Première déception 2020.
Sur le papier, ce thriller d'anticipation avait pourtant tout pour être mon premier coup de coeur de l'année:
- La couverture qui le présente comme le premier polar bioéthique sur l'IA.
- le résumé : 2025. Une intelligence artificielle est chargée de trouver une réponse à un risque d'épidémie d'Ébola en plein coeur de Paris. Toutes les hypothèses circulent sur l'origine de la contamination, y compris celle du terrorisme biologique. La Machine administrative, politique et médiatique est prête à s'emballer. Inévitable. Irréversible. Incontrôlable ?
- le profil de l'auteur : membre du comité de direction de la Chaire Santé de Sciences Po Paris, docteur en droit de la santé et titulaire d'un troisième cycle de technologies d'information et la communication, fondateur de l'initiative académique et citoyenne Ethik-IA qui vise au déploiement d'outils de régulation positive du déploiement de l'IA et de la robotisation en santé, ancien Conseiller du Premier ministre chargé de la Santé, ancien Directeur général de CHU et ancien Délégué général de la Fédération hospitalière de France (oui, oui, rien que ça 😅).
- Une préface alléchante.
Au final, malgré la description d'un avenir qui fait froid dans le dos, la promesse tombe grandement à plat en raison du parti pris dans la construction. L'auteur prend le risque de présenter son histoire sous la forme d'un rapport adressé à la direction du service militaire. Résultat : y sont rapportés les faits et gestes d'une multiplicité d'intervenants qui laissent une impression décousue et rendent l'intrigue difficile à suivre. J'ai lu ce rapport comme un observateur, mais je ne me suis pas immergée dans l'intrigue dont les tenants et aboutissements n'ont d'ailleurs pas vraiment été une surprise.
Un aspect intéressant aurait sans doute pu être l'identité du rédacteur du rapport… mais celle-ci se devine plutôt facilement.
Au final, ce roman reste quand même un petit concentré d'érudition. le matériau brut est de première qualité, à la fois passionnant et perturbant, mais il reste malheureusement sous-jacent pendant la quasi-totalité du roman avant d'apparaître pleinement en lumière dans le dernier chapitre.
Ce livre aura néanmoins le mérite de me donner envie de découvrir "
La réalité de la réalité" de
Paul Watzlawick et de me replonger dans "
1984" de
George Orwell.