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EAN : 9782490163885
328 pages
Beta Publisher (18/04/2022)
4/5   6 notes
Résumé :
1940/2026

Quand Camus rencontre l’IA Soir du 11 novembre 1940. Albert Camus, alors journaliste pour Paris-Soir, séjourne à l’hôtel Madison à Paris.
Il reçoit la visite imprévue de Sarah, étudiante inconnue et apeurée. La jeune fille vient se réfugier chez lui et lui apprend les événements inattendus en cours dans la capitale : au mépris de l’Occupant, un rassemblement de centaines de personnes vient d’avoir lieu Place de l’Étoile. La Gestapo si... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'était une grosse lecture encore une fois, qui vient (je pense ?) conclure pour de bon l'histoire de S.A.R.R.A sur une note plus ou moins positive, selon les points de vue, comme toujours avec David Gruson. Tuer Camus est en quelques sortes un spin off des deux premiers tomes. On change de temporalité, de personnages, de tout, en vérité, mais les enjeux restent les mêmes : sauver l'humanité en trouvant une nouvelle définition de l'être humain.

Nous nous trouvons donc en pleine Seconde Guerre Mondiale avec un personnage trouble, qui nous est présentée comme une espionne, mais qui révèle très rapidement sa neutralité, ou plutôt son omniprésence à tous les niveaux de la société. Elle devient tour à tour étudiante, espionne, policière, juge, bourreau et beaucoup d'autres choses. Sarah est partout, et c'est flippant.

Le livre se présente majoritairement sous la forme d'un dialogue divisé en trois actes et qui ont tous pour personnage principal Albert Camus, un journaliste et auteur que la plupart des gens connaissent comme étant le maître de l'absurde et pour son point de vue très humain sur son époque. C'est un auteur que j'ai découvert personnellement au lycée avec La Peste, qui est justement un texte important dans ce roman, puis redécouvert en licence avec L'Étranger, sans doute l'une de mes lectures les plus marquantes, qui m'a ensuite donné envie d'en découvrir plus.

Ne vous inquiétez pas, il n'y a pas vraiment besoin de connaître l'auteur pour comprendre l'histoire (même si c'est un plus !). Sarah s'en charge pour vous tout au long de son argumentation. On y découvre les grands événements de sa vie et ceux qui ont marqué son fil de pensée et ses oeuvres. de manière générale, ce texte fait tout pour vous donner toutes les clés pour le comprendre. Il y a par exemple un rappel des événements de la Seconde Guerre Mondiale et de ce qui a suivi jusqu'aux premières attaques terroristes, ces dernières étant le point de départ du premier tome de S.A.R.R.A. de même, les événements des deux tomes de S.A.R.R.A y sont résumés. Après tout, Sarah essaie de convaincre Albert, mais elle essaie aussi de vous convaincre vous, le lecteur, du bienfondé de son entreprise.

Et quelle entreprise ! Vous vous en doutez, le fait que le personnage s'appelle Sarah n'est pas un hasard. Je ne peux pas trop spoiler l'intrigue, mais elle est directement liée aux événements de la fin du tome 2 de S.A.R.R.A, dont nous avons quelques petits souvenirs éparpillés au fil des pages d'un carnet dans ce roman. Tout ce qu'il faut savoir est que Mélusine, l'héroïne des deux premiers romans, a donné naissance à une petite Sarah, qui est en réalité la création à moitié de S.A.R.R.A, l'intelligence artificielle. Cette petite Sarah est donc partiellement machine et partiellement humaine.

C'est aussi le cas de la Sarah de 1940, par des événements que je vous laisse découvrir. Ainsi naît une dualité entre l'humain et la machine, à plusieurs niveaux. le dialogue oppose un Albert Camus qui se laisse entièrement guidé par ses sentiments (et sa frustration et confusion, le pauvre ahah) et une Sarah qui suit un plan bien précis et utilise la logique et son savoir encyclopédique pour démontrer de manière scientifique le rôle qu'Albert a à jouer, et pour le coup, sans la moindre considération pour ses émotions, ce qui est son plus grand point faible. S'engage alors un débat entre la raison et le sentiment, le coeur et le cerveau, l'homme et la machine. Une machine peut-elle devenir homme ? Si oui, comment combler les lacunes sentimentales qui lui manquent ? C'est tout l'enjeu de ce roman.

