier qui sévit dans New York, ils font la connaissance d'une comédienne noire qui joue du Shakespeare. Ils vont alors tout faire pour réaliser leur premier film avec cette actrice dont ils sont tous les deux amoureux en surfant sur la vague de la blaxploitation.
Mais monter la production de ce long métrage s'avère beaucoup plus compliqué et et surtout beaucoup plus dangereux qu'ils ne le pensaient.
Les aventures de Paul, allias Pablo, fils d'un gérant de mercerie qui comprend qu'il ne sera jamais Jean-Luc Godard sont attachantes et délirantes. La description du New York des années 1970 qui contraste cruellement avec le Manhattan ultra-chic d'aujourd'hui, les étincelles entre les communautés, juives et noires, riches et pauvres, tout cela est très justement décrit avec beaucoup d'humour.

Une réussite qui donne envie de lire les autres livres de Seth Greenland.
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Est-on prêt à tout pour réaliser son rêve, y compris à fricoter avec la mafia russe ?
La réponse est dans « Plan américain » dans lequel on retrouve Jay Gladstone jeune, le héros malheureux de « Mécanique de la chute » (2019).
Après quatre ans passées dans une école de cinéma, Paul Schwartzman alias Pablo aspire à devenir réalisateur tout en songeant à ses maîtres : Fellini, Wenders, Varda, Truffaut...
Il s'attelle d'abord à l'écriture d'un scénario et, pour financer sa passion, rédige des critiques de films pornos pour « un magazine érotique aux prétentions littéraires ».
Nous sommes à New York au mitan des années 1970.
Le hasard lui fait rencontrer le fameux Jay Gladstone, héritier charismatique et engagé socialement d'un magnat de l'immobilier, qui deviendra son partenaire de galère, et la sublime et écorchée vive Avery, actrice noire de grand talent qui obtiendra, après moult contretemps et concessions, le rôle principal du long métrage au titre, « Le Dernier Homme blanc », qui surfe sur la mode de la blaxploitation offrant aux Noirs une plus grande visibilité.
« L'avenir est noir, pas juif » affirme un cinéaste un brin cynique.
Confronté à l'ampleur du projet, Pablo s'interroge : « que savais-je de la condition des femmes noires dans ce pays ?, une question qui rappelle les controverses sur le droit ou non de s'approprier une culture autre que la sienne en vue de créer une oeuvre.
Allant plus loin, Seth Greenland se demande : qu'est-ce qu'être Noir ? Qu'est-ce qu'être Blanc ? Qu'est-ce qu'être Juif ?
Avec un humour désabusé et une tendre nostalgie, celle d'une époque où New York était une ville rongée par la violence mais au bouillonnement culturel réjouissant, « Plan américain » est le roman des désillusions et de la jeunesse perdue, celle de l'attachant et fragile Pablo.

EXTRAITS
L'amour, c'est quand deux personnes décident de vivre dans la même illusion.
Tu as peur de créer un personnage de femme noire ? C'est une femme ! C'est ça qui la définit avant tout. Dans ce contexte, c'est juste plus fort qu'elle soit noire.
Derrière toute grande fortune, il y a un grand crime. Par conséquent, dans le capitalisme, l'innocence était un mirage.
Pour des oreilles américaines, aucune parole ne semble amicale en russe.
Ça n'était pas très bon signe que j'envie des punks défoncés et des clodos titubants.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Seth GREENLAND est avant tout un scénariste et un dramaturge américain et ça se ressent dans son écriture.
Quand il dépeint le monde hollywoodien, il sait de quoi il parle, lucide, il n'a pas sa langue dans la poche.
C'est à nouveau le cas dans son dernier roman : "Plan américain".
Nous sommes à New-York fin des années 70, une ville délabrée, sale, abandonnée, dangereuse mais aussi un endroit tapageur où les artistes de tous bords peuvent encore s'exprimer avant l'arrivée au pouvoir d'un
cow-boy, ancien acteur et la transformation totale de cette ville.
Alors, on nie les marginaux, la pauvreté, les communautés ethniques d'immigrés et off course les afro-américains.
C'est dans ce contexte que l'on fait connaissance avec Pablo, le narrateur cinéphile, féru du cinéma d'art et d'essai, il vénère : "Jules et Jim" et rêve de devenir cinéaste plutôt que de reprendre la mercerie de sa famille juive issue de l'Europe centrale et orientale.
Il va renouer connaissance avec un ami d'enfance, Jay ( déjà présent dans un précédant roman cultissime : "Mécanisme de la chute").
Ce personnage, Jay, est son opposé, promu à une carrière lucrative dans l'immobilier, veut lui aussi se départir de son milieu et produire son premier film avec son ami retrouvé, Pablo comme réalisateur.
Ce projet va t-il aboutir ????
Leur amitié renouée, les deux comparses doivent lutter avec moult péripéties et faire face aux couleurs de la peau et à celle de l'argent.
J'ai adoré ce moment de l'histoire du New-York de la fin des années 70, le temps de la blaxploitation : "un courant culturel et social propre au cinéma américain qui a revalorisé l'image des afro-américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires et de faire valoir".
Satire, tragédie féroce mais aussi drôle, loufoque, rythmée par de courts chapitres addictifs.
Un petit bijou littéraire.




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