Citations sur Une enquête de la cellule Cornelia : La souris qui voul.. (19)
Il existe bien des manières de nuire. Par les actes. Par la parole. Par omission aussi, comme les péchés qu'on devait confesser autrefois. Ou en s'entêtant dans son erreur. Mais l'obstruction, toujours exercée pour d'excellentes raisons, restent parmi les plus efficaces.
Entre nous, si cette gourde de Marie avait été féministe, les femmes aurait peut-être une autre place dans l'église, aujourd'hui. "Qu'il soit fait selon ta volonté "...Je t'en foutrais, moi !
Car l'inconscient a cette force là. Celle de recouvrir. Effacer. Aveugler...
Laisser croire que le suicide constitue un acte courageux, c'est faire du suicidé un héros.
Sur chaque enquête, dans chaque famille, dès qu'on creuse un peu, on trouve des morts ensevelis sous le silence. (...)
Avec l'expérience, tu sais les débusquer. Ils se tiennent dans l'ombre de la conversation, dans l'évitement du sujet, dans la gêne. On prononce leurs noms avec précaution, comme s'ils étaient à l'affût, prêts à fondre sur les vivants. On les a rayés de la généalogie, un flou entoure leur existence, parfois, on ignore même où ils sont enterrés. Les enfants apprennent à respecter le secret en lisant le malaise sur les visages des adultes. A leur tour, ils entrent dans le silence.
L'enfer de Stromae
J'ai parfois eu des pensées suicidaires
Et j'en suis peu fier
On croit parfois que c'est la seule manière de les faire vivre
Ces pensées qui nous font vivre un enfer
Ces pensées qui me font vivre un enfer
Est-c'qu'y a que moi qui ai la télé
Et la chaîne culpabilité ?
Entendre les parents endeuillés. L'effroi qui ne se dissipe pas. La culpabilité de chaque seconde. Une vie à camper, désor-mais, au bord du gouffre. Hocher la tête. Soutenir du regard.
Ne pas lâcher. Ne pas se défausser. Dire les paroles nécessaires.
Doucement. Fermement. En pariant qu'elles retiendront l'autre de sombrer.
La douleur nous assèche. Elle nous dévore de l’intérieur. On crève à petit feu. C’est sans fin…
C’est très dur à traverser, dis-tu à mi-voix…
Traverser. Merci ! C’est le mot dont j’avais besoin. Traverser, çà veut dire qu’on va quelque part. Qu’on ne fait pas du surplace. Qu’il y a une autre rive pour nous accueillir…
Vous qui avez l’habitude, madame, je sais bien que les gens sont tous différents … Mais un deuil comme celui-ci, est-ce qu’on s’en remet un jour ?
La puissance est une douleur lancinante.
Pour quitter ceux qu'on aime, on a parfois besoin de les voir comme des bourreaux ou des monstres d'indifférence. On se récite les outrages répétés, les violences qui ont fait trace, les paroles aussi destructrices que les coups. On vacille au gré de la mémoire. On doit aussi, afin de sauver sa peau, se rappeler ce qu'on a cherché à enterrer. Le temps qu'une parole soit possible. Qu'un autre se prête à entendre ce qu'on a été contraint, si longtemps, de taire. Oublier et se souvenir, tour à tour, comme une palpitation.