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Londres, septembre 1940. Depuis des semaines, la ville subit le Blitz, des vagues de bombardements allemands aériens. Malgré les pertes et la peur, la population tient le coup. Isaac, un vieil homme veuf, est au bord de la rupture. Alors qu'il ne songe plus qu'à rejoindre sa femme dans l'au-delà, il rencontre Mary au beau milieu du décor apocalyptique qu'est devenue la ville. Jeune fille évacuée, elle ne parvient pas à retrouver sa famille. Pour lui changer les idées lors des alertes et des bombardements, le vieil homme improvise un conte tout en couleurs. Cette plongée dans le rêve va les sauver tous les deux.

Dans ce superbe roman graphique, l'auteur a choisi de travailler sur des récits croisés, de mêler plusieurs strates narratives et de jouer à la fois sur le conte de fée qui prend forme et évolue tout au long du récit. L'Histoire avec la terrible réalité du Blitz, le conte et les rêves de Mary sont exprimés graphiquement de façons différentes, comme l'explique très bien Olivier Grenson : « Les pages réalistes sont plongées dans des teintes grisâtres. Il y a déjà le brouillard de Londres, les poussières des usines, et désormais celles des bombardements. Tout est gris. Donc quand ils partent dans l'imaginaire, c'est plein de couleurs. C'est à l'opposé de ce qu'ils voient au quotidien. J'ai tenté de donner une vibration au dessin […]. J'ai aussi cherché à faire ressortir une dimension sonore dans l'album, qui commence d'ailleurs avec le bruit des sirènes. J'essaye de faire en sorte que le dessin exprime ce son. ».

C'est choix graphiques donnent vie à ce récit d'une extrême sensibilité. J'avais l'impression de ressentir l'angoisse du Blitz, de sentir les odeurs des fumées, d'entendre le bruit des bombes, mais aussi de vivre un rêve éveillée. Lorsque le Blitz s'abat sur Londres, c'est un monde qui s'effondre. le cauchemar vécu pas les habitants, leur quotidien alors qu'ils tentent de continuer à vivre, leurs angoisses, leurs pertes, leur résilience et leur courage sont très bien représentés.

Au-delà de l'intrigue, c'est l'histoire d'une amitié improbable qui se met en place, résistant à la violence, au temps et même à la mort grâce à la bouée de sauvetage que représente le conte. C'est une façon d'échapper au réel, de se mettre dans la bulle d'un monde imaginaire. Finalement, n'est-ce pas le but de toute lecture ? Echapper au réel pour se plonger dans des mondes extraordinaires et se plonger dans des aventures merveilleuses ? Ces réflexions concluront cette chronique et, j'espère, vous donneront envie de découvrir cette pépite aussi originale que belle.
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Merci Olivier pour ce magnifique roman graphique. Tu nous avais déjà offert une merveille avec "la fée assassine", mais là tu t'es surpassé. J'ai terminé ma lecture en larmes.

Ce vieux monsieur que les hasards de la guerre mettent en présence de cette petite fille qui cherche sa maman. Cette relation de tendresse qui va se nouer entre deux êtres qui vont se soutenir comme deux bouées de sauvetage.
Ces rencontres au gré de ce blitz qui n'en finit pas de tuer et de détruire Londres.

Cette dualité entre la réalité crue de la guerre et les tons de gris d'où n'émergent que les couleurs de Mary/Lila et l'onirisme du conte tout en couleurs.

Merci pour cette foi en l'Homme, en la transmission et la communication, par la foi en la pensée qui permet d'imaginer un monde nouveau et en la volonté de le construire comme dit Isaac.

Encore une fois tu nous offres une oeuvre magistrale. Merci pour ton talent non seulement de dessinateur mais aussi de conteur.

Si vous ne connaissez pas l'oeuvre d'Olivier Grenson, il est temps d'y remédier.
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"Le partage des mondes" est un récit très fort, bouleversant, complet, humain, touchant, et même surprenant. Tout est intelligemment et merveilleusement travaillé sur tous les niveaux du début à la fin. Dans ces premières images, nous pourrions penser être au coeur d'une dystopie, il n'en est rien, nous sommes au coeur de la seconde guerre mondiale à Londres, en 1940, à la hauteur de deux civils surtout qu'ils se la prennent de plein fouet et se sauvent mutuellement. C'est terrible, le pire étant qu'on n'est jamais à l'abri, pourtant il ne faut pas oublier.
Cet album est édité par le Lombard d'Olivier Grenson. le graphisme est très beau, très réaliste, il participe à notre immersion dans l'histoire, et l'auteur. La plume, le graphisme, les idées, la description de la vie pendant cette sombre période, leurs sentiments, tout cela mis ensemble explosent en plein dans nos coeurs et touche. A découvrir d'urgence.
C'est un monde qui a existé (affolant, n'est-ce pas ?), ce n'est pas un grand-père et sa petite fille, mais deux inconnus que la vie a réuni. Ils ne le sont peut être pas de sang, mais l'on peut dire qu'ils le deviennent de coeur. Isaac a perdu sa femme, Eva, récemment quand il rencontre cette petite fille. La première rencontre est superbement tracées, tout est terne, sans couleur, sans vie, sauf cette petite fille. le jeu sur les couleurs est admirable de manière générale. Nous sentons ce monde sous menace d'apocalypse, avec la mort qui règne, la peur, l'incertitude. Alors que le couleurs, l'imaginaire sont porteur d'espoir.
Isaac ne sait pas grand chose sur elle, il décrypte le prénom de Mary, cherche comment l'aider. Tous les services sont débordés, finalement ils restent ensemble. Il lui raconte une histoire, qu'ils créent même ensemble, et là miracle plein de belles couleurs. Avec sa jeunesse, son innocence, sa fraicheur, sa naïveté enfantine, Mary pose des questions, elles sont même bien vues, pousse à la réflexion. Isaac lui répond au mieux. C'est une sacrée cette petite-là. Cela nous fait tous réfléchir. Nous voyons la vie de civils, sans rien édulcorer, à leur hauteur : les avions en haut, les bombardements, les abris, la destruction, les pertes etc.
Nous voyons cette vie risquée, mais aussi l'espoir, la belle et unique relation qui se tisse entre ces deux êtres et perdure.
Un récit très complet, en voilà un one-shot satisfaisant, bien plus que vous pouvez le penser sur le coup. Avec son titre, sa couverture, il était déjà attirant, plus les promesses de son histoire, mais je m'attendais à être aussi touchée et bouleversée du début à la fin.
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