La couverture est très belle, délicate avec ses tons bleus, ce cadrage original, cet encrage réhaussé au crayons de couleurs, sensible et léger, c'est assez élégant. Mais en lisant la bande dessinée, j'ai vite déchanté, les tons sont ternes et mièvres, les traits des personnages sont trop lisses, idéalisés, les deux filles on dirait deux petites poupées sans vie. le dessin est très réaliste, mais du coup, les maladresses anatomiques deviennent gênantes. J'ai aussi trouvé le moment de lecture des contes par la tante carrément ridicules, reprenant les silhouettes disneyennes, il y a sans doute mieux à proposer pour faire voyager notre imagination que les adaptations des films de Disney en albums jeunesses (une adaptation d'une adaptation !). On dirait parfois un album de Martine, mais en plus, les personnages sont souvent raides dans leur postures, dans leurs expressions, on rajoute des larmes sur les joues dans toutes les pages. Bref, le dessin ne m'a pas du tout plu.
Pour l'histoire, c'est encore pire, il y a un truc qui m'insupporte, c'est la surenchère de stéréotypes pour tirer sur la corde du mélodrame, et alors là, c'est le bouquet, la mère, larguée par le père se venge sur ses filles, jumelles, faisant une préférence scandaleuse, les textes sont ridiculement poétiques, les saynètes sont convenues, déjà vues des milliers de fois, on se croirait dans un mauvais téléfilm, et je ne parle pas de la fin, je ne vais pas spoiler, mais bonjour les gros clichés.
188 pages pour ça, c'est bien au-dessous de la limite du supportable.
Cet album est proposé dans la sélection adulte du Vent dans les bulles, un petit concours organisé par quelques bibliothèques du Finistère, il est en compétition avec Radium Girls de Cy,
Mégafauna de
Nicolas Puzenat et
A fake story de
Jean-Denis Pendanx et
Laurent Galandon, trois bandes dessinées de très bonne qualité, autant dire,
La fée assassinée fait vraiment tache à côté de celles-ci.