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Critique de Quarto


Conscience de quoi, de qui ?

Mon troisième ouvrage dans cette collection, mon deuxième de cet auteur, Pierre Guenancia, qui « rebondit » après La voie des idées (de Descartes à Hume) sur La voie de la conscience, depuis le point de départ de la phénoménologie Husserlienne : « Toute conscience est conscience de quelque chose. » Tout commence par la subjectivité, non « une identité cachée » mais « précisément ce qui ne peut pas être aperçu comme une chose dans le monde car c'est elle qui aperçoit. »
Cette voie des idées, au-delà de la familiarité historique des auteurs, Pierre Guenancia la décrit tel le primat donné à l'élucidation de « l'être de la subjectivité » face à toutes les sortes de déterminismes de l'état des choses, primat qu'il relie à une forme de Grand rationalisme. Dans les quelques pages de plaidoyer (par exemple à la fin du chapitre Husserl), le parti pris paraît un peu forcé, de même que l'équipage des auteurs choisis est par moment de bric et de broc tant ils diffèrent in fine. Certains chapitres m'ont aussi plus intéressés que d'autre, soit en fonction de mes réflexions du moment, soit en raison des philosophes eux-mêmes, de l'aride Husserl à l'insaisissable Merleau-Ponty, passant par le flamboyant Sartre (la meilleure partie malgré la distance critique) et l'apaisant Ricoeur, dans la danse de la faillibilité et de la capacité de l'homme.

En résumé — ou plutôt en introduction —  voici une porte d'entrée sur la voie des idées: « En termes cartésiens, je suis le même qui doute, qui imagine et qui sent. de là, plusieurs philosophies du sujet sont possibles, et même une philosophie qui, comme celle de Sartre, évacue le sujet au profit de la seule conscience. Mais leur point commun est que la conscience n'est pas a priori le lieu de l'illusion ni le produit de forces ou de causes qui la déterminent à agir et à penser sans qu'elle le sache. »

Encore un livre dont je me réjouis d'être le premier à prendre le risque d'une « critique », que j'aurais d'ailleurs pu tenter de relier avec ma première tentative de recension, Mulukuku (voir ailleurs ce que j'en dis) puisqu'il commence sur une épigraphe de Ricoeur et finit avec une citation de Sartre. Il me semble d'ailleurs que ce rapprochement est très dans « l'esprit » de Ricoeur, de l'ipséité, de l'identité narrative, de l'imagination et de la nécessité de la fiction sans lesquelles « l'homme ne ferait pas l'expérience d'un temps indéfiniment ouvert et en cela proprement humain ».
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