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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Année 1942, tous les regards sont portés sur Stalingrad et les bords de la Volga. Deux régimes totalitaires vont s''affronter pendant 1 an " pour une juste cause". Vassili Grossman journaliste à l'étoile rouge va être le témoin de cette sanglante bataille.
Dans le roman " pour une juste cause" l'écrivain va raconter l'histoire de ces gens qui vont devenir des héros malgré eux. Comme le fit Tolstoï dans son gigantesque roman " La guerre et la paix " sauf qu'entre temps la révolution d'octobre a balayé l'aristocratie. Vassili Grossman nous présente des personnages venus de tout horizon, ouvriers, paysans ingénieurs....
Le récit serait il un roman national ?
Adolescent lors de la révolution bolchévique Vassili Grossman est un pur produit de la pensée Marxiste Léniniste, et cette pensée on l'a retrouve à multiples reprises dans son récit.
on suit cette famille Chapochnikov qui ne vivent et respirent que par la grandeur de l'union soviétique face au fascisme hitlérien.
" Pour une juste cause" est le premier tome de ce combat entre deux régimes inhumains.
Un livre énorme et une écriture magnifique de Vassili Grossman que j'ai découvert sur France culture, en attendant la suite du second tome "Vie et destin".
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Il y a un moment où il faut se décider, il ne suffit pas d'acheter deux pavés de plus de mille pages et de les laisser traîner dans le mouton à lire ....
Ce moment est arrivé, pourquoi, je ne sais pas vraiment, je tourne autour de la Russie actuellement alors pourquoi ne pas découvrir ce que certains ont appelé l'un des grands romans du XXe siècle, "vie et destin" mais j'ai souhaité respecter la chronologie et commencer par le début ...
Ce sera pour quelques temps .... pour une juste cause.

Les jours se sont enchaînés, les pages se sont tournées avidement, convulsivement .... deux années se sont écoulés 1941 et 1942, j'ai été éblouie par le malheur, les morts, les scènes de combat, les discours traumatisant de ceux qui se croyaient les maîtres du monde, la tranquillité de ceux qui étaient sûrs de combattre pour la survie de leur territoire, les scènes invraisemblables où l'âme russe nous amenait à la contemplation de ce que l'on pourrait nommer l'horreur et qui se transformait en sentiment de jouissance face à la beauté du monde.
C'est une lecture renversante, épuisante de par son volume et par l'éclatante élégance de l'écriture.
Il faut lire "pour une juste cause", pour comprendre l'engouement d'un peuple sûr de sa force, de ses certitudes, qui est à ce moment là une façon de résister à l'invasion fasciste.
1942 était encore une époque où l'on pouvait croire en la grandeur du communisme !
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Pour une juste cause est la première partie du témoignage bouleversant de Vassili Grossman sur la bataille de Stalingrad, qu'il a couverte pendant la seconde guerre mondiale.

C'est un roman de guerre. Et quel roman de guerre ! L'auteur a une puissance narrative guerrière trop particulière. Sa plume chante une épopée à la gloire d'un peuple qui a répondu à l'appel de la patrie. Il raconte au lecteur comment la guerre fait mal à la vie des hommes et à celle des villes. Mais il raconte, aussi, les engagements envers une patrie en détresse.

Et ce en mettant en scène, tous les détails de la bataille de Stalingrad. le départ des soldats pour la guerre ; les déchirements familiaux, les questions innocentes des enfants, les larmes amères de la peine, les sourires timides de la joie, l'amour et la tendresse, le courage et la persévérance. Et le combat qui se ne met pas à genou. Tout est présent dans ce roman, même les petits détails de la Volga, le fleuve mythique, sont présents.

Pour une juste cause est un hymne de l'union soviétique qui s'écoule de la Volga. C'est un roman qui porte bien son titre, parce que la patrie reste toujours une juste cause.
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Puisqu'il est de bon ton de raisonner en « actes », ce « Pour une juste cause » est l'acte 1 du roman fleuve « Vie et destin » de Vassili GROSSMAN. Il représente une immense fresque de plus de 1000 pages sur la bataille de Stalingrad qui s'étalera entre juillet 1942 et février 1943, mais aussi et surtout à son déclenchement, soit l'invasion de l'U.R.S.S. par les troupes nazies malgré le pacte de non agression germano-soviétique de 1939.

