Maya van Hoerenbeck fait partie de la cellule Cornelia, une petite équipe chargée d'effectuer des autopsies psychologiques. Cette cellule dépend à la fois du ministère de la Santé et de la recherche universitaire.
Maya est envoyée au lycée "La Rédemption" à Sète pour enquêter sur le suicide de la jeune Pauline. Elle est toujours fidèlement accompagnée de son doberman Mrs Robinson et se fait donc un peu remarquer à son arrivée, par les professeurs et par les élèves.
Mais aussi par la proviseure, qui accessoirement cherche à faire passer le suicide de Pauline pour un accident. Pauline était d'ailleurs très mal acceptée par Mr
Bertholon, l'un de ses professeurs, car si elle était très bonne élève
grâce à son travail acharné dans cette classe de prépa, elle ne faisait pas partie des élites des beaux quartiers. Une usurpatrice ! D'ailleurs on va vite comprendre qu'elle était aussi l'objet de moqueries et harcèlements en tous genres de la part des élèves.
Vous voyez le tableau... Malheureusement on n'est pas du tout dans de l'utopie...
On est ici entre un thriller psychologique et un roman noir puisque nous savons dès le départ ce qu'il s'est passé. Il nous manque juste les circonstances ayant mené Pauline au suicide et c'est ce que Maya va s'exercer à découvrir. Pour autant on est captivé par l'intrigue où tout repose sur la psychologie des personnages, toute l'histoire est basée sur le personnage de Pauline et de ceux qui la côtoyaient. Et on n'est pas au bout de nos surprises.
L'histoire de Pauline est dure, impitoyable. Les sujets évoqués dans ce roman sont notamment le harcèlement, l'adolescence, les milieux modestes et les injustices sociales, la pression des études. C'est une plongée dans la noirceur de l'âme humaine. Pour adoucir le récit, la présence au quotidien de Mr Robinson avec toutes ses interventions dans l'enquête de Maya, toujours là pour apporter une note de tendresse.
Les personnages sont crédibles (hélas j'ai envie de dire), tantôt révoltants, tantôt touchants.
La plume est fluide et immersive. Ce qui peut surprendre au départ, c'est que le récit est écrit à la deuxième personne du singulier. Personnellement ça ne m'a aucunement dérangée et je pense qu'au contraire cela contribue à s'immerger rapidement dans le personnage de Maya.
Je ne sais pas si c'est un coup de coeur mais en tout cas c'est un coup au coeur. La terrible histoire de Pauline m'a brisé le coeur et les dernières pages relatant son mal-être et les constats qu'elle tire de sa situation avant le passage à l'acte sont terrassants.
Un livre que je vous conseille absolument.