Au coeur du slam : Grand Corps Malade et les nouveaux poètes

Il avait une formule que j'aime beaucoup : écrire de la poésie, c'est faire des noeuds dans les phrases et obliger le lecteur à défaire les noeuds.

Après une soirée slam, tu peux que fermer ta gueule. Plus un mot ne sort de ta bouche parce que tout est coincé dans ton coeur.

C'est un art du vivant, il faut y aller et voir. Seulement voir. Car, si le roman existe que lorsqu'il a été lu, le slam existe que lorsqu'il a été vu.

Le slam c'est la parole en liberté mais il a une règle,une seule:un texte lu,c'est un verre offert.

C'est vrai que je n'avais pas réalisé que l'écriture slam était différente de celle de l'écrivain. Notre travail commun c'est d'écrire. Le slam c'est condenser l'intensité, le livre c'est disperser l'intensité.

Le slam,c'est des mots qui sont écrits pour être ensuite parlés.

Avec le slam, on est à la croisée du rock, du rap, de la littérature, du théâtre, du conte, de la poésie traditionnelle.

Avec les mots, tu peux tout dire mais pas tout faire. Le slam c'est faire et dire à la fois.

... Les seules choses importantes au bout du compte restant l'écriture, le partage, l'écoute, car le slam est un moment écrit pour être entendu.

Pas de musique,pas de costume,pas de chant.Sa seule voix fait vivre des voyages immobiles.Il raconte et les cœurs des auditeurs lui répondent.