Au coeur de cette épopée, la famille Chapochnikov, dont presque tous les personnages principaux du romans sont intimement ou plus indirectement liés. Auprès des nombreux personnages fictifs y évoluent d'historiques, retraçant ainsi avec une rare précision cette guerre au coeur de la deuxième guerre mondiale.

Le roman fait la part belle au quotidien, au mode de vie des soviétiques durant cette période : généralisation des kolkhozes, outils de travail dépassés, bavardages informels en famille sur les mesures à prendre sur l'invasion allemande, l'amour entre protagonistes, défense du stalinisme malgré les difficultés à se nourrir, à survivre devant l'agression. Étalage sans concession de la fierté russe, mais nombreux éléments sur l'esprit de compétition, entre soldats notamment.

Pour l'aspect purement guerrier, nombreuses mises en abyme sur les stratégies militaires de part et d'autre, des attaques repoussées aux encerclements en passant par les attentes, longues. L'essence est un élément primordial du récit : il faut sans cesse ravitailler les engins de guerre et l'Allemagne a en partie la mainmise sur les carburants. Les usines sont le centre d'affrontements violents puisqu'elles renferment nombre de matières premières utiles à la guerre et qu'elles deviennent de fait un enjeu majeur. GROSSMAN n'oublie pas l'exode massif de familles entières vers l'est pour fuir l'armée nazie et les combats, tout comme il tient à préciser certaines alliances internationales signées et non respectées. La violence est omniprésente, quoique pas exagérée par des superlatifs de mauvais alois : « Les immeubles mouraient comme meurent les hommes. Les uns hauts et maigres, s'affaissèrent sur le côté, les autres, trapus, restèrent debout, tremblants et chancelants, éventrés, laissant voir tout ce qui jadis était caché : les portraits au mur, les lits à deux places, les bocaux de céréales, une pomme de terre à moitié épluchée sur une table recouverte d'une toile cirée maculée d'encre ». Épluchée aussi avec force détails la situation à Stalingrad durant cette période troublée et prise de folie.

Dans ce récit vertigineux, le temps semble figé : alors que de nombreux événements se déroulent sur le terrain, les dates n'avancent pas, ou peu, c'est à mon sens l'un des aspects majeurs du livre. La nature est beaucoup dépeinte, sans doute parce qu'elle aussi possède une place de choix, notamment la Volga et ses eaux majestueuses qui jouera un rôle prépondérant dans la victoire soviétique. GROSSMAN n'oublie pas non plus que les animaux souffrent au quotidien de cette guerre, dépérissent ou tentent de trouver une porte de sortie, se recroquevillent sur eux-mêmes ou amorcent un baroud d'honneur.

La guerre par le prisme de personnages fictifs en croisant des réels, ça nous rappelle forcément quelque chose. En effet, on peut voir « Pour une juste cause » puis « Vie et destin » comme les « Guerre et paix » du XXe siècle, d'autant que les accents sont bougrement tolstoïens dans l'écriture. Et puis il y a les chiffres, eux aussi dans la démesure : pour ce premier volet, 176 chapitres en plus de 1000 pages présentant des centaines de personnages dont la plupart ne feront qu'un tour rapide, mais tout de même 33 personnages principaux énoncés comme une sorte de généalogie au début du récit. Ils n'auront bien sûr pas tous le même destin (la version proposée est ponctuée de 131 notes très instructives).

GROSSMAN trempe aussi sa plume du côté de l'Allemagne nazie, il brosse notamment au coeur du récit un portrait au vitriol d'HITLER, comme pour tenter de comprendre son parcours depuis la première guerre mondiale : « L'Allemagne vaincue eut besoin des idées d'un Hitler faisant son microscopique homme de chemin. Aujourd'hui, il est devenu évident que le surhomme fut engendré par le désespoir des faibles et non par le triomphe des forts. Les idées de liberté individuelle, d'internationalisme, d'égalité sociale de tous les travailleurs sont celles d'un homme sûr de la puissance de son esprit, de la force créatrice de son labeur. Ces idées-là ne connaissent qu'une seule forme de violence : celle de Prométhée à l'égard de ses chaînes ». HITLER avait prévu la fin de la guerre pour novembre 1941, il voyait le nazisme régner sur le monde pour 1000 ans. L'Histoire lui prouvera ses torts.

« Qu'elle aille se faire foutre, la vie ! », pourtant les combattants russes sont courageux, un brin têtes brûlées, ils défendent leur patrie vaille que vaille contre l'agresseur nazi, malgré le brasier que va devenir la ville de Stalingrad, ses quartiers flambants comme de vulgaires allumettes, la panique de la population, mais toujours l'espoir.

Dans ce roman, GROSSMAN n'utilise jamais le mot « U.R.S.S. » pour désigner son pays, comme s'il refusait le stalinisme. Cependant, malgré quelques pistes, il ne met pas la nuque de STALINE sur le billot, il ne critique pas ouvertement sa politique. « Pour une juste cause » (sorti tout d'abord en version censurée en 1952, il paraîtra en version intégrale en 1954, juste après la mort de STALINE survenue en 1953) s'attelle à mettre l'accent sur la défense soviétique durant cette bataille sanglante et éprouvante, repoussant les assauts de l'envahisseur nazi. Il se fait patriote, admirateur de la stratégie militaire. le livre va remporter un franc succès qui donnera les coudées franches à GROSSMAN pour dépeindre l'envers du décor en 1962 : « Vie et destin ». Mais stoppons ici puisque, d'une part cette chronique est suffisamment longue, d'autre part parce que nous avons déjà évoqué « Vie et destin » dans nos colonnes, vous pourrez vous reporter au lien suivant pour en savoir plus sur le « destin » de ce livre si votre curiosité est piquée :

https://deslivresrances.blogspot.com/2018/05/vassili-grossman-vie-et-destin.html

Quoi qu'il en soit, ces deux oeuvres de GROSSMAN représentent une documentation historique de haut vol et se placent comme une seule oeuvre, l'une des plus surdimensionnées de la littérature russe du XXe siècle.