Ce fut une lecture très riche. Je ne pense pas qu'elle est accessible à tout le monde, ne serait-ce que par sa forme très originale, à mi-chemin entre roman et écriture théâtrale, un peu comme à la manière de Jacques le Fataliste et son maître de Diderot. Bien sûr, vous vous en doutez, comme ça sort de l'ordinaire, ça m'a énormément plu. Ça se lit très bien et on se concentre sur l'essentiel : les mots.

Car c'est de ça dont il s'agit ici : un combat de mots. Les mots de la machine, les mots de l'auteur, qui opposent leurs idées diamétralement opposées afin de tenter de comprendre le fonctionnement de l'autre. Leurs mots s'opposent par ailleurs à la violence des actes et des armes, que l'on entend régulièrement tout au long de l'histoire pour rappeler qu'elles ne sont pas la solution, comme on l'a vu dans le tome 2 de S.A.R.R.A. C'est un combat de l'esprit, pas de la force.

Le texte est entrecoupé également d'autres petits extraits qui eux aussi mettent en dualité l'homme et la machine, avec des rapports très scientifiques dont, j'avoue, je n'ai pas réussi à comprendre l'objectif, et les morceaux de carnets de Mélusine à la fin du monde, qui cherche à comprendre les actions menées par sa Sarah, avec humanité. Je suis contente qu'on ait gardé ces petits fragments, qui rappellent la construction des précédents récits.

C'est encore une fois un gros coup de coeur, et une très belle conclusion à cette aventure qui aura été l'une des plus marquantes que j'ai lu jusqu'à présent. Vous n'avez pas encore lu les deux premiers tomes ? C'est l'occasion de vous lancer !
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Je tourne la dernière page… ainsi se termine la trilogie de David Gruson

Le tome 1 avait été un coup de coeur.
Dense, pas un instant de répit, très rythmé, chapitres très courts. Un vrai thriller… le récit avançait vers l'anéantissement de la vie sur Terre…

Le tome 2, où j'ai été pris à contre-pied !
Une écriture différente. Très angoissante. Entre fiction et réalité, j'étais complètement perdu. Aucune alternative positive à un futur serein !

Tome 3.
Celui-ci est très indépendant des deux précédents, mais à la fois pertinent et intéressant. Il pourrait se lire indépendamment, mais quel dommage de ne pas faire connaissance avec tous les instigateurs de ce récit. Ceux-là mêmes qui sont les piliers de la trame globale. David nous fait faire un bon, en arrière, dans le temps, un retour en 1940, une rencontre avec un personnage qui deviendra public quelques années plus tard. Albert Camus !
Le “Albert Camus” qui écrivit pendant l'occupation, “L'étranger” puis “La peste”, son récit symbolique du nazisme qui envahit Paris, un incontournable de la littérature française. L'écrivain, nouvelliste, poète et philosophe, qui s'engagea activement en faveur d'une citoyenneté mondiale, et qui élabora une philosophie existentialiste de l'absurde, résultant du constat de l'absence de sens à la vie… dans un monde qui pour lui se mourrait.

Mais que vient faire ce “personnage historique” dans mon “Thriller” ?

Seul David pouvait se permettre cette interaction incroyable. On sent sa maîtrise du sujet, sa maîtrise complète d'Albert Camus.
Un tome 3 qui pourrait se résumer en un mot. DIALOGUE, car la quasi-totalité du roman est un dialogue sur plusieurs heures, entre Sarah, l'IA venant du futur et Albert Camus, qui n'a d'autres choix que de l'écouter. Cette rencontre étonnante et fascinante, malgré une grosse surprise en début de lecture, est vivante, c'est un échange continu, très fluide, très vivant… Ils sont là, face à nous, avec leurs réparties, leurs colères et leurs doutes.
Un roman, que je ne saurais classer, ni sur sa forme unique, ni sur son fond, fantastique et historique !

David, vient-il d'inventer une nouvelle écriture ?
Une écriture qui utiliserait la vue, mais aussi l'ouïe, le toucher, l'odorat et pourquoi pas le goût…

Alors, ma liberté a-t-elle plus de prix que ma survie ?

Je vous laisse répondre à ces deux questions.
Moi… Je sais !
Lien : http://leressentidejeanpaul...
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Spin-off de la duologie S.A.R.R.A, il ne peut pas être lu séparément.


David Gruson nous plonge au coeur d'une réflexion philosophique sur la liberté et sa signification. Entre 1940 et 2026, des décennies s'écoulent pourtant reliées par une seule personne et l'espoir fou d'un nouveau monde.


Albert Camus devient ce héros malgré lui détenteur du pouvoir fondamental : le choix. La vie ou l'extinction de l'humanité en 2026.