https://deslivresrances.blogspot.fr/
Lien : https://deslivresrances.blog..
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En retrouvant la famille Chapochnikov, j'ai eu le sentiment de pousser la porte d'une maison familière. C'est l'anniversaire d'Alexandra Vladimirovna, le thé, la chaleur du repas partagé, tous sont réunis là, trois générations jusqu'aux petits fils à la vieille de partir au front. Je me suis sentie chez moi, par la force des mots de Grossman, tellement proches de la réalité humaine de ces années de guerre dans lesquelles il fut lui même plongé comme correspondant . Ma première lecture du livre remonte aux années 90 et depuis, « Pour une juste cause » est resté dans l'ombre de « Vie et destin » que j'ai relu trois fois et qui est devenu mon livre de référence. Je m'aperçois à cette relecture de « Pour une juste cause » que cette négligence n'est pas justifiée, au contraire.Ce roman se lit comme une genèse du suivant et il est passionnant de suivre l'écrivain dans la construction de son épopée, de réfléchir avec lui au profil de ses personnages, qui change entre les deux volumes, de guetter à travers les lignes ce qui fera la force du livre suivant avec cette lucidité exceptionnelle qui lui fera décrypter le stalinisme à l'échelle humaine de chacun de ses personnages.
Oui, les deux livres sont différents. Grossman écrit « Pour une juste cause » sous le feu des combats, à partir de 1943, il a en tête la fresque historique qu'il veut construire, « Vie et destin est déjà en gestation à travers les premiers chapitres publiés, tout entiers dominés par la bataille de Stalingrad. La lecture du livre fait ressentir à quel point Grossman est alors entièrement habité par l'invasion du pays par les armées allemandes et par les déconvenues militaires de l'armée rouge en 1941. Il revient longuement sur la stupeur du pays alors, et s'attache ensuite à montrer comment il relève la tête et organise les conditions de la résistance, par les armes ,mais aussi par un effort énorme de production, les industries étant transportée à l'est. Grossman prend soin de montrer que la victoire se joue également loin des champs de bataille. La première partie du livre les présente, dans le recul inexorable de l'armée rouge jusqu'au Don, que les armées ennemies finissent par franchir, la route est ouverte pour Stalingrad. La deuxième partie du livre est centrée sur la bataille de Stalingrad, de l'assaut des bombardiers contre la ville le 23 aout 42 à 16h aux premiers combats acharnés dans les rues et les bâtiments de la ville en septembre. Les chapitres consacrés aux combats pour le contrôle de la gare, sont emblématiques de ce que sera la suite de la bataille, les soldats russes se battent jusqu'au dernier sans rien céder des positions occupées. Grossman prend soin de montrer la volonté de chacun de s'engager ainsi, sans que l'ordre de Staline de ne plus reculer ne soit rappelé pour l'occasion.
Dans les usines ou sur les champs de bataille, c'est bien le peuple russe qui paie le prix de la guerre.
Peuple magnifique, dans sa simplicité et son désir de vivre, magnifique dans cet élan vital qui le pousse à résister coûte que coûte. Grossman est un peintre de l'humain, si près de tout ce qui fait agir et penser ces hommes et ces femmes, que son popos a la force de l'universel et prend une actualité féroce en ces temps de guerre de la Russie contre l'Ukraine. La résistance des Ukrainiens est toute entière dans les pages de Grossman.Il est un écrivain messianique, dont la lucidité politique et idéologique s'est forgée progressivement, jusqu'à la pleine maturité de sa pensée, telle qu'elle s'exprime dans « Vie et destin » et ensuite dans « Tout passe ». Il est interessant d'en apercevoir les prémices dans « Pour une juste cause ». Ses personnages plongés dans la guerre révèlent leur nature profonde. La confrontation entre le bien et le mal, qu'il développera dans « Vie et destin » est déjà là, dans ce premier opus. Elle s'exprime à travers les figures évoquées. L'héroïsme y occupe une place importante ,les petites mesquineries, lâchetés au quotidien, sont présentes aussi, malgré la relecture de la censure qui a tenté de les gommer. Grossman condamne le conformisme des idées reçues qui préfère regarder la norme que s'intéresser aux individus. La cadette des Chapochnikov en montrera elle même l'exemple dans le jugement hâtif qu'elle porte sur Tokareva à l'orphelinat. Les plus belles figures brossées par Grossman sont celles des personnages secondaires qui ne font que traverser le récit et traduisent toutefois la force et la grandeur humaines au quotidien, ainsi l'ouvrier Vavilov qui regrette de n'avoir pas eu le temps de couper le bois avant de partir au front et figurera parmi les derniers tués dans les combats de la gare.
La construction du récit elle aussi, annonce la symphonie de « Vie et destin ». Hitler et Mussolini ouvrent le roman avec la décision d'envahir l'URSS, les soldats allemands sont mis en scène dans leur quotidien, du soldat Bach à von Paulus, Stalingrad, les steppes du Don, celles de l'outre Volga, Kazan Kouybichev, Moscou, sont autant de champs d'action. La critique du stalinisme n'est pas développée explicitement mais elle est totalement en germe dans l'hymne convaincu que Grossman adresse à l'humanité à travers chaque individu respecté et glorifié pour ce qu'il est.
Un livre majeur.
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Roman précédant le fameux "vie et destin" Grossman nous décrit stalingrad juste avant et pendant l'attaque allemande. Alors que vie et destin est très critique vis à vis du système soviétique et met en évidence ses tares et sa cruauté gratuite, Pour une juste cause est une ode à la patrie des travailleurs et à la force de l'âme soviétique, plutôt de l'âme russe. Courage, abnégation, joie du travail fait pour le bien commun, Grossman nous fait rencontrer tout un peuple de petites gens mais aussi de dirigeants issus de ce même peuple et en totale symbiose avec lui, et qui vont avec un courage fou, se lever contre l'envahisseur barbare. Un très grand livre.
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Pour une Juste Cause est la première partie du dyptique que Vassili Grossman consacra à cette bataille de Stalingrad qui fit basculer une partie du sort de la seconde guerre mondiale. Elle est beaucoup moins connue que Vie et Destin en partie sans doute parce que Vie et Destin effraya tellement les autorités de l'époque que des membres du KGB allèrent même jusqu'au domicile de Grossman pour arrêter un manuscrit et tenter d'en effacer toutes les traces. J'ai même lu Vie et Destin bien avant Pour une Juste Cause dans une édition dont la préface expliquait que Vie et Destin se suffisait à elle même car elle avait été écrite par un autre homme qui avait basculé dans sa vision du régime soviétique qu'il mettait maintenant en parallèle avec celui du nazisme. Mais pourtant peut on comprendre tout à fait l'oeuvre de Grossman sans comprendre par quoi il est passé ? Disons le autrement. Grossman aurait il accompli le même basculement idéologique sans avoir préalablement fixé ses idées de l'époque dans Pour Une Juste Cause ? Et si on parle de parallèle est ce un hasard si après avoir évoqué ce soldat allemand sceptique sur le nazisme auquel est accolé par un autre soldat le sobriquet de "Michel" il évoque un soldat soviétique qu'il désigne comme Mikhaïl ?
Pour une Juste Cause est une constellation de vies, de destins et de trajectoires constitués autour de cette fameuse bataille de Stalingrad et de la famille Chapochnikov et de leurs proches. le seul nom de Stalingrad est devenu un symbole, une bannière, la dernière et la première barricade pour les partisans des maquis français, les londonien. nes sous les bombes nazies, les prisonnier.es des camps. A l'horreur de la guerre Grossman constitue un mémorial à toutes ces vies saisi par le fracas des bombes. Lui seul avec sa formation d'ingénieur, son expérience de reporter de guerre et ses origines juives pouvait avoir une écriture aussi précise dans ses descriptions et qui voit la science comme un exercice poétique. C'est dans Vie et Destin que ses héroïnes et ses héros vont s'accomplir. Mais peut on pleinement comprendre ce qui arrivera à Krymov sans ce passage au début de Pour une Juste Cause où, brandissant sa carte du parti, il promet à tous les camarades placé sous ses ordres de les sortir de l'encerclement, peut on saisir ce qui se passe dans l'âme de Strum sans saisir ce moment ou il savoure ce bonheur d'être vivant avant de recevoir cette fameuse lettre ? Il y a certes là des pages qui semblent à la gloire du régime soviétique. Mais parfois, pour saisir la force de ce qui fut une illusion, il faut pouvoir admettre qu'elle fut une espérance pour ces milliers de soviétiques montant à l'assaut de la gare, tenant la maison 6 Bis ou l'usine de tracteurs. A celleux qui sont morts Grossman offre tout ce qu'il a, les prendre pour des héros. A celleux qui ont survécu et vont devoir porter cette charge, Grossman offre son infinie compassion pour partager leur fardeau.
Et comme disait Krymov "Nous ne sommes pas une parcelle retranchée, oubliée dans la forêt à l'arrière des fascistes. Deux cent millions de frères et soeurs sont pour nous. Nous passerons camarades"
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"Pour une juste cause" est à lire juste avant "Vie et destin", tout aussi passionnant et peut-être plus connu. On y retrouve l'intégralité des personnages et surtout les prémices de cette invasion Nazie qui parviendra aux rives de la Volga. Comme dans tous les romans Russes, les personnages sont nombreux et la famille est certes complexe mais très nombreuse et ramifiée. Ces deux livres sont des miraculés de l'ère soviétique et on peut remercier le ciel d'avoir préservé une oeuvre pareille. On pourrait penser à "Guerre et Paix". D'un point de vue historique, c'est très intéressant de voir ce retournement héroïque de l'URSS d'alors. On ne s'attaque pas impunément à ces terres aux populations diverses, unies contre un ennemi commun implacable et sans âme ! Perle sur le gâteau, on passe parfois "à l'ennemi" et sont décrites alors les mêmes heures au sein des lignes allemandes.
Par ailleurs, on découvre la complexe et sulfureuse association entre politique et commandement, notamment par la présence des commissaires politiques, sur le front même.
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Un chef d'oeuvre d'humanité (s) broyée (s) par la bestialité politique et guerrière.
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