Pris au piège, ce huis clos étouffant nous plonge dans les méandres d'une réflexion animée, ardue. Je me suis sentie totalement désarmée face à ce récit d'une force déstabilisante, perdue dans ce flot de raisonnement, ébahie par la dissonance des propos, déstabilisée, en colère. Effets voulus et totalement compréhensibles qui poussent à la considération et à la prise de position, de décision.


Totalement différent des deux tomes, David Gruson nous délivre un récit surprenant par sa forme et son fond. Entre journal intime et pièce de théâtre, l'écriture est déstabilisante voire dérangeante. L'action passe totalement au second plan et cela m'a beaucoup manqué. Beaucoup de références jalonnent l'histoire que je n'ai malheureusement pas et cela m'a terriblement contrarié. L'intelligence artificielle est toujours au coeur des romans de David Gruson et prend cette fois-ci un aspect axé sur la réflexion.


TUER CAMUS est un essai exigeant et prenant qui nous plonge dans les méandres métaphysiques de la pensée individuelle et collective. Liberté abstraite au coeur d'un réalisme surprenant et effrayant.
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Si la duologie S.A.R.R.A. n'était pas assez unique en son genre comme cela, voilà que David Grusson s'étend ici dans un dialogue labyrinthe entre Albert Camus et une Sarah à l'orée de la machine et de l'humaine, dans un contexte d'occupation allemande.
Un troisième ouvrage d'une édifiante maîtrise de l'oeuvre camusienne.
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critiques presse (1)
NonFiction
15 septembre 2022
Un ouvrage de fiction uchronique traite d'intelligence artificelle et... d'Albert Camus.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’ai appris que le cours de la vie n’est pas linéaire. Des périodes mornes, passives. Et puis des coups d’accélérateur, des ruptures inattendues. Ce matin-là était particulier. Tout, au-dehors, semblait ressortir de la première catégorie : une chape de plomb paraissait s’être abattue sur ce bout de France de Vichy, à l’instar sans doute de ce qu’il restait du pays dans son ensemble. Tout respirait une moite lenteur, une grise et interminable déréliction. Un temps maussade et inerte pour les Temps vieux. Mais, dans cet espace-temps suspendu, ma vie connaissait, elle, une brusque accélération. Plus de trois mois s’était écoulés depuis ma première lettre de candidature. Deux mois depuis la deuxième. Quinze jours depuis la dernière. Puis, enfin, cet appel. Et ce rendez-vous. Le service du Maréchal s’était faite attendre.
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Tu dois me ressentir en toi, Albert, tu dois entendre mon appel. Mais je ne puis rien te promettre de brillant, de glorieux. Là où je peux t’emmener, il n’y a que du sang. Du déchirement et du sang. Le secret que je porte n’est pas un trésor. C’est un fardeau. Une incommensurable charge. Que personne ne pourrait porter. Sauf, peut-être, toi, Albert Camus. Je n’en suis pas certaine. Je peux ne pas l'être. Mais il n’y a qu’une façon de le savoir. Et c’est à toi de décider. Mais retiens bien que là où je peux t’emmener il n’y a que noirceur. Les monstres existent, Albert. Je les ai rencontrés. Je leur ai parlé.
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Le 26 juillet 2026.
Presque tous les hommes sont morts. Presque tous ceux qui ont été enfermés avec moi dans la forteresse de Minoyecques. Je les pensais immunisés pourtant. Depuis le temps. Et je croyais aussi ces murs hermétiques. Cette épaisseur… Cette profondeur…
Les choses se sont passées lentement. Le danger n’est pas venu d’où je pensais qu’il viendrait. J’ai mis du temps à comprendre. Son dessein n’était-il pas lisible. Il n’est pas fait pour l'être ab initio. Il le devient.
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Videos de David Gruson (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Gruson
Avec le premier tome de 'S.A.R.R.A.' (Beta Publisher), roman publié pour la première fois en 2018, David Gruson mettait en scène l'humanité confrontée à une pandémie. Pour mener à bien la gestion de crise, une intelligence artificelle est utilisée, ce qui n'est pas sans poser quelques questions sur le futur de la planète, et celui de notre espèce.
Retrouvez ce livre d'anticipation, que certains lecteurs qualifient de "prophétique", dans l'interview vidéo de son auteur David Gruson.
Le livre sur Babelio : https://www.babelio.com/livres/Gruson-SARRA--Une-intelligence-artificielle/1049983